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Beaucoup de gens n’ont jamais imaginé comment le viol peut être une arme utilisée dans la guerre. C’en est pourtant une des plus grandement utilisées, ciblant principalement les gens sans défense au sein des communautés qui sont pour la plupart des femmes et des enfants. Le Conseil de Sécurité de l’Onu a finalement reconnu ce fait et a fait passer une résolution qui classe le viol et les autres formes de violence sexuelle comme des armes de guerre. La résolution est certainement un fait historique devant la manière dont sévit le viol contre les femmes et les enfants dans les zones de conflit.

Après avoir franchi le pas de cette résolution historique, le Conseil de sécurité de l’ONU est maintenant obligé d’analyser et de confronter la prévalence de la violence sexuelle dans tous les pays affectés par des conflits. Le viol, sous n’importe quelle forme, est une violation de droits humains. Beaucoup de femmes dans les zones de conflit sont des survivantes du viol. En République démocratique du Congo, au plus chaud du conflit, quarante femmes furent violées par jour. Durant le génocide rwandais, plus de 250 000 femmes ont été victimes de violences sexuelles selon les rapports. Le viol dans les zones de conflit continue de poser une grande menace à la paix et à la sécurité internationales.

Nous applaudissons le conseil de sécurité de l’ONU pour son action évidente de reconnaître le viol comme une arme de guerre, parce que non seulement l’acte laisse les femmes traumatisées, il les met dans un plus grande situation de risque de contracter le Vih et le sida. Désormais, il appartient au mouvement des femmes en Afrique de faire le suivi de cette résolution et de s’assurer que le Conseil de Sécurité de l’ONU est pleinement impliqué dans la recherche de solutions à cette horrible pratique qui a infligé la souffrance à beaucoup de femmes et filles dans les zones de conflit.

* Carlyn Hambuba est la Chargée de Communications de Femnet

* Dans sa résolution adoptée à l’unanimité le 19 juin 2008 considérant le viol comme une tactique de guerre et une menace à la sécurité internationale, le Conseil de sécurité des Nations Unies considère que :

- Les violences sexuelles pendant et après un conflit font dorénavant partie des questions de paix et de sécurité dont peut être saisi le Conseil de sécurité ;

- La résolution permet au Conseil de sécurité d'intervenir dans des situations où l'ampleur et le degré des violences sexuelles le requièrent;

- la résolution exclut les crimes de violences sexuelles des accords d'amnistie dans le cadre des négociations de paix et met l’accent sur l'importance de mettre fin à l'impunité pour les crimes de violences sexuelles;

- le Secrétaire général des Nations Unies devra soumettre un rapport au Conseil de sécurité d'ici 30 juin 2009 sur l'application de la résolution dans le cadre de situations de conflit dont est saisi le Conseil de sécurité.

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