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Devant les impacts nocifs des grands projets miniers dans la province de Tamatave, l’association ADOPT a pris l’initiative de rassembler des représentants de la société civile de la province de Tamatave pour tirer le signal d’alarme.

Constatant :
- L’insatisfaction et le mécontentement croissants provoqués par les nuisances des entreprises minières ;

- La méconnaissance des enjeux - environnementaux, sociaux et économiques - des activités minières ;

- Le manque de coordination, de collaboration et de communication entre les entreprises minières, l’Etat central, les autorités locales et les populations impactées par les industries minières;

- L’abus de pouvoir des grandes entreprises, foulant au pied, les valeurs humaines nationales et - les us et coutumes des communautés impactées ;

- Le silence et l’impuissance de l’Etat supposé pourtant défendre l’intérêt supérieur de la nation en rappelant les engagements et la responsabilité sociale des opérateurs miniers ;

- L’écart entre les avantages promis (développement et bien être) et les inconvénients vécus au quotidien (insécurité alimentaire, chômage, inflation, crise du logement, insécurité des personnes et des biens...) ;

- La grande complicité entre les entreprises minières et nos dirigeants, priorisant la satisfaction des intérêts d’une minorité avant l’Intérêt général.

L’association ADOPT a pris l’initiative de rassembler des représentants de la société civile de la Province de Tamatave afin d’amorcer un processus d’investigation et d’implication destiné à corriger toutes les lacunes constatées et ainsi, rechercher les voies et moyens d’optimiser les impacts résultants de la présence des industries minières.

Il ressort de l’atelier sur l’impact des grands projets miniers dans la province de Tamatave, tenu vendredi 23 mars 2012 dernier, que, pour l’instant, seuls les impacts négatifs des industries minières sont les plus palpables dans la vie quotidienne.

Les préoccupations et les inquiétudes exprimées lors de cet atelier étaient, entre autres, les suivantes :

1 - L’accident chimique, la fuite de dioxyde de soufre survenue le 23 février 2012, suite à une négligence de l’usine Ambatovy, a eu un effet direct sur la population et l’environnement riverains et a éveillé une crainte et des questionnements quant à la manipulation et le transport de matières hautement toxiques ;

2 - L’absence de vision globale mûrement préparée se manifeste par la modération de l’Etat central et des autorités locales face à la défense des intérêts des populations confrontées au quotidien aux nuisances des industries minières ;

3 - La timidité de la société civile locale ne remplissant pas son rôle d’interpellation et d’éducation avant, pendant et après des incidents inquiétants ;

4 - La cherté du coût de la vie du fait du manque de préparation économique (adéquation offre et demande de biens et services) des zones d’implantation ;

5 - L’exposition des populations riveraines des installations industrielles aux dangers, par l’inexistence d’IEC sur les divers risques ;

6 - L’insuffisance, l’inexistence ou l’inadaptation de la communication et de la concertation entre les entreprises minières et les communautés impactées aggravent les sentiments d’antipathie et la méfiance vis a vis des entreprises minières ;

7. La non conformité aux normes requises, d’un certain nombre d’installations industrielles pouvant entraîner des conséquences négatives sur les populations environnantes et leur environnement ;

Ce constat amène l’ADOPT et les diverses associations signataires du présent communiqué :
- à tirer à la sonnette d’alarme quant aux abus des entreprises minières en activité,
- à douter de leur volonté de rechercher le véritable développement des populations résidentes dans leur zone d’implantation,
- à affirmer que si les pratiques actuelles continuent, elles seront plus dévastatrices que bénéfiques.

Par conséquent, l’ADOPT et les diverses associations signataires du présent communiqué :

- Émettent leurs doutes sur l’utilité de l’exploitation de nos richesses minières par des firmes étrangères ;

- Se déclarent prêtes à dénoncer et contribuer activement à la remédiation de la situation actuelle ;

- Exigent la prise de responsabilité de la puissance publique ;

- Encouragent chaque citoyen à exprimer son opinion, dénoncer les injustices et contribuer à la recherche de toutes solutions constructives ;

- Urgent les entreprises minières à assumer leur responsabilité sociale ;

- Exigent une réflexion approfondie pour bâtir une vision concertée sur la préservation et l’exploitation du patrimoine national commun: les sols et sous sol, la mer, l’eau, l’air...

- Rappellent que, nous, citoyens malagasy, les seuls dépositaires des ressources naturelles de notre cher Pays, Madagascar, devrions rester constamment vigilants au sujet de leur marchandisation.

- Déclarent solennellement prêts à :

i) consacrer leur plus ferme énergie au possible développement équitable et durable tiré des ressources naturelles de Madagascar.

ii) collaborer avec tous ceux qui partagent les mêmes préoccupations.

Tamatave, ce 5 avril 2012

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** LISTE DES SIGNATAIRES
- ADOPT (Association des Originaires de la Province de Toamasina
- CCT (Collectif des Cadres de Toamasina)
- KMF/CNOE- Education des citoyens
- SAVP – Toamasina (Solidarité- Action- Vigilance- Progrés)
- ACT (Action Citoyenne Toamasina)

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