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La solution en Centrafrique n’est pas, comme le prétend Laurent Fabius, de se donner dix-huit mois pour rebâtir une façade démocratique et nous refaire le même numéro d’illusionniste qu’au Mali. La priorité est de rétablir la sécurité dans tout le pays et pas seulement à Bangui.

L’Oubangui-Chari a connu la pire des colonisations pour avoir été laissée aux intérêts des concessionnaires qui ont pillé ses ressources. La République Centrafricaine a connu une succession de tyrans prédateurs de Dacko à Bozizé en passant par Bokassa, tous mis en place par le « protecteur » français : c’est aujourd’hui un pays sans Etat, sans administration, sans forces de sécurité, abandonné aux bandes mafieuses qui pillent, tuent et terrorisent les populations.

François Hollande, sous prétexte de réorientation de la politique africaine de la France, croit se donner le beau rôle en laissant les troupes disparates de la Séléka, constituées de groupes rebelles, renforcés par des milices soudanaises et des islamistes tchadiens dûment stipendiés, descendre vers Bangui.

Comment expliquer la passivité de la France qui se tait lorsque treize soldats sud-africains se font tuer par les rebelles de la Séléka ? Comment expliquer l’indifférence du gouvernement français envers des populations qui souffrent et meurent en silence si ce n’est pour laisser le champ libre à Idriss Déby, afin qu’il dispose d’un pays à laisser piller par ses affidés. Et ce, au titre des loyaux services que le président tchadien rend à la France et à ses interventions militaires dans la région.

Il ne s’agit pas, comme le prétend Laurent Fabius, de se donner dix-huit mois pour rebâtir une façade démocratique et nous refaire le même numéro d’illusionniste qu’au Mali. La priorité est de rétablir la sécurité dans tout le pays et pas seulement à Bangui, ce qui signifie exiger le départ de l’armée clanique tchadienne et doter les quinze chefs lieux de préfecture de forces militaires internationales en accélérant la mise en œuvre de la résolution onusienne, afin de sécuriser les territoires et de permettre aux ONG de faire leur travail dans l’éducation, la santé et le développement rural.

Il faut aider à la reconstruction d’une administration, d’un Etat, faire fonctionner les écoles, les centres de santé et assurer la nourriture de la population : voilà les vraies urgences !

Le Parti de gauche déplore la réserve de François Hollande à venir en aide à un pays dont la situation actuelle est largement de la responsabilité des gouvernements français successifs et exige que soit mis fin à une politique abjecte de soutien aux dictateurs de cette région de l’Afrique équatoriale.

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