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Pour la société civile malgache, la Feuille de route qui vient d’être signée pour une sortie de la crise politique qui dure depuis des années sonne comme une opportunité pour tourner une page difficile. Ce n’est certes pas une fin, mais un début qui « fait renaître l’espoir dans le cœur de tous les citoyens ».

Le Collectif des Citoyens et des Organisations Citoyennes (CCOC) constitué d’associations de la société civile, de syndicats, d’opérateurs économiques et de citoyens civils, conscients de la nécessité de se regrouper pour trouver une issue à la crise actuelle, rappelle les principes qui guident son action : la neutralité et l’indépendance, la recherche d’une sortie de crise négociée et non par la force, et la gestion consensuelle de la transition.

Le CCOC salue la signature de la Feuille de Route pour la sortie de crise à Madagascar, qui prévoit une gestion consensuelle de la transition, et ouvre la voie à la mise en œuvre du redressement de la Nation au niveau social et à la relance de l’économie. Cette étape fait renaître l’espoir dans le cœur de tous les citoyens, que la spirale de la paupérisation à laquelle fait face la majorité, le pillage des ressources naturelles et l’insécurité croissante sont sur le point de trouver un début de solution.

Le CCOC souligne, cependant, que la signature de la Feuille de Route ne constitue que le début d’un processus au cours duquel, plus que jamais, l’humilité, l’esprit de conciliation et le patriotisme de tous les politiciens sont une obligation. La société civile se doit de rester vigilante et mobilisée, car Madagascar n’appartient ni à une faction, ni à la classe politique pour que ces dernières prennent à nouveau en otage la population pour préserver des avantages acquis ou à acquérir.

Le CCOC rappelle que l’objectif final est la refondation de la République à travers la remise à plat des règles du jeu et l’organisation d’élections justes, crédibles, transparentes et acceptées par tous. Pour cela le respect de l’esprit, sinon de la lettre de la Feuille de Route est essentiel. C’est ainsi que la classe politique doit œuvrer dans un esprit d’apaisement, et préserver dans la mesure du possible l’esprit de consensus et d’inclusivité, qui préside à la Feuille de Route, conditions nécessaires à une véritable refondation de la République pour enrayer les crises cycliques. Les mesures prises par la HAT, dès le lendemain de la signature de la Feuille de route ne vont pas dans ce sens.

Le CCOC exhorte la classe politique à adopter un profil bas afin de ne pas jeter de l’huile sur le feu et mettre en danger le processus en cours. Nous rappelons que c’est tout le pays qui est en jeu d’abord.

Le CCOC demande une application rapide de la Feuille de Route, car la population n’a que trop attendu et est à bout de souffle.

Le CCOC appelle à l’instauration d’une Justice indépendante et impartiale pour juger tout délit et acte répréhensible que tous les dirigeants et acteurs politiques ont commis devant la Nation.

Le CCOC en appelle au sens de l’intérêt supérieur de la Nation de la classe politique pour que l’espoir de sortie de crise que la Feuille de route a fait naitre dans la population, lasse de souffrir, ne soit pas, une fois de plus, déçu. Il compte sur sa bonne foi et sa sincérité.

* Signataires : Hony Radert, Faraniaina Pierre Bernard, Lalao Randriamampionona, Lily Razafimbelo, José Randrianasolo, Jean-Pierre Rakotofiringa, membres du Collectif des Citoyens et des Organisations Citoyennes (CCOC)

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