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Dakar n’est pas Porto Alegre, Belem ou Mumbai. En termes de participation, le Forum social mondial 2001 ne peut atteindre les niveaux affichés au Brésil ou en Inde. Mais pour Chico Whitaker, la dimension d’un FSM est toujours importante en ce qu’elle constitue offre comme possibilité d’«accumulation des analyses, des dénonciations et des propositions pour changer le monde.»

(…) On ne s’attend pas a un immense Forum social mondial 2011, comme le dernier en 2009 à Belem, au Brésil, avec ses 150.000 participants. Cela pour la simple raison qu'autour de 80% de ces participants viennent en général du pays ou région où il a lieu, et le Sénégal a quinze fois moins d’habitants que le Brésil. Mais ce Forum aura du succès dans beaucoup d’autres aspects. Les participants des autres pays du monde seront très nombreux. Lula, ex-Président du Brésil, y sera comme citoyen. Le nombre moins important des présents à Dakar sera compensé par un grand nombre de conférences par Internet avec des groupes et Forums locaux réunis partout dans le monde (en France il y aura 70 !...) – le « Dakar étendue », une nouvelle dimension décisive des Forums Mondiaux.

De même la Diaspora Africaine sera l’objet de plusieurs manifestations la renforçant comme réalité politique. Les Forums ayant lieu avant le FSM se sont préparés avec une énergie redoublée, comme celui des scientifiques engagés pour la démocratie, dont le premier s’est réalisé en 2009 à Belem et comme celui des théologiens, qui est né avec le premier FSM à Porto Alegre en 2001.

Après dix ans d’articulation de la société civile, rendue possible par « le processus FSM », chacune des activités auto-organisées, qui donnent du contenu aux discussions dans l’espace du Forum et aux propositions qu’y sont faites, sont maintenant le résultat de l’association d’un plus grand nombre d’organisations et ont gagné de la densité. L’accumulation des analyses, des dénonciations et des propositions pour changer le monde, faites dans les Forums précédents, a permis de voir plus clair les grands dangers que le monde subit actuellement, de même que la nécessité d’enraciner maintenant la notion d’universalité dans les valeurs du sud du monde, et que l’ensemble des crises vécues aujourd’hui constituent une vraie crise de civilisation.

Beaucoup plus voient chaque fois plus nettement que cela exige des nouveaux paradigmes pour que l’humanité retrouve son chemin vers la paix, la justice et l’amour, et pour que la planète Terre ne soit pas détruite par l’irrationalité de la lutte pour le profit et par une globalisation dictée par les intérêts de l'argent, en détriment des besoins des être humains. Voilà qu’un important pas en plus sera donné en pour construire l’autre monde possible, qui se montre absolument nécessaire et qui est devenu extrêmement urgent.

* Chico Withaker est un militant altermondialiste brésilien

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