Samir Amin

I M

La mondialisation a toujours été une dimension du capitalisme. Tout juste sa nature a-t-elle pu changer, avec des transformations qui, selon les paramètres d’analyse, donnent différentes interprétations à la transnalisation que vit le monde. Dans cette mutation, note Samir Amin, la seule question qui se pose est de savoir si on constate «un changement qualitatif dans la nature du capitalisme».

Abusalah 47

L’histoire est riche de révoltes contre l’oppression portées par des renouveaux religieux. Les exemples sont notoires en Amérique latine avec la théologie de la libération, là où ceux qui se dessinaient dans le monde musulman ont été étouffés dans l’œuf avec la complicité de tous les pouvoirs, rappelle Samir Amin. Mais aujourd’hui qu’on note un renouveau des luttes populaires, le vent souffle dans le sens contraire des arguments religieux. Et Amin de s’interroger : «ce reflux est-il l’indica...lire la suite

S K

Le monde connaît un regain de spiritualité qui fait de la religion un déterminant important de l’histoire. Mais quelle que puisse être sa force, la croyance religieuse n’a pas annihilé ce que Samir Amin appelle «la compétition sauvage et immorale», surtout que le «moneytheism et le monothéisme vont de pair». Pour Amin, «le capitalisme des monopoles contemporain, en crise, dans le désarroi, développe une offensive idéologique massive et systématique assise sur le recours au discours de la « sp...lire la suite

S V

Instaurer une démocratie véritable revient à renverser un système de valeurs pour en instaurer un autre. Ce qui, pour Samir Amin, « exige mobilisation, organisation, choix des actions, vision stratégique, sens de la tactique, politisation des luttes». Et de noter que la société ne peut être transformée sans la destruction du système en place.

Abusalah

Au regard de ce qu’il appelle la « farce démocratique », Samir Amin soulève une question essentielle : « Renoncer à l’élection ?» La réponse est négative mais induit une nouvelle interrogation : « Comment associer des formes de démocratisation nouvelles, riches, inventives, permettant de faire de l’élection un usage autre que celui que les forces conservatrices conçoivent» ? Pour Amin, tel est le défi.

M O

L’année 2011 s’est ouverte par une série d’explosions fracassantes de colère des peuples arabes. Ce printemps arabe amorcera-t-il un second temps de « l’éveil du monde arabe » ? Ou bien ces révoltes vont-elles piétiner et finalement avorter – comme cela été le cas du premier moment de cet éveil évoqué dans mon livre « L’éveil du Sud » ? Dans la première hypothèse, les avancées du monde arabe s’inscriront nécessairement dans le mouvement de dépassement du capitalisme / impérialisme à l’échelle...lire la suite

Monasosh

Tout comme dans la période de flux des luttes du passé, le mouvement démocratique anti-impérialiste et social se heurte en Égypte à un bloc réactionnaire puissant. Ce bloc peut être identifié dans les termes de ses composantes sociales (de classes, évidemment) mais il doit l’être tout également dans ceux qui définissent ses moyens d’intervention politique et des discours idéologiques au service de celle-ci.

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Les trois puissances qui ont dominé la scène moyen-orientale au cours de toute la période de reflux (1967-2011) sont les États-Unis, patron du système, l’Arabie Saoudite et Israël. Il s’agit là de trois alliés intimes. Ils partagent tous les trois la même hantise de l’émergence d’une Égypte démocratique. Car celle-ci ne pourrait être qu’anti-impérialiste et sociale, prendrait ses distances à l’égard du libéralisme mondialisé, condamnerait l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe à l’insignifian...lire la suite

Les Etats Unis en avaient fait un modèle, un pilier de leurs stratégies politique et militaire dans le monde arabe. Aujourd’hui que l’Egypte bascule après s’être débarrassé de la dictature de Moubarak, Washington cherche à continuer à tirer les ficelles. Pour cela, note Samir Amin, les Etats Unis peuvent jouer sur l’armée égyptienne et les Frères musulmans pour arriver à une combinaison entre un pouvoir dit islamique et une dictature militaire

Dans la révolution égyptienne dont les jeunes ont été les fers de lance, Samir Amin souligne que les Frères musulmans n’ont intégré la dynamique que tardivement. Mais pour lui, ces derniers pourraient être les grands bénéficiaires d’une politique de duplicité que mènent les Etats-Unis dans le monde arabe en avalisant des régimes islamistes pour mieux justifier un combat contre le terrorisme qui n’est, en fait, qu’une lutte pour le contrôle des ressources.

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