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Obama, au lieu de venir en Afrique nous parler de comment combattre l’analphabétisme qui gangrène notre Continent, y est venu se pavaner en que star et homme d’affaires pour appâter les jeunes rêveurs et non pour nous aider à examiner les questions de fond qui conditionnent notre libération, dont l’éducation est au centre.

Quels hommes politiques africains (de gauche comme de droite), quels chroniqueurs, éditorialistes d’occident, d’Afrique, observateurs, oseraient analyser le voyage du président des Etats-Unis, sous l’angle de la fourberie politique, comme le ferait le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, l’économiste Samir Amin, le journaliste Michel Colon, auteur du célèbre livre «Mediamensonges», et d’autres journalistes valeureux de l’ombre qui ne se laissent impressionner par les «mécaniques» ?

On se laisse impressionner lorsqu’on est intégré directement ou indirectement au système idéologique mondial de corruption. Dans ces conditions, on ne peut disposer aucune liberté de pensés. Aujourd’hui, l’influence du gouvernement des États-Unis est telle que le rêve d’un rejeton d’aller suivre des «cours du soir» à l’Université Princeton (Etats Unis), peut refroidir des ardeurs d’un Papa le plus patriote, le plus nationaliste voire d’un… révolutionnaire. Diplôme quand tu nous tiens ! Combien sont les diplômés de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, sans en avoir «honte», tiennent ladragée haute à n’importe quel sommité universitaire du monde ? Et ils pourraient être des centaines de milliers, si on n’avait pas fermé la porte de l’école à ces milliers de démunis. C’est pourquoi, nous rappelions récemment les propos du président Fidel Castro, dont le nom et celui de son pays (Cuba), sont prononcés, maintenant, par…tout le monde.

Nous le faisons de nouveau ! Car, Obama, au lieu devenir en Afrique nous parler de comment combattre l’analphabétisme qui gangrène notre Continent, y est venu se pavaner en que star et homme d’affaires pour appâter les jeunes rêveurs et non pour nous aider à examiner les questions de fond qui conditionnent notre libération, dont l’éducation est au centre. Obama était accompagné d’une centaine d’hommes d’affaires, la plupart des milliardaires qui n’ont d’yeux que pour les richesses du Continent.

Donc pour revenir à Fidel, qui a beaucoup fait en éradiquant, dans son pays, l’analphabétisme et l’ignorance et disait : «Quand quelqu’un a brillé en mathématiques, c’est parce que des centaines de milliers n’avaient pas pu étudier les mathématiques. Et quand quelqu’un a brillé en économie, ou en histoire, ou dans quelque autre branche du savoir humain, c’est parce que les autres n’ont pas eu la chance de pourvoir étudier.» (Edition P. collection Maspero, 1975). Fidel pose ici, en filigrane, la problématique de l’affectation judicieuse des ressources nécessaires à l’Ecole afin que l’égalité des chances puisse être une réalité.

Les fondements des crises de l’école néocoloniale sont dus, en grande partie, au fait de la raréfaction des ressources non affectées à l’Ecole. Parce que détournées. A Cuba, au Venezuela n’importe quel citoyen est assuré de faire des études de son choix la terminer à bon compte, selon ses aptitudes.

Tout au long de son séjour en Afrique, Obama, a fait de façon habile dans la morale que dans la stigmatisation grossière à la Sarkozy. La corruption, la sécurité, les
droits des homosexuels, étaient ses thèmes fétiches.

A ce propos, on est d’accord que beaucoup de nos hommes d’Etat sont corrompus. Même des voleurs sont pris la main dans le sac ! Mais ne sont-ils pas, ou n’ont-ils pas été à bonnes écoles ? Où «les voleurs-homme d’Etat» planquent-ils leurs butins, et construisent palais et chalets, sinon dans les banques des pays d’Occidents ? (…) ? Qui entretient et protège les «Les paradis fiscaux» où sont planqués ces butins, sinon les gars des places boursières de la City de Londres, Wall Street de New York, Bonn, Tokyo etc. ?

Sarkozy n’avait-il pas promis de se battre pour fermer tous les paradis fiscaux, dès sa première participation à la conférence des G8 ? Goldman and Sachs, c’est quoi, c’est qui ?

Parlant de la Grèce, Samir Amin nous dit que «des tricheurs ont toujours bénéficié des soins attentifs des banques internationales et du Fmi». Si on sait que c’est le gouvernement qui contrôle cette institution, on peut situer aisément les responsabilités par rapport à ceux qui et protègent ces tricheurs ?

Quand Obama parle de sécurité, il le fait du bout des lèvres. Parce qu’il n’y croit guerre. Quel est le pays «Top 10» des fabricants et pourvoyeurs d’armes aux pays sanguinaires les plus antidémocratiques du Moyen Orient comme Israël, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, Qatar etc. ? Quels sont les pays qui aliment et hébergent les sociétés de mercenaires appelées avec euphémisme Smp (Société militaire privée) qui ont pignons rue aux Etats-Unis, en Afrique du Sud, etc. ?

Par ailleurs, sur tous les plateaux de radios et de télés d’Occident et d’ailleurs, des accusations ont fusé de partout, mettant en cause la duplicité de l’Arabie Saoudite et du Qatar, par rapport aux soutiens qu’ils apportent à Daesh. Du reste, Mme Clinton, avoue clairement dans ses mémoires (2014), que cette organisation terroriste est une création du gouvernement de son pays. Là où Carlos Bake et Olivier, A.Ndenkop, avancent que Boko Haram est «le bras armée de l’Occident pour détruire le Nigéria et chasser la Chine du Golfe de Guinée».

Osons espérer que de ‘’La Conférence internationale sur la paix’’ qui se tient en ce moment à Dakar, sortira quelque chose de probant, sur cette question. Il faut dire que ce n’est pas de si tôt que les gouvernements actuels de la Cedeao ou de l’Ua vont venir à bout des coupeurs de tête de Boko Haram qui sévissent au Nigéria et dans le voisinage. Parce nous avons affaire à des gouvernements dont les animateurs (souhaitons que ‘’Buhari le Novice’’ soit l’exception) se préoccupent plutôt de faire la Bamboula.

Nous n’avons pas affaire à des gouvernements forts. Autrement dit, nous sommes gouvernés par des gouvernements impopulaires qui tremblent, dès lors qu’un journaliste balance un titre déplaisant sur l’armée. Un gouvernement fort, ce n’est pas un gouvernement qui dispose de centaines de tanks et de bombardiers. C’est un gouvernement capable de mobiliser en un laps de temps la jeunesse, du fait de la confiance qu’elle voue à son gouvernement. Souvenons-nous de ‘’playa giron’’ (La baie des cochon). Si le Paigc de Cabral, le Frelimo de Samora Machel, pour ne citer que ces partis et leaders, ont pu bouter la soldatesque portugaise de leurs pays, c’est parce qu’ils ont pu bénéficier de cette confiance.

Pourquoi les terroristes sont écoutés par des jeunes déboussolés, au point de couper de sang-froid, les têtes de pauvres paysans ? C’est parce qu’ils n’ont plus rien dans la tête et qu’ils ont été abandonnés, à tout point de vue, par ceux qui devaient les couver, les sécuriser. Amilcar Cabral, lorsque les portugais avaient envahi son pays, a donné aux populations le daba et la Kalachnikov, accompagnées d’écoles de formation politique et technique. En Palestine la jeunesse compte sur le chapelet et la Kalachnikov, comme l’Iman Sadr le faisait en Irak pour combattre les Yankee et l’Etat raciste, colonialiste d’Israël. Mais, ici, la libération de l’Afrique n’est pas la tasse de thé de nos «pauvres frères piaillant et ricanant dans les salons da la condescendance». Comme le disait le poète David Diop.

L’autre aspect qui complique les choses, c’est que la plupart de nos dirigeants africains n’hésitent pas à profiter de la situation pour demeurer au pouvoir. Le dictateur Déby (…) vient d’ailleurs de faire rétablir la peine de mort. Rappelons que le porte-parole de l’opposition, le mathématicien, Mohamed Aly Saleh, est porté disparu depuis 2008, au moment même où Nicolas Sarkozy, venait récupérer des citoyens impliqués dans des faits criminels de trafic d’enfants soudanais et tchadiens. L’opportunisme a comme allié, la ruse.

Maintenant il y a de quoi se poser des questions sur le comportement du «président du pays le puissant du monde» qui, avec une obsession tenace, se donne le temps de parcourir l’Afrique pour parler à des chefs d’Etats africains d’un épiphénomène : l’homosexualité. Une affaire pour laquelle ne sont pas en phase (de par leurs croyances religieuses, leurs cultures), 90 % des Africains. Laissant de côté les questions brulantes qui agitent essentiellement le monde telles que le nucléaire, «les émissions de gaz à effet de serre» et les défaillants pollueurs du protocole de Kyoto, les pays n’ayant encore ni ratifié ni signé le protocole de Kyoto, la résurgence de l’idéologie Ku Klux Klan qui malmène ses frères américains, laissent perplexes beaucoup de ses parents du continent africains. Obama a préféréfaire du blabla.

Ce thème nous amène à rappeler et à reposer nos questionnements sur le sujet, que nous avons évoqué dans une contribution du 21 mai 2009 (Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà). Nous pensons que plus fondamentalement, et jusqu’à preuve du contraire (nonobstant la thèse sur les hormones dominants), comme d’ailleurs l’a dit, un jour, l’ancien Premier ministre français Lionel Jospin, il y a quelques années, sur les antennes de Rfi, ‘’l’homosexualité, relève de la perversion’’. A notre connaissance, c’est le seul homme politique français qui a eu à prendre position de façon claire et nette sur la question, dans ce sens.

Le problème qu’il y a, c’est le fait que des individus ou de communautés d’hommes qui cherchent à imposer à une majorité d’un autre groupe d’hommes, leurs fantasmes, au nom des libertés et des Droits de l’homme inexistants dans ce domaine.

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** Ababacar Fall-Barros est ancien Conseiller municipal au Sénégal

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