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Avec la visite d’Obama en Afrique, on a eu affaire à une véritable opération de Com, doublée d’une parfaite hypocrisie. En visitant le Sénégal, la Tanzanie et l’Afrique du Sud, le président des Etats Unis semblait donner une image des Etats Unis soutenant la démocratie en Afrique. Mais on ne compte pas les dictatures que Washington soutiennent de manière ferme sur le continent.

S’il est bien compréhensible, après des siècles de racisme et d’humiliation, que les Africains aient eu un sentiment de fierté qu’un homme dont le père est Kenyan puisse accéder à la tête de la première puissance mondiale, la déception fut à la hauteur des espoirs.

Obama, comme d’ailleurs pour le reste, s’est inscrit dans le sillon des politiques africaines précédentes sans apporter une quelconque note positive. Lors de sa tournée en Afrique il évitera soigneusement le Kenya, où se trouve la tombe paternelle, dont le dirigeant Kenyatta est inculpé par le tribunal pénal international pour crime contre l’humanité, préférant le Sénégal, la Tanzanie et l’Afrique du Sud, afin de donner une image des Etats Unis soutenant la démocratie en Afrique. Mais on a affaire à une véritable opération de Com, doublée d’une parfaite hypocrisie.

En effet, Washington reste un soutien de taille pour les dictatures des pays comme l’Ethiopie, le Soudan du Sud, le Rwanda et l’Ouganda, ces deux derniers soutenant des milices qui se rendent coupables des pires violations des droits humains contre les habitants. Notamment au Kivu dans la partie nord-est du Congo Kinshasa. Tout comme cela ne semble pas gêner l’administration d’Obama de constater l’existence d’une dictature à Djibouti, où est installée une base de l’armée américaine, alors que récemment les sbires de Guelleh ont torturé à mort un jeune opposant.[1]

Mais derrière ce voyage particulièrement médiatique se cache un autre enjeu, contrecarrer le poids important de la Chine sur le continent. En effet sa présence est un élément majeur de cette décennie comme en témoigne l’importance des échanges économiques qui s’élèvent à 160 milliards de dollars.

Les Etats unis poursuivent un double objectif en Afrique : permettre une plus grande diversification de leurs sources d’approvisionnement - notamment énergétique - et lutter contre le terrorisme.

Si ce dernier point n’est pas nouveau, avec la mise en place, en 2008, du commandement militaire unifié pour l’Afrique (Africom), cette tendance s’est largement renforcée notamment avec l’implantation de bases US au Sahel après l’intervention française au Mali.

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** Paul Martial est rédacteur d’Afrique en lutte (http://www.afriquesenlutte.org)

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