Dernière colonie à libérer en Afrique, envahi par le Maroc qui refuse depuis de 35 ans de sacrifier aux résolutions onusiennes qui devraient mener à l’autodétermination et à l’indépendance de son peuple, le Sahara Occidental est l’objet d’un numéro spécial de l'édition anglaise de Pambazuka News. Comme l’écrit Konstantina Isidoros dans ce texte d’introduction, ce numéro spécial donne la parole aux Sahraouis autochtones des deux côtés du Berm (le mur de la honte marocain) et à leur chagrin d’être divisé de force. Des militants sahraouis des droits humains des territoires occupés par le Maroc, dont certains sont actuellement incarcérés pour leurs opinions, ont écrit depuis leur prison. D’autres écrivains sahraouis nous ont envoyé des descriptions des nombreuses façons dont leur vie quotidienne est perturbée par le déni de leur droit à la parole, du droit d’association et du déni de leurs moyens de subsistance sur leur propre terre. Quelques articles de cette édition spéciale (http://www.pambazuka.org/en/issue/551) sont traduits et publiés dans ce numéro.

Alors que 36 militants sahraouis poursuivent leur grève de la faim dans 7 prisons marocaines, Kontansina Isidoros décrit ‘’la vague de fond qui condamne l’attitude du Maroc’’. Protestant contre la longue occupation du Sahara Occidental et contre les violations des Droits de l’Homme endurées par la population sahraouie, l’action des grévistes de la faim représente le dernier défi à la revendication illégale de l’Etat marocain sur le Sahara Occidental, souligne Isidoros, de la part d’individus largement reconnus pour être des prisonniers politiques.

Les agents de sécurité marocains ont enlevé et torturé une femme sahraouie de 19 ans, le 27 août 2009, en raison de son activiste dans le domaine des droits humains, raconte Konstantina Isidoros à Pambazuka News. L’épreuve subie par Nguia El Haouassi est juste «un des nombreux épisodes de brutalités policières marocaines qui se produisent chaque année», explique Isidoros, mais grâce à «un nombre croissant de blogs tenus par des étudiants sahraouis, des dossiers de violations des Droits de l'homme contre sahraouis vivant dans les Territoires occupés, passent à travers la muraille de la propagande du Maroc »pour atteindre un public mondial.