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YN

La suspicion du gouvernement nigérian concernant la différence sexuelle a trouvé un écho auprès des chefs d’Etat en Ouganda, au Zimbabwe, en Zambie et ailleurs. La situation devient intenable et nous partageons nombre de préoccupations avec nos collègues nigérians.

Le 17 janvier 2014

A l’ambassadeur du Nigeria au Zimbabwe
Chancery Building 36
Samora Machel avenue
Harare

Excellence,

Objet : la loi interdisant l’homosexualité au Nigeria

Galz, une association protégeant, représentant et promouvant les droits et intérêts des lesbiennes, des homosexuels, des bisexuels et des transgenres (Lgbt) au Zimbabwe, est extrêmement préoccupée par la ratification récente d’une loi interdisant l’homosexualité. Nous avons des raisons de croire que celle-ci va considérablement exacerber les difficultés dans lesquelles les Lgbt se trouvent déjà.

Cette loi enfreint les droits fondamentaux comme la liberté d’expression et d’association de communautés nigérianes qui sont pourtant garantis par la constitution du Nigeria. Nous sommes préoccupés que ces droits fondamentaux, inaliénables et inhérents, sont en fait déterminés par l’opinion de la majorité sans considération pour les retombées négatives et sévères qu’elles peuvent avoir sur la vie des Nigérians Lgbt et leur famille.

La population Lgbt a suffisamment souffert de la discrimination et des préjugés sur le continent africain et a été attaquée par différents gouvernements, y compris le gouvernement du Zimbabwe, les accusant d’être étrangers et pervertis. Notre propre président a été entendu dire que les homosexuels étaient "pires que des chiens ou des porcs". Ceci a encouragé un climat d’homophobie et d’hystérie dans le pays, qui fait que la majorité des Lgbt vivent dans la peur. La même chose peut être dite pour le Nigeria maintenant que le président Jonathan Goodluck a signé la proposition de loi.

La suspicion du gouvernement nigérian concernant la différence sexuelle a trouvé un écho auprès des chefs d’Etat en Ouganda, au Zimbabwe, en Zambie et ailleurs et la situation devient intenable. Nous partageons un nombre de préoccupations avec nos collègues nigérians comme :

- La peur de l’éviction de nos logements et de nos emplois
- Des mariages forcés
- Les stigmates sociaux et le ridicule qui mènent souvent à des incidents aux mains de la populace
- La marginalisation dans les milieux religieux
- La violence instiguée par l’Etat qui va jusqu’à faire usage de lois coloniales obsolètes pour opprimer les Lgbt
- L’extorsion par des maîtres chanteurs qui profitent de lois homophobes et la réprobation étatique des homosexuels.

Nous vous prions d’encourager votre gouvernement à cesser la chasse aux sorcières basée sur l’orientation sexuelle réelle ou supposée.

Nous vous encourageons aussi à entrer dans une sérieuse discussion avec les groupes Lgbt du Nigeria pour examiner des voies permettant de faire en sorte que ce groupe puisse être perçu positivement.

Nous demandons qu’il soit mis un terme immédiat aux détentions arbitraires de la population Lgbt au Nigeria

Nous serions reconnaissants de recevoir votre assurance que nos préoccupations seront notées.

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** Chesterfield Samba est Directeur de Galz

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