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Contre l’hostilité des puissances occidentales, en dépit des manipulations médiatiques, le peuple vénézuélien continue de vivre en osmose avec le président Hugo Chavez. Sa victoire à la dernière élection présidentielle est pleine d’espoir pour l’Afrique.

Pour la quatrième fois consécutive, le président Hugo Chavez Fria, vient d’être réélu le 7 octobre 2012, président de la République du Venezuela. Certains considèrent ce succès électoral comme un plébiscite. Contrairement à Washington et l’Union européenne qui ont manifesté leur l’arrogance jusqu’à ‘’féliciter l’opposition’’, par-dessus la tête du président démocratique élu.

Le président Chavez, à la tête de son pays depuis 2002, à la suite d’élections libres et démocratiques, est le seul chef d’Etat d’Amérique du Sud, connu naguère par ses ‘’pronunciamientos’’ (coup d’Etat), à être libéré et ramené à son poste par son peuple et ses soldats, en avril 2002, à la suite d’un putsch orchestré par l’oligarchie parasitaire, soutenue par Washington. Cela les medias occidentaux sous la coupe du grand capital, n’en parlent pas trop.

Mais ce qui est méconnu au Sénégal et en Afrique, c’est l’engagement du président Chavez à raffermir et à revivifier les liens historiques et les relations entre son pays et le continent africain, d’une part. D’autre part, entre le continent sud-américain et l’Afrique. Ce qui fait de lui un véritable ami de l’Afrique. Mais son ambition va au-delà, car elle vise la consolidation des rapports Sud-Sud. Un Sud qui a fait l’objet d’une exploitation pluriséculaire de ses hommes et ses richesses de la part du Nord. Sous ce rapport il a largement contribué à la mise sur pied du sommet Afrique/ Amérique latine qui a successivement tenu deux rencontres à Abuja et Caracas de 2006 à nos jours.

Au plan de la coopération Sud-Sud, le Venezuela qui a ouvert des ambassades dans la quasi-totalité des Etats de l’Afrique de l’Ouest, soutient divers projets d’appui au développement à l’éducation et à l’alphabétisation, dans beaucoup de pays de la sous-région. Ensuite, un certain nombre d’étudiants de pays africains dont le notre, bénéficient de bourses d’Etudes du gouvernent vénézuélien et étudient dans des universités à Caracas. Au Sénégal, les municipalités de Gorée et Louga sont éligibles aux fonds de la coopération vénézuélienne. Mais ce qui témoigne de son amitié envers l’Afrique et de cette volonté de raffermir les liens historiques et socio économiques entre la Venezuela et l’Afrique, c’est l’institutionnalisation du Festival Culturel avec les Peuples d’Afrique, qui se tient en principe, tous les deux ans, à Caracas. Cette année le ‘’Groupe Bideew Bu Bees’’ du Sénégal était de la partie et un film du jeune cinéaste Djibril Saliou Ndiaye sélectionné. .

En 2007, nous avons été témoins d’une manifestation de cet aspect de nos liens historiques avec ce pays : au moment où la marche ouvrant le Festival allait s’ébranler, nous avons entendu derrière-nous, le son de percussionnistes. Aussitôt nous avons cru que c’était une troupe artistique sénégalaise qui était arrivée avant nous dans la capitale pour assister au Festival. Tellement le tempo des percussionnistes était semblable à celui d’un Doudou Ndiaye Rose ou du ‘’Sing Sing groupe’’ de Mbaye Dièye Faye. Mais non, c’était un groupe artistique de Maracaibo (nord-ouest du Venezuela). Signalons qu’en raison des stigmates de l’histoire découlant de l’esclavage, le Venezuela compte 50% d’afro-descendants (noirs et métis confondus), sur une population de 27 millions d’habitants. Ce phénomène on le retrouve dans beaucoup de pays d’Amérique du sud et des caraïbes.

Les medias occidentaux au lieu d’informer objectivement des réalités du relativement aux réalisations économiques et démocratiques du pays, se gaussent des problèmes de ‘’sécurité’’ et du ‘’cancer du président qui menace de ressurgir’’. Ces mal intentionnés savent bien qu’une sécurité parfaite n’existe nulle part, et que par rapport à la santé du Président, tous les bilans des médecins cubains et autres spécialistes sérieux, de même que la forme physique de Chavez, attestent le contraire des ‘’souhaits’’ des oiseaux de mauvais augure. C'est-à-dire la guérison réelle du président.

Cela dit, le pourquoi des succès de Chavez motivant son plébiscite pour la quatrième fois depuis 2002, est une question qui mérite d’être posée. Le projet appelé ‘’Mission Robinson’’, a permis l’éradication de l’analphabétisme à travers le pays, au bout de deux ans, avec la méthode cubaine ‘’Yo, si puedo’’. Tandis que le projet dit ‘’Mission Ribas’’ permet aux adultes de poursuivre gratuitement leurs études au secondaire, celui dénommé ‘’Mission Sucre’’ permet de la faire à l’Université. Mais deux projets sociaux ont rendu populaire Chavez auprès des plus démunis : l’octroi de la pension vieillesse aux personnes âgées de 60 ans et plus, cela que l’on soit anciens salariés ou non. Ensuite le projet dont la dénomination a été donnée aux patients souffrant de la cataracte :’’Opéracion Miraglo’’ (’opération Miracle). Ce projet de santé publique permet, grâce à la coopération cubaine, de faire bénéficier à tout Vénézuélien démuni, d’un traitement gratuit de la cataracte en quelques jours seulement.

A partir de ce qui précède, il est aisé de comprendre que pour quelqu’un à qui on a permis de revoir ou de voir pour la première fois les siens, il n’est point besoin d’aller faire la pêche aux voix auprès de lui. L’adversaire de Chavez à la présidentielle a été obligé de reconnaitre, implicitement, ses œuvres sociales bénéfiques pour les populations, en promettant de ne pas les remettre en cause.

En ce qui concerne la question démocratique, le système électoral est un des plus libres et des plus transparents qui soient à travers le monde. Dans un récent témoignage nous disions que ’’le scrutin se déroule à travers un processus d’un triple contrôle simultané. Ce qui fait que c’est dans la nuit que les résultats, sont proclamés, sans contestations, par la Commission Nationale Electorale’’. A noter que la superficie du pays est de 916 445 km2 et le corps électoral compte19 millions électeurs. On aimerait bien connaitre de la part de nos censeurs de la démocratie du Nord et du Sud, un système plus performant, plus transparent que celui-ci. C’est pourquoi nous avons eu à dire par ailleurs que : ‘’Cette expérience dérange tous ceux qui veulent perpétuer la spoliation de l’Amérique du Sud. En d’autres termes, c’est l’engagement ; la vision du gouvernement du président Hugo Chavez envers son peuple et ceux du Sud, pour un autre monde possible qui sont ici ciblés’’.

Aussi, ajoutons que ce qui exaspère et décuple le courroux de la Maison Blanche, du Pentagone, ennemis jurés du président Chavez, et des places boursières occidentales, c’est la farouche volonté de Chavez de ne jamais monnayer la souveraineté et l’indépendance du Venezuela, pays de Bolivar. Il y a quelques années, notre ami Salim Lamrani, nous signalait qu’il a prié le FMI et la Banque Mondiale de plier bagages et de rentrer chez eux. Ce qui fait que le Venezuela et Cuba sont les rares pays d’Amérique du Sud qui n’ont aucuns rapports avec ces deux institutions opposées aux intérêts des peuples et contrôlées essentiellement par Washington. Egalement, il y a qu’aucun compte bancaire, aucun château ou autre patrimoine planqué à l’étranger, dans des paradis fiscaux, n’est imputable au président Chavez. N’est-ce pas là, la preuve d’une bonne gouvernance et d’une gestion vertueuse de revenus tirés du pétrole ?

Cela dit, comme avec le Sommet Afrique/Amérique Latine, Chavez a fortement contribué à la formation de l’ALBA (Accord Bolivarienne des Amériques) qui est un projet de coopération politico-économique destiné à unir les pays d’Amérique du Sud. Ce projet a déjà fait dans le concret dès sa naissance. Le baril de pétrole est cédé à Cuba, à 27 dollars alors que ce dernier offre à de jeunes vénézuéliens 2000 bourses d’études supérieures, chaque année. D’autres membres tels que la Bolivie, le Nicaragua, entre autres, bénéficient des mêmes avantages. Au retour du sommet d’ALBA du 11 au 12 août 2007, tenu au Venezuela, le Président de la République d’Haïti a annoncé le début de la construction d’une Centrale électrique de 15 mégawat au Cap-Haïtien, ainsi qu’une autre de même capacité, dans la cité de l’indépendance. Ces infrastructures sont incluses dans le programme d’aide de la République Bolivarienne, à Haïti.

Ceci, montre qu’on est loin de la coopération, façon Europe/ Afrique et autres ACP, ZELA (Zone de libre Echange des Amériques).

CE TEXTE VOUS A ETE PROPOSE PAR PAMBAZUKA NEWS



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** Ababacar Fall-Barros est membre de GRILA-Sénégal.

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