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Refusons la violence et l'injustice, d'où qu'elles viennent. Recherchons ce qui est juste, ce qui est bon, ce qui est beau.

Il m'arrive assez souvent quand je dis que je viens de Koudougou, d'entendre mon interlocuteur m'interpeller : « Koudougou, la Rebelle ». Vous vous demandez peut-être d'où vient cette appellation donnée à Koudougou, la troisième ville du pays. Certains font remonter cette expression au temps de la colonisation française. Mais le plus souvent nos interlocuteurs font allusion à trois évènements majeurs.

- Le premier événement, en 1987, que beaucoup ont appelé la révolte du Lion : Le capitaine Boukary Kaboré, commandant du Bataillon d’intervention aéroporté (Bia) de Koudougou, sous la Révolution, s’est farouchement opposé à l’assassinat de Thomas Sankara en octobre 1987.

- Le second événement, en 1998 : Le fondateur du journal L'Indépendant a été tué le 13 décembre 1998, alors qu'il enquêtait sur la mort mystérieuse du chauffeur de François Compaoré, petit frère du président. C'est à Koudougou que les émeutes suivant sa mort ont été les plus violentes et les plus violemment réprimées. C'est à cette occasion que la population de Koudougou est sortie en scandant, « Trop, c'est trop !».

3. Plus récemment, en 2011 : Le 20 février, dans la capitale de la région du Centre-Ouest, le jeune Justin Zongo mourait, après avoir été passé à tabac par des policiers. Une sombre histoire de jalousie qui a mal tourné. La mort de Justin Zongo, fut l’élément déclencheur de la révolte à Koudougou, puis à Réo, à Léo et bientôt dans tout le pays.

Trois événements forts de l'histoire contemporaine du Burkina, où Koudougou s'est fait connaître par ses mouvements de protestation, parfois violents. C'est ainsi que Koudougou a gagné ce surnom de «La Rebelle». Certains se disent fiers du surnom de leur ville. Pourquoi pas ? Il est bon parfois de se rebeller. Devant certaines injustices, sachons dire « Trop, c'est trop ! ».

J'ai lu, sur le web, un article de Karen Mazel intitulé « Koudougou la rebelle ». On y lit : « il y a eu le meurtre de Norbert Zongo, et la répression des manifs. Forcément, Koudougou continue de s'opposer à la violence et à l'injustice !» J'habite Koudougou depuis 1997. Ce jugement me paraît très réducteur. Koudougou ne s'oppose pas à la violence et à l'injustice. Elle s'oppose à la violence et à l'injustice, quand elle se sent victime de cette violence ou de cette injustice. Mais elle s'accommode très bien de la violence et de l'injustice de certains de ses membres.

Aujourd'hui, j'ai intitulé cet article, «de Koudougou, la Rebelle … à Koudougou la Belle », non pas pour me satisfaire de l'injustice, bien au contraire, mais pour inviter toute la population de Koudougou, et spécialement sa jeunesse, à refuser la violence et l'injustice, d'où qu'elles viennent. Oui, refusons la violence et l'injustice, d'où qu'elles viennent. Commençons par nous-mêmes. Recherchons ce qui est juste, ce qui est bon, ce qui est beau. Refusons d'être violent ; choisissons la non-violence.

J'emploie le mot « injustice » dans un sens très large : « tout ce qui ne va pas », tout ce qui empêche la Ville de Koudougou d'être Belle ! Tout ce qui nous rend la vie difficile, voire dangereuse. Et cela, en ville, au travail, mais aussi dans notre quartier, dans notre famille. Seul, un individu ne peut pas faire grand-chose, mais ensemble beaucoup est possible. Ne supportons plus l'intolérable, l'inacceptable.

Malgré l'intitulé, quelque peu provocateur, de cet article : « De Koudougou, la Rebelle… à Koudougou la Belle », nous voulons rassembler les bonnes volontés pour faire de la troisième ville du Burkina, une ville où il fait bon vivre, une ville où chacun se sent respecté, les femmes autant que les hommes ! Dans l'espoir que bientôt

Koudougou, la Rebelle... deviendra... Koudougou, la Belle !

Nb : Aujourd'hui lundi 23 novembre, ouverture du site web : www.Koudougou-la-Belle.org N'hésitez pas à y faire une brève visite. Soyez indulgents, faites-nous part de vos remarques. Aujourd'hui commence également la 20 ème édition des « Nuits Atypique de Koudougou », de Koudougou la Belle. Elles se dérouleront jusqu'au dimanche 29 novembre. Si vous venez à Koudougou pour les Nuits Atypiques, ou pour une toute autre raison, venez aussi découvrir son « Restaurant Atypique ». Prenez la route de Dédougou et suivez les panneaux... Le restaurant se trouve au secteur 8 ; il est proche de la caserne des pompiers et de l'Université.

CE TEXTE VOUS A ETE PROPOSE PAR PAMBAZUKA NEWS



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** Maurice Oudet est président du Sedelan, une organisation d'appui aux organisations paysannes du Burkina Faso

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