Mireille Fanon-Mendès-France

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L’Afrique, berceau de l’humanité, a abordé le cinquantenaire des indépendances en marge de la marche du monde, en acteur périphérique, victime des convoitises et des jeux d’intérêt des puissances qui œuvrent à l’aliénation de sa conscience, et de ses classes dirigeantes. Martyre de la Traite négrière et de la colonisation, avec ses sociétés déstructurées en mutation, elle n’arrive toujours pas à se remettre.

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Le Sud Soudan a donné le signal, aujourd’hui c’est le nord du Mali qui entre dans la logique de la partition sous le couvert d’une rébellion touarègue facilitée par l’intervention militaire française en Libye. Profitant des errements d’un régime malien dont la gestion socioéconomique s’avère un désastre, la recolonisation du continent se dessine sous des formes nouvelles grâce à l’instrumentalisation de la guerre.

HDPTCAR

Aujourd’hui, plus que jamais, la pensée de Fanon nous interpelle. Entre souffrance, résistance et luttes dans un monde plus que jamais marqué par l’oppression, le combat incessant pour la liberté trouve, dans les écrits de celui-ci, un souffle toujours aussi ardent. Comme le souligne dans ce texte prononcé lors d’une journée d’études, Mireille Fanon-Mendes-France, lire et assumer Fanon c’est posséder un «un antidote contre le renoncement» et avoir «une arme d’une passion lucide».

Durban+10 est passé dans une quasi indifférence de la part des médias internationaux. Pas étonnant quand on sait que les Etats qui régulent le monde et avaient voulu vider de tout son contenu, il y a dix, la Conférence contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance associée, continuent de s’enfoncer dans la même logique. Derrière leurs masques de vertu, le racisme, la xénophobie et l’intolérance continuent de les nourrir. «Certains, note Mireille Fanon-Mendès-France, n’h...lire la suite