Version imprimableEnvoyer par courrielversion PDF
S V

Instaurer une démocratie véritable revient à renverser un système de valeurs pour en instaurer un autre. Ce qui, pour Samir Amin, « exige mobilisation, organisation, choix des actions, vision stratégique, sens de la tactique, politisation des luttes». Et de noter que la société ne peut être transformée sans la destruction du système en place.

Je parlerai ici de démocratisation et non de démocratie. Cette dernière, réduite comme elle l’est dans les formules imposées par les pouvoirs dominants, est une farce, ai-je dit (voir : Face au défi de la farce démocratique, inventer la démocratie de demain). La farce électorale produit un parlement « bidon » impuissant, le gouvernement n’étant responsable que devant le FMI et l’OMC, c'est-à-dire les instruments des monopoles de la triade impérialiste. La farce démocratique est alors complétée par le discours « droits-de-l’hommiste » qui insiste sur le respect du droit à la protestation, à condition que celle-ci ne puisse être en mesure de remettre en question le pouvoir suprême des monopoles. Au-delà on la criminalise, en l’associant au « terrorisme ».

La démocratisation, conçue en contre point comme entière, c'est-à-dire concernant tous les aspects de la vie sociale, y compris bien entendu la gestion de l’économie, ne peut être qu’un processus sans fin ni frontières, le produit des luttes et de l’imagination inventive des peuples. La démocratisation n’a de sens, d’authenticité, que si elle mobilise ces puissances inventives, dans la perspective de la construction d’un stade plus avancé de la civilisation humaine. Elle ne peut donc être enfermée dans un formulaire (« blue-print ») prêt-à-porter. Mais il n’en demeure pas moins nécessaire de proposer les lignes directrices du mouvement dans sa direction générale et dans la définition des objectifs stratégiques d’étape possibles.

Le combat pour la démocratisation est un combat. Il exige donc mobilisation, organisation, choix des actions, vision stratégique, sens de la tactique, politisation des luttes. Sans doute ces formes ne peuvent pas être décrétées à l’avance, à partir de dogmes sanctifiés. Mais leur identification reste incontournable. Car il s’agit bel et bien de faire reculer le système des pouvoirs en place, et en perspective de lui substituer un autre système de pouvoirs. Sans doute la formule de « la » révolution qui substitue d’emblée le pouvoir du peuple à celui du capital, sanctifiée, doit elle être abandonnée. Des avancées révolutionnaires sont possibles, fondées sur celles de pouvoirs nouveaux, populaires, réels, qui font reculer ceux qui continueront à défendre les principes de reproduction de l’inégalité. Au demeurant Marx n’a jamais formulé cette théorie de « la révolution grand soir et solution définitive » ; il a toujours au contraire insisté sur la longue transition caractérisée par ce conflit des pouvoirs, les anciens en déclin et les nouveaux en essor.

Abandonner la question du pouvoir c’est jeter le bébé avec l’eau du bain. Croire que la société peut être transformée sans la destruction fut-elle progressive du système du pouvoir en place relève de la naïveté la plus extrême. Car tant que les pouvoirs en place restent ce qu’ils sont, loin d’être « dépossédés » par le changement social, ils sont en mesure de capter celui-ci de le soumettre, de l’intégrer dans le renforcement – et non l’affaiblissement – du pouvoir du capital. La triste dérive de l’écologisme, devenu champ nouveau ouvert à l’expansion du capital, en témoigne. Eluder la question du pouvoir, c’est placer les mouvements dans une situation qui ne leur permet pas de passer à l’offensive, les contraindre à rester sur des positions de défensive, de résistance aux offensives de ceux qui disposent du pouvoir, et donc de l’initiative. Doit-on s’étonner que Negri, le « prophète » de cette litanie à la mode, se soit écarté de Marx pour retourner à Saint François d’Assise, d’où il était parti ? Doit-on s’étonner que ses thèses soient célébrées par le New York Times ?

Les luttes sociales et politiques (indissociables) pourraient se donner quelques grands objectifs stratégiques que je proposerai dans ce qui suit pour le débat théorique et politique confronté en permanence à la pratique des luttes, à leurs avancées et à leurs échecs.

D’abord renforcer les pouvoirs des travailleurs sur les lieux de leur travail, dans leurs luttes quotidiennes contre le capital. C'est dit-on la vocation des syndicats. Oui, mais à condition que ceux-ci soient des instruments de lutte réels. Ce qu’ils ne sont plus guére, surtout les « grands syndicats », prétendus « forts » parce qu’ils rassemblent de grandes majorités parmi les travailleurs concernés. Cette force apparente est leur faiblesse réelle parce que les syndicats concernés se croient alors contraints de « s’ajuster » aux revendications consensuelles, modestes à l’extrême.

Doit-on s’étonner que les classes ouvrières en Allemagne et en Grande Bretagne (pays de « syndicats puissants » dit-on) ont accepté les ajustements drastiques que le capital leur a imposés au cours des trente dernières années, alors que les « syndicats français » - minoritaires et considérés comme faibles – ont mieux (ou moins mal) résisté ? Cette réalité nous rappelle tout simplement que des organisations de militants, toujours minoritaires par définition (l’ensemble de la classe ne peut être constituée intégralement de militants), sont capables, plus que des syndicats de « masse » (donc de non militants), d’entraîner les majorités dans les luttes.

Un autre terrain de luttes possibles pour asseoir des pouvoirs nouveaux est celui des pouvoirs locaux. Certes dans ce domaine je me garderai de généralisations rapides, soit par l’affirmation que la décentralisation est toujours une avancée démocratique, soit, à l’opposé, que la centralisation est nécessaire pour « changer le pouvoir ». La décentralisation peut être captée par les « notabilités locales », souvent non moins réactionnaires que les agents du pouvoir central. Mais elle peut aussi, selon les stratégies mises en œuvre par les forces progressistes en lutte et les conditions locales – favorables ici, défavorables là –, compléter et remplacer des avancées dans la création de nouveaux pouvoirs populaires.

La Commune de Paris l’avait compris, avec son projet de fédéralisme communal. Les communards savaient qu’ils reprenaient sur cette question la tradition montagnarde des Jacobins de 1793. Car ceux-ci, contrairement à ce qu’on dit sans réfléchir (combien de fois entendra-t-on que les « centralistes » jacobins ont parachevé l’œuvre de la Monarchie !), ont été fédéralistes (oublie-t-on la Fête de la Fédération ?). La « centralisation » a été l’œuvre ultérieure de la réaction thermidorienne, parachevée par Bonaparte.

La « décentralisation » reste un terme douteux, opposé comme un absolu à l’autre concept absolu, celui de la « centralisation ». Associer l’une et l’autre est le défi auquel les combats pour la démocratisation sont confrontés.

La question des pouvoirs multiples – locaux et centraux – est d’une importance cruciale dans les pays « hétérogènes », pour une raison historique ou une autre. Dans les pays andins et plus généralement dans l’Amérique dite latine – qui devrait être qualifiée d’Amérique indo / afro / latine – la construction de pouvoirs spécifiques (et qui dit spécifiques dit bénéficiant d’une marge d’autonomie réelle) conditionne la renaissance des nations indiennes, sans laquelle l’émancipation sociale n’a guère de sens.

Le féminisme et l’écologisme constituent tout autant des terrains de conflits entre les forces sociales engagées dans la perspective de l’émancipation globale de la société et les pouvoirs conservateurs ou réformateurs dévoués à perpétuer les conditions de la reproduction capitaliste. Il n’y a certainement pas lieu de les considérer comme des luttes « spécifiques », parce que les revendications d’apparence spécifique qu’elles promeuvent et la transformation globale de la société sont indissociables. Mais tous les mouvements qui se revendiquent du féminisme et de l’écologisme ne le voient pas ainsi.

L’articulation des luttes sur les terrains divers évoqués ici – et d’autres – appelle la construction de formes institutionnalisées de leur interdépendance. Il s’agit là encore de faire preuve d’imagination créatrice. Il n’est pas nécessaire d’attendre que la législation en vigueur le permette pour mettre en place des systèmes institutionnalisés (« informels, sinon toujours « illégaux ») par exemple de négociation sociale permanente et « obligatoire » de facto employés / patronat, par exemple de contrôle imposant la parité homme / femme, par exemple soumettant toute décision importante d’investissement (du privé ou de l’Etat) à un examen écologique sérieux.

Des avancées réelles dans les directions proposées ici créent une dualité des pouvoirs – comme celle que Marx avait imaginée pour la longue transition socialiste au communisme, étape plus avancée de la civilisation humaine. Elles permettraient à des « élections » au suffrage universel de prendre une direction toute autre que celle que la démocratie / farce imagine. Mais ici encore les élections qui ont un sens viennent après des victoires, pas avant.

Les propositions suggérées ici – et bien d’autres possibles – ne s’inscrivent pas dans le discours dominant concernant « la société civile ». Elles en prennent plutôt le contre-pied. Ce discours, proche des délires du « post modernisme » à la Negri, est l’héritier direct de la tradition de l’idéologie du consensus états-unienne, qui en a été le promoteur patenté, repris sans critique par des dizaines de milliers d’ONG et par leur représentation forcée dans les Forum Sociaux. Il s’agit d’une idéologie qui accepte le régime » (c'est-à-dire le capitalisme des monopoles) dans ce qu’il a d’essentiel. Elle remplit donc une fonction utile pour le pouvoir du capital. Elle verse de l’huile dans ses rouages. Elles promeut une « opposition » dépourvue de la capacité de « changer le monde », comme elle le prétend.

TROIS CONCLUSIONS

1. Le virus libéral exerce ses effets dévastateurs. Il a produit un « ajustement idéologique » qui convient parfaitement à la poursuite de l’expansion capitaliste, à son tour appelée à toujours plus de barbarie. Il a convaincu de larges majorités – y compris dans les jeunes générations – qu’il fallait se contenter de « vivre dans le présent », saisir ce que l’immédiat offre, oublier le passé, ne pas s’occuper de l’avenir, sous prétexte que l’imagination utopique peut produire des monstres. Il a convaincu que le système en place était compatible avec « l’épanouissement de l’individu » (ce qu’il n’est pas en réalité). Des formulations académiques prétentieuses prétendues « nouvelles » - les « post », post modernisme, post colonialisme, les études « culturelles », les élucubrations à la Negri – décernent des brevets de légitimité à la capitulation de l’esprit critique et de l’imagination inventive.

Le désarroi que la pratique de cette soumission intériorisée implique est certainement à l’origine, entre autre, du « renouveau religieux ». J’entends par là la résurgence d’interprétations religieuses et para religieuses conservatrices et réactionnaires, « communautaristes », ritualistes. Le « monothéisme » ici convole avec le « moneytheism » sans problème, comme je l’ai écrit. J’exclus évidemment de ce jugement les interprétations religieuses qui mobilisent le sens qu’elles donnent à la spiritualité pour légitimer leur prise de position aux côtés de toutes les forces sociales en lutte pour l’émancipation. Mais les premières sont dominantes, les secondes minoritaires, souvent marginalisées. D’autres formulations idéologiques non moins réactionnaires compensent de la même manière le vide créé par le virus libéral : les « nationalismes » et les communautarismes ethniques ou para ethniques en constituent de beaux exemples.

2. La diversité est fort heureusement une belle réalité du monde. Mais son éloge inconsidéré est porteur de confusions dangereuses.

J’ai pour ma part proposé de singulariser les « diversités héritées » (du passé), qui sont ce qu’elles sont, et ne peuvent être reconnues comme efficaces pour le projet d’émancipation qu’après examen critique. Je propose de ne pas confondre ces diversités avec celles des formulations qui tournent leur regard vers l’invention du futur et l’émancipation. Car il y a ici également diversité, à la fois des analyses et de leurs soubassements culturels et idéologiques et des propositions de stratégies de lutte.

La première internationale comptait dans ses rangs Marx, Proudhon, Bakounine. La cinquième internationale devra tout autant faire de la diversité son atout. J’imagine qu’elle ne peut « éliminer », mais doit rassembler : les marxistes, eux-mêmes d’écoles diverses (y compris certaines passablement « dogmatiques »), d’authentiques réformateurs radicaux qui néanmoins préfèrent mettre l’accent sur le objectifs possibles plus rapprochés que sur les perspectives lointaines, les théologiens de la libération, les penseurs et militants qui entendent inscrire les renouveaux nationaux qu’ils promeuvent dans la perspective de l’émancipation universelle, les féministes et les écologistes qui eux également s’inscrivent dans cette perspective. La condition fondamentale permettant à ce regroupement de combattants d’œuvrer réellement pour la même cause est la prise de conscience lucide du caractère impérialiste du système en place. La 5ème internationale ne peut être que clairement anti impérialiste. Elle ne peut se satisfaire sur ce plan des interventions « humanitaires » que les pouvoirs dominants veulent substituer à la solidarité et au soutien des luttes de libération des peuples, des nations et des Etats de la périphérie. Au-delà même de ce regroupement des alliances larges doivent être recherchées avec toutes les forces et les mouvements démocratiques en lutte contre les dérives de la démocratie – farce.

3. Si j’insiste sur la dimension anti impérialiste des combats à mener, c’est parce que celle-ci est la condition de la possibilité de construire une convergence entre les luttes au Nord et au Sud de la planète. J’ai déjà dit que la faiblesse – pour le moins qu’on puisse dire – de la conscience anti impérialiste au Nord avait constitué la raison majeure des limites des avancées que les peuples des périphéries étaient parvenu à réaliser jusqu’ici, puis de leurs reculs.

La construction de la perspective de convergence des luttes se heurte à des difficultés dont il faut se garder de sous estimer les dangers mortels.

Au Nord elle se heurte à l’adhésion encore large à l’idéologie du consensus qui légitime la farce démocratique, acceptable grâce aux effets corrupteurs de la rente impérialiste. Néanmoins l’offensive du capital des monopoles contre les travailleurs du Nord eux-mêmes, en cours, pourrait aider à une prise de conscience que les monopoles impérialistes sont bien un ennemi commun. Les mouvements en voie de déploiement et de reconstruction organisée et politisée iront-ils ici jusqu’à comprendre et faire comprendre que les monopoles capitalistes doivent être expropriés, nationalisés dans la perspective de leur socialisation ? Tant qu’on ne se sera pas rapproché de ce point de rupture, le pouvoir en dernier ressort des monopoles du capitalisme / impérialisme demeurera intact. Les défaites que le Sud pourrait infliger à ces monopoles, faisant reculer la ponction de la rente impérialiste, ne peuvent que renforcer les chances de sortie des ornières des peuples du Nord.

Mais au Sud elle se heurte toujours au conflit des expressions de la vision du futur : universalistes ou passéistes ? Tant que ce conflit ne sera pas tranché en faveur des premières ce que les peuples du Sud pourront arracher dans leurs combats de libération demeurera fragile, limité et vulnérable.

Seules des avancées sérieuses au Nord et au Sud dans les directions indiquées ici pourront permettre au bloc historique progressiste universaliste de prendre corps.

REFERENCES

Références qui pourraient aider le lecteur à retrouver les parcours de la formation des concepts utilisés dans ce texte.

Ouvrages récents
1. Critique de l’Air du Temps (1997)
– Unité et mutations dans l’idéologie de l’économie politique du capitalisme, pp. 27-46.
– Sur détermination et sous détermination dans l’histoire des sociétés, pp. 47-54.
– Dépérissement de la loi de la valeur et transition au communisme, pp. 63-85.
– L’économie « pure » ou la sorcellerie du monde contemporain, pp. 125-136.
English :
Spectres of capitalism, MR 1998
Unity and changes in the ideology of political economy; overdetermination or underdetermination;withering away of the law of value; pure economics, the contemporary witchcraft

2. Au-delà du capitalisme sénile (2002)
– Le retour de la « belle époque », pp. 11-13.
– Marxisme et keynésianisme historiques, pp. 27-37....
– Socialisation par le marché ou par la démocratie, pp. 37-46.
– La financiarisation, phénomène conjoncturel, pp. 53-58.
– Le nouvel impérialisme collectif de la triade, la militarisation de la mondialisation, l’apartheid à l’échelle mondiale, pp. 75-110.
English :
Obsolescent capitalism, Zed 2003
Return of Belle Epoque ; Historical marxism and historical keynesianism ; Financialization, a temporary phenomenon ; The collective imperialism of the triad.

3. Le Virus libéral (2003)
– La paupérisation et la polarisation mondiale (la nouvelle question agraire, la nouvelle question ouvrière), pp. 35-50.
– L’idéologie de la modernité (la version européenne d’origine et la version nord américaine), pp. 62-106.
English :
The liberal Virus, Pluto 2004
Pauperization, the new agrarian question, the new conditions for the working class; ideology of modernity.

4. Samir Amin et Ali El Kenz, Le monde arabe, enjeux sociaux (2003), pages 5-71.
English :
Europe and the Arab World, 2005
Egalement : Samir Amin et Karim Mroué, Communistes dans le monde arabe (2006)

5. Pour un Monde multipolaire (2005)
– Le drame des grandes révolutions, pp. 210-211
– Le poids de l’impérialisme, stade permanent du capitalisme, dans l’expansion mondiale du capitalisme, pp. 211-230.
English :
Beyond US hegemony, Zed 2006
The drama of great revolutions; Imperialism and the global expansion of capitalism.

6. Pour la cinquième Internationale (2006)
(diversités héritées et diversité dans la création du futur, la convergence dans la diversité)
English :
The world we wish to see, MR 2008
Convergences in diversity.

7. Du capitalisme à la civilisation (2008)
– La contribution du maoïsme, pp. 49-53.
– Logique formelle et dialectique matérialiste pp. 75-77.
– La productivité du travail social, pp. 82-95.
– De la loi de la valeur à la valeur mondialisée, pp. 95-98.
– Économie de marché ou capitalisme des oligopoles, pp. 125-138.
– La multitude expression maladroite du bloc hégémonique du capital, pp. 187-193.
– Sur le front culturel, en arrière toute, pp. 203-209.
– Pas de démocratie sans progrès social, pp. 210-222.
English :.
From Capitalism to civilisation ; Tulika 2010
Contribution of Maoism; Formal logics or materialistic dialectics; Productivity of social labour; the globalized law of value; Market economy or capitalism of the oligopolies; critique of the multitude; On the cultural front, full speed backward; No democracy without social progress

8. L’Eurocentrisme, Modernité, Religion, Démocratie, Critique de l’eurocentrisme, critique des culturalismes (2008).
– Raison et émancipation, pp. 9-19.
– Flexibilité des interprétations religieuses, pp. 19-42.
– Hellénisme, Christianisme, Islam, Bouddhisme, Confucianisme, pp. 101-137.
English :
Eurocentrism, modernity, religion and democracy ; MR 2009
Reason and emancipation; the flexibility of religions; Hellenism, Christianity, Islam, Buddhism, Confucianism.

9. L’Éveil du Sud (2008)
Réponses du Sud aux défis : le monde arabe, du nationalisme radical à l’Islam politique ; Néocolonialismes et socialismes africains ; L’Asie entre le capitalisme triomphant et l’impasse ; L’Amérique latine : fin de la doctrine Monroe ?, Le monde du socialisme réellement existant.

10. La crise, sortir de la crise du capitalisme ou sortir du capitalisme en crise ? (2009)
D’une crise à l’autre ; la financiarisation ; l’accumulation par dépossession ; les réformes foncières nécessaires ; humanitarisme ou internationalisme
English :
Ending the crisis of capitalism or ending capitalism ; Pambazuka 2011
From one long crisis to the other; accumulation by dispossession; Humanitarianism or internationalism of peoples?

11. La loi de la valeur mondialisée (2011)
La rente des monopoles, la rente impérialiste, aux origines de Bandoung
English :
The law of value worldwide, MR 2010
The monopoly rent, the imperialist rent; At the origins of Bandung (pages 121 and fol).

12. Délégitimer le capitalisme (2011)
La financiarisation indissociable du capitalisme des monopoles

13. Demba Moussa Dembélé, Samir Amin, intellectuel organique au service de l’émancipation du Sud (2011)
-La trajectoire historique du capitalisme (chap 12)
-Pour une histoire authentiquement globale (chap 15)
-Initiatives indépendantes du Sud (chap 17)

14. Le monde arabe dans la longue durée , le printemps arabe (2011)

15. English only :
Global History, a view from the South ; Pambazuka 2011

Références plus anciennes
Samir Amin, André Gunder Frank, Réflexions sur la crise économique mondiale, n’attendons pas 1984 (1978).
Classes et Nations (1979)
– Les formations communautaires, p. 46 et suivantes.
– Les formations tributaires, p. 54 et suivantes.
– Réflexions sur la transition d’un mode à l’autre : « révolution ou décadence », pp. 238-245
English :
Let’s not wait for 1984, in , Reflections on the world economic crisis, MR Press 1981
Class and Nation ; MRPress 1980
Communautarian social formations, tributary social formations ; Transitions : decadence or revolutions.

Articles majeurs récents
Revues :
Marx et la démocratie ; La Pensée, n° 328, 2001.
Cinquante ans après Bandoung ; Recherches Internationales n° 73 – 04, 2004.
Empire et Multitude ; La Pensée n° 343, 2005.
Vers une théologie islamique de la libération ; La Pensée n°342 , 2005
L’Islam, une théocratie sans projet social, La Pensée, n° 351, 2007
Pour des initiatives indépendantes des pays du Sud, Utopie critique, n°50, 2010
Capitalisme transnational ou impérialisme collectif ? ; Recherches Internationales, n°89, 2011
L’internationale de l’obscurantisme ; Contradictions, déc 2011
English :
Spectres of capitalism, MR may 1998
History conceived as an eternal cycle, Review, n°3, 1999
Post maoist China, Review n°4, 1999
Imperialism and globalization, MR june 2001
Confronting the Empire, MR aug 2003
US imperialism, Europe and the Middle East, MR n°6, 2004
Empire and Multitude, MR nov 2005
China, market socialism and US hegemony, Review n°3, 2005
Samir Amin interviewed by A A Dieng, Development and Change, n°6, 2007
Political Islam in the service of imperialism, MRdec 2007
Market economy or oligopoly finance capital? , MR april 2008
Seize the crisis, MR dec 2009
Capitalism and the ecological footprint, MR oct 2009
The trajectory of historical capitalism, MR feb 2011
Sites web :
Critique du Rapport Stiglitz, Les réponses du Nord à la crise, Doc Français et anglais, site Pambazuka, 2009 et 2010 ;

Autres auteurs cités
Elmar Altvater, The Plagues of Capitalism, 2008.
Luciana Castellina, présentations orales.
Étiemble, L’Europe chinoise, 1988.
Isabelle Garo, Marx, un critique de la Philosophie, 2000.
Rémy Herrera, Les experiences révolutionnaires de l’Amérique latine
Rémy Herrera, Un autre capitalisme n’est pas possible, Syllepse
François Houtart, Délégitimer le capitalisme ; ed Colophon , Bruxelles 2005
François Houtart, Les agro carburants, solution pour le climat ou sortie de crise pour le capitalisme ?
Couleur Livre, Charleroi, 2009.
François Houtart, El concepto de Sumak Kwasai (Buen vivir)
Ernesto Laclau, On populist reason; Verso, 2007
Rudolf Rocker, Nationalisme et culture ; ed Libertaires, 2008
(la réforme protestante, pages 103-117)
Rafael Uzcategui, Le Venezuela, révolution ou spectacle ?; Spartacus 2011
Michel Winock, Le siècle des intellectuels, Seuil 1999

* Samir Amin est le directeur du Forum du Tiers Monde

* Veuillez envoyer vos commentaires à [email protected] ou commentez en ligne sur Pambazuka News