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A un an de la présidentielle qui se tient en février 2012, l’opposition sénégalaise peine à s’accorder sur la stratégie à suivre. Pour l’heure, un seul dénominateur commun l’anime : il faut faire partir Wade. Au-delà, les positions ont du mal à s’accorder sur l’idée d’une candidature unique ou non, ainsi que sur la gestion d’une éventuelle transition en cas de défaite du régime actuel.

« Ce sont les démocrates qui font les démocraties, c'est le citoyen qui fait la république » Georges Bernanos [1]

On ne change pas le Sénégal sous Abdoulaye Wade. Au moment où les scandales financiers se succèdent aux révélations ; alors que les Sénégalais ne mangent pas à leur faim et manquent de tout (l’électricité cher se fait rare, 1/3 de la population rurale n’a pas accès à l’eau potable); au moment où une partie de la population vit dans des eaux stagnantes et est confrontée aux maladies d’un ancien âge ; au moment où l’économie est en lambeaux ; au moment où Wade père confie à son fils la plupart des responsabilités et du budget de l’Etat ; au moment où Abdoulaye Wade met en péril les intérêts du Sénégal dans la sous région en s’ingérant dans les élections ivoiriennes (Ndlr : Wade avait reçu le candidat Ouattara entre les deux tours de la présidentielle ivoirienne); certaines personnes ou groupes de personnes, se livrent à des déclarations et des comportements qui sont loin de refléter les préoccupations des sénégalais ou en tout cas de servir leurs intérêts.

Parmi ces tentatives de manipulations de la conscience collective des Sénégalais, relayées par une presse alimentaire, je veux évoquer par exemple la campagne électorale permanente de Wade qui déclare sa candidature et nomme un directeur de campagne ; mais aussi certaines déclarations de circonstances de personnes ou mouvements de la société civile qui prétendent défendre les intérêts nationaux, mais qui au final se révèlent défendre des ambitions affairistes ou politiques individuelles ; ou encore certaines déclarations et utilisations par des groupuscules des conclusions des Assises nationales (Ndlr : conclaves regroupant l’opposition et la société civile pour dégager une charte de la gouvernance au Sénégal) qui ont à des fins partisans à l’opposé de la démarche consensuelle ayant présidé aux différents travaux des Assises ; et plus curieusement certaines autres déclarations de partis politiques relatives à la candidature de l’opposition à l’élection présidentielle ou à une prétendue période de transition etc.

Autant de nuages de fumée dressés çà et là, par des forces plus ou moins obscures, consciemment ou inconsciemment, tendant à saper l’unité de l’opposition républicaine malgré les déclarations contraires de principe et à semer le trouble dans l’esprit des citoyens.

C’est pourquoi il faut bien, à un moment donné, essayer de démêler le vrai et le faux débat, distinguer le principal de l’accessoire, l’intérêt général et l’intérêt particulier, le vrai du faux enjeu dans cette cacophonie communicationnelle.

LA CANDIDATURE DE WADE : DEBAT SANS OBJET

En 2012, l’âge de Abdoulaye Wade, bien qu’incertain, en ferait le plus vieux candidat à une présidentielle au monde. Jospin avait dit de Chirac qu’il était vieux, usé et fatigué. On peut en dire autant de Wade sans risque de se tromper en rajoutant même que Wade est aussi dangereux. Dangereux parce qu’au lieu d’essayer de résoudre les problèmes du pays, il essaye de leurrer une énième fois les Sénégalais en déclarant une candidature que le monde entier juge fantaisiste ou à tout le moins inopportune et que les spécialistes de l’intérieur comme de l’extérieur du Sénégal déclarent anticonstitutionnelle. Dangereux par sa propension à dire demain le contraire de ce qu’il a pu dire hier. Dangereux pour la stabilité de la sous-région au vu de ses agissements dans la gestion des affaires guinéennes ou ivoiriennes.

Il ne faut point s’attendre à un sursaut républicain de juges constitutionnels nommés par Wade lui-même pour confirmer l’anti-constitutionnalité de sa candidature. C’est le peuple avec les partis politiques devant qui doit refuser cette candidature de trop.

Certains esprits pressés, mal éclairés ou mal intentionnés brandissent l’idée d’une soi disant période de transition à l’issue des élections de 2012. Ils prônent la mise en place dune équipe sur une période de quelques années pour restaurer l’Etat et les institutions et remettre le Sénégal sur les bons rails.

Esprits pressés parce qu’avant de crier à la mise en place d’une équipe de transition, il faut d’abord s’atteler à créer les conditions d’une victoire des forces de progrès. Or, sur ces conditions on ne les entend point. Benno Siggil Sénégal (Ndlr : coalition de partis de l’opposition) n’est-il pas en train de réfléchir sur un programme de gouvernement, sur une constitution consensuelle, ensuite sur les modalités d’aller à l’élection ? Mais non ! Cela ne suffit pas à ces partisans de la transition. Il leur faut aller plus vite et plus fort que la musique et choisir coûte que coûte un candidat unique pour répondre et faire le jeu de Wade.

Esprits mal éclairés parce que la transition à ce que je sache s’envisage dans des pays en guerre ou en crise institutionnelle suite à un coup d’Etat notamment. S’il en a été question au Niger, en Mauritanie, en RDC, en Guinée, au Mali, au Niger et même en Côte d’Ivoire, le Sénégal, malgré l’état catastrophique multiforme du pays, n’en est pas encore là. Même les acteurs de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire qui sort de guerre n’ont pas évoqué cette hypothèse. Alors pourquoi en parler au Sénégal où l’on n’a pas connu de coup d’Etat militaire, ni de crise institutionnelle entraînant le blocage des institutions ou de crise sociale avec blocage de l’économie.

Esprits mal intentionnés sans doute parce que les tenants de cette thèse voudraient peut-être sans le dire mettre en selle une ou des personnalités de la société civile pour remettre le pays sur de bons rails. Nul ne dénie le droit à tout citoyen de se prononcer sur la marche de la Cité. Encore faudrait-il le faire de manière loyale et transparente et ne pas se cacher derrière les Assises nationales pour écarter des politiques, dont on sait très bien qu’ils ne s’entendront pas sur une candidature unique, au profit d’une personnalité de la société civile qui réunirait, comme par enchantement, tout le monde autour de sa personne. Ce genre de manœuvre inopportune et dangereuse participe à la confusion dans l’esprit des gens et à la division des clans patriotiques.

La participation aux travaux des Assises nationales ne donne pas ipso facto le droit aux membres des mouvements citoyens de se mettre à la place des partis politiques pour conquérir le pouvoir. Or l’effervescence autour de certains de ces mouvements citoyens trahit une volonté politicienne. Qu’à cela ne tienne ! Si ces mouvements ont le droit de se constituer en un ou plusieurs pôles alternatifs pour aller aux élections, qu’ils n’essaient pas de museler ou de réduire les forces politiques traditionnelles qui ne font que jouer leur rôle institutionnel à travers des appels confondant et confuses qu’ils savent voués à l’échec.

D’ailleurs s’il ne s’agit pour ces illustres personnalités de la société civile que d’intégrer un quelconque gouvernement, point n’est besoin de « théoriser » la « transition » parce que l’après-Wade sera nécessairement une période de transition. L’après-Wade sera nécessairement une ère de gouvernance collective, une période qui verra ressurgir des hommes de valeur issus de la société civile ou des forces vives de la Nation pour aider les politiques à redresser le pays. Abdou Diouf l’avait fait sans grand tintamarres lorsqu’il avait appelé à l’aide le duo Loum et Sakho (Ndlr : alors ministres de l’Economie et du Budget) qui a permis à Wade de trouver un pays à la situation macro économique assainie.

Et puis cette idée qui a même fait l’objet d’un appel par un groupuscule de personnes ayant participé aux travaux des Assises nationales en France et au Canada soulève des problèmes de modalités pratiques et même juridiques.

En effet, comment mettre en œuvre cette période de transition ? Quelle sera sa durée et son contenu ? Comment obtenir la garantie juridique du futur président élu nécessairement pour 7 ans sur la base de l’actuelle Constitution de renoncer à son pouvoir qu’il tiendra du peuple et de reconvoquer les électeurs pour de nouvelles élections qui devront être forcément précédées d’un référendum constitutionnel parce qu’il faudra nécessairement une nouvelle Constitution pour mettre fin à l’actuelle ? Comment expliquer aux populations qu’ils vont élire un Président « de transition » qui ne va gouverner que pendant une période de 3 ou 5 ans aux termes desquels il leur faudra repartir aux urnes pour élire à nouveau un autre président ?

(…) Certains esprits du même calibre que ceux précédemment évoqués trouvent même dans les conclusions des assises nationales le fondement de la thèse selon laquelle point de salut sans candidature unique de l’opposition.

C’est le lieu de dénoncer à nouveau l’utilisation éhontée que font certaines personnes des conclusions des Assises nationales pour asseoir des ambitions cachées ou inavouées. Brandir le manteau des Assises nationales pour appeler Benno Siggil Sénégal à se déterminer sur la question de la candidature de l’opposition c’est dévoyer le travail consensuel de milliers de personnes ayant participé aux consultations citoyennes, à la rédaction des différents rapports et à leur synthèse dans les conclusions et la Charte de bonne gouvernance.

Les Assises nationales, démarche inclusive s’étendant au-delà des organisations politiques d’opposition, n’ont jamais été le cadre pour ce genre de réflexions politiciennes.

Comment désigner ce candidat unique, selon quels critères et sur quelles bases ? Doit-on faire des primaires ? Ce qui signifie une élection à organiser selon des règles encore jamais établies parce que l’opposition sénégalaise n’est pas un seul parti. Doit-on choisir le candidat unique sur la base du nombre de voix engrangées aux dernières consultations nationales ou doit-on le choisir selon des critères autres basés sur le charisme, la compétence, l’expérience, l’âge etc…

Au demeurant de quelle opposition parle t-on ? Nous osons espérer qu’il ne s’agit pas des opposants de la dernière heure au régime de Wade ou des hommes tapis dans l’ombre, qui ne se sont jamais fait entendre sur la situation du Sénégal, qui n’ont endossé ou pris à leur profit aucune bataille contre le clan Wade et qui découvrent comme par enchantement les méfaits du régime de Wade à quelques encablures des élections.

Le débat de la candidature de l’opposition est on ne peut plus inutile et inopportun, car si les conditions d’une élection démocratique et transparente sont réunies, le scénario de 2000 qui a joué en faveur de Wade jouera dans le pire des cas contre son camp. Car son représentant, quel qu’il soit, sera éliminé dès le 1er tour.

On le voit bien, ceux qui veulent instaurer un tel débat veulent nous faire perdre du temps d’autant plus que certains leaders de partis politiques se sont déjà auto-déclarés candidats de leur parti. La candidature unique n’est donc ni souhaitable ni possible. L’opposition ivoirienne qui n’avait pas de candidat unique a mis en ballotage au premier tour le président sortant qui n’est pas moins méritant que Wade.

Il faut d’ores et déjà en tirer les conséquences et réfléchir plutôt, comme Benno Siggil Sénégal est en train de le faire malgré les retards que connaît le calendrier, à une Constitution commune, à un projet de gouvernement et un programme commun aux membres de la coalition.

Car Benno ne signifie pas nécessairement unicité de candidature. Il suffit que Benno soit une coalition de partis unis par un « pacte patriotique républicain » public qui les engagera à ne prendre pour seul adversaire qu’Abdoulaye Wade et son camp et à se ranger au 2ème tour derrière celui qui aura engrangé le plus grand nombre de voix au 1er tour.

Il est vrai que le silence ou les déclarations des leaders historiques de Benno Siggil Sénégal qui tardent à se déterminer officiellement et clairement sur ce point, chacun croyant éviter ainsi la responsabilité de l’éclatement éventuelle de la coalition, entretiennent faussement l’espoir de la candidature unique et participent à la confusion alors même que les différentes bases des partis poussent leurs leaders respectifs à être candidat

Malgré ce déficit de bonne pratique communicationnelle de Benno Siggil Sénégal, nous pensons que les véritables enjeux et vrais débats du pays sont ailleurs !

METTRE FIN A L’OLIGARCHIE WADIENNE : LE VERITABLE ENJEU DU MOMENT

Les véritables enjeux sont dans la mal gouvernance qui gangrène ce pays depuis l’accession de Wade à la tête du Sénégal, dont la preuve éloquente est fournie par le classement du Sénégal dans les Etats les plus corrompus au monde ; corruption qui s’est manifesté au plus haut sommet de l’Etat par la tristement célèbre Alex Ségura````````` ;

Les véritables enjeux sont dans l’insuffisance pour ne pas dire l’absence de satisfaction des besoins vitaux minimum de la population qui font du Sénégal un pays voisin de Haïti sur l’indice de développement humain (IDH) du PNUD.

Les véritables problèmes du Sénégal sont dans la concentration des pouvoirs entre les mains d’un fils illégitime électoralement et politiquement et qui a fourni les preuves de son incompétence technique avec les scandales des chantiers de l’ANOCI, d’Air Sénégal International, du montage du financement de l’aéroport de Ndiass, etc...

Sur tous ces sujets, tout a été dit et écrit. Les médias nationaux et internationaux relatent depuis 10 ans les faits et scandales impliquant les dirigeants de ce pays qui donneraient une nouvelle vie aux dirigeants disparus comme Bongo, Mobutu ou Eyadéma ou qui auraient dû valoir à Wade le sort de Bourguiba destitué pour « insanité mentale ».

Mais à défaut de pousser le pouvoir actuel à démissionner (ce qui aurait valu pour le coup certainement une période dite de transition) puisque le Sénégal « est un pays de droit », à la population paisible avec une « opposition républicaine », qui attend les échéances électorales pour la conquête du pouvoir, seul l’enjeu électoral, à très court terme, vaut la peine qu’on s’y concentre.

DES ELECTIONS FIABLES, TRANSPARENTES ET A DUE DATE : LES VERITABLES ENJEUX A COURT TERME

Rapportés aux échéances électorales futures, les véritables débats qui doivent occuper l’espace politico-médiatique du pays doivent portés sur le maintien du calendrier républicain, le renforcement des règles de transparence des élections et des règles constitutionnelles liées notamment à l’intangibilité des deux tours.

D’abord, il faut que l’élection présidentielle se tienne comme prévu en 2012. Qu’on nous épargne les velléités de couplage et de découplage comme cela s’est passé en 2007.

Ensuite, pour nous, la question d’une élection à un seul tour déjà brandie par le clan Wade, est également un faux débat et un ballon de sonde. Rien ne devrait pouvoir justifier la suppression du 2ème tour. Le Sénégal n’est pas en guerre. La Côte d’Ivoire qui en sort vient d’organiser des élections à deux tours. La Guinée qui sort d’une dictature militaire idem. Le Sénégal n’est pas le Gabon pays qui a connu une dictature civile en la personne du Mollah Omar Bongo. Même si le Sénégal est une « démocrature », c’est-à-dire une dictature légitimée par une fraude électorale. Car Barack Obama disait « qu’il ne suffit pas d’organiser des élections pour dire qu’il y a la démocratie. Il n’y a pas de démocratie sans le respect des règles constitutionnelles intangibles, sans séparation des pouvoirs, sans des contre-pouvoirs libres et indépendants ». Vouloir faire sauter le seul verrou démocratique qui nous reste risque d’être la goutte d’eau qui fera déborder le vase c’est pourquoi nous pensons que cela ne se produira pas.

Enfin la question de la transparence des élections à venir doit être évacuée. (…) De consensuel en 2000, le ficher électoral est actuellement décrié par le plus grand nombre depuis les élections de 2007 qui ont vu Abdoulaye Wade et son régime inaugurer l’ère des fraudes informatiques en Afrique, même si les élections locales suivantes ont consacré la victoire de l’opposition. Car ce serait oublier que cette victoire est certes due à un vote de populations qui ont tourné le dos à Wade, mais aussi et surtout à la détermination des partis de Benno Siggil Sénégal à veiller à la transparence des élections, dissuadant notamment les étrangers à y participer, mettant en place des comités de vigilance électorale et empêchant les transferts massifs des électeurs.

A ce propos, nous demandons aux participants à l’audit en cours du fichier électoral sous l’égide de l’USAID et de l’Union Européenne de ne pas oublier que les irrégularités qui entachent le fichier actuel sont nombreuses. Il faut se rappeler l’aveu même de l’ancien président de la CENA (Commission Nationale Electorale Indépendante), selon qui il y aurait un gap de plus d’un million d’électeurs entre le fichier de la commission électorale nationale de 2007 et celui divulgué par le Ministère de l’Intérieur.

Que dire aussi des deux millions de Guinéens vivant au Sénégal et recensés comme électeurs guinéens en prévision des élections guinéennes. Mamadou Yacine Diallo, membre de la Commission administrative de recensement des électeurs (CARELE) de la Guinée a quand même déclaré à l’Agence de presse sénégalaise que « quelque 2 millions de potentiels électeurs résidant au Sénégal sont attendus pour les inscriptions sur le fichier électoral en perspective de la présidentielle en Guinée prévue en janvier 2010 » (http://www.aps.sn/aps.php?page=articles&id_article=60340 ).

Sans faire une fixation sur les étrangers, quand on sait que près d’un million de personnes se sont inscrites sur le fichier électoral sénégalais sur la base d’un simple extrait de naissance, combien de Guinéens ont pu le faire alors même qu’ils ne devraient pas figurer sur le fichier électoral sénégalais parce que n’ayant pas la nationalité sénégalaise ? Un fichier nettoyé des étrangers et des doubles inscriptions et autres irrégularités est un préalable à des élections transparentes

Par conséquent, une fois évacuée la question de l’impossibilité de la candidature de Wade, il faut s’opposer par tous les moyens à une ultime violation de la volonté populaire avec le tripatouillage de la Constitution qui aurait pour conséquence la suppression du second tour ou la remise sur selle de la candidature de Wade par la complicité de juges aux ordres ou encore l’adoption de règles électorales par une assemblée illégitime qui mettrait Wade fils (NDLR : Karim Wade) en position de force.

Gageons que le clan Wade voudra colmater les brèches ayant occasionné sa défaite lors des locales. Cette volonté de confiscation de la souveraineté populaire se manifeste déjà par des signes qui ne trompent pas :

- le projet de provincialisation du Sénégal pour procéder à un découpage électoraliste du pays afin d’affaiblir l’opposition qui gère les plus grandes collectivités territoriales ;

- le retour aux affaires aux ministères de l’Intérieur et de la Justice du tristement célèbre duo Cheikh Tidiane Sy-Ousmane Ngom

- l’ouverture fermeture éclair au Sénégal de la période de révision des listes électorales empêchant les jeunes de s’inscrire et l’absence de période de révision ouverte dans la Diaspora qu’on veut museler ;

- la volonté d’empêcher les nouveaux mécontents du régime Wade de s’inscrire sur les listes par le blocage de l délivrance des cartes d’identités, etc…

Le processus et le fichier électoral constituent donc toujours un véritable enjeu à notre sens dans le sillage des élections municipales. Il faut donc contraindre le pouvoir de Wade à respecter le principe de l’intangibilité des règles du jeu électoral à la veille d’échéances électorales ; principe que Wade a largement bafoué lors des précédentes élections de 2007. Dans l’état actuel du pays ; nous avons la certitude que si les élections se passent démocratiquement, Wade ne passera pas d’autant plus que son camp est émietté avec le départ de piliers de son régime. Seul Idrissa Seck continue, d’affirmer son ancrage dans le clan PDS. Mais Idrissa Seck tout seul ne parviendra pas à sauver l’Etat PDS.

Ne pas se tromper d’objectif est le seul credo qui vaille. L’objectif principal étant l’éradication de l’épidémie politico-mafieuse qui gangrène le Sénégal depuis maintenant 10 ans. Cela passe par la restauration d’un véritable Etat de droit avec des institutions républicaines légitimes, le respect du calendrier et des règles démocratiques électorales, la remise sur pied de notre économie moribonde, le rétablissement des valeurs morales et sociétales qui faisaient la fierté de notre Nation etc.

Les vrais enjeux sont là. Il y va de l’avenir du Sénégal et de ses fils.

L’histoire, nos enfants, les générations futures ne nous pardonneront pas nos lacunes, nos fautes et nos défaillances dans cette bataille pour un Sénégal nouveau parce que débarrassé de l’oligarchie malfaisante et diabolique qui nous dirige si jamais nous, personnes conscientes de notre génération, nous ne réussissons pas à unir nos forces pour débarrasser le pays de ces puissances maléfiques qui l’entraînent dans les profondeurs obscures des Nations. Tel doit être l’unique sens de notre engagement individuel ou collectif afin que demain, nous puissions regarder nos enfants droit dans les yeux.

NOTES

[1] - Georges Bernanos est un écrivain français mort le 5 juillet 1948. Il est l'un des inspirateurs de la Résistance.

* Ibrahima Ndiaye - Socialisme et République Sénégal

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