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Ci-après figurent les dernières mises à jour trimestrielles (octobre à décembre 2005) adressées à Egalité Maintenant par des membres du Mouvement de solidarité pour les droits des femmes africaines (Solidarity for African Women’s Rights, SOAWR) qui travaillent sur la campagne pour la popularisation, la ratification et la transposition en droit interne du Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique. On trouvera également dans le présent document des informations sur l'état des ratifications, les réunions auxquelles les membres du SOAWR ont participé, et les événements à venir.

Points d’info à l’échelon national

Gambie L’ACDHRS (African Centre for Democracy and Human Rights Studies) a organisé du 12 au 16 novembre à Banjul une formation intitulée : « Sixième session de formation sur l’utilisation des procédures internationales relatives aux droits humains pour promouvoir et protéger les droits des femmes ». Raymond Stock, membre de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, a présenté la Charte africaine et le système africain de protection des droits humains. Valérie et Isatou, de la Commission africaine, ont rappelé l’historique, le processus de rédaction et les principaux enjeux du Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique. La formation a mis en avant l’importance du Protocole en tant qu’outil de promotion et de protection des droits de la femme. Il a également été question de l’application du Protocole eu égard au problème toujours non résolu de la Cour africaine des droits de l’homme et à celui de la Cour africaine de justice. Mali L’Association des juristes maliennes (AJM) a poursuivi son action d’information sur le Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique, dans un contexte défavorable puisque la majorité des instruments internationaux ont été ratifiés au Mali sans avoir été ensuite appliqués au niveau local. L’AJM se heurte à de nombreux obstacles, notamment à la résistance des chefs religieux et traditionnels à l’égard des changements positifs pour les femmes. Ces chefs s’appuient sur des lois et des pratiques rétrogrades très profondément enracinées dans la société malienne. Une autre difficulté tient à l’ignorance des députés et au manque d’empressement de différents acteurs, notamment au sein des services de police et de la justice, à faire respecter les droits des femmes. Par ailleurs, les communicateurs traditionnels n’ont pas été impliqués dans l’information de la population sur la législation. En 2006, l’AJM continuera d’œuvrer pour que les droits inscrits dans le Protocole soient mieux connus et respectés, pour que les dispositions du Code de la famille soient conformes au Protocole, et pour que les avocats disposent des compétences et des connaissances nécessaires pour invoquer et faire appliquer les dispositions du Protocole devant les tribunaux et dans les jugements rendus. L’AJM est en train de constituer une équipe de 3 avocats, qui sera chargée de préparer une synthèse des dispositions du Code de la famille et du Protocole afin de faciliter l’harmonisation des deux documents. L’AJM mènera également plusieurs actions pour obtenir la transposition du Protocole dans le droit national. Namibie Sister Namibia a publié un article sur le Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique dans son dernier bulletin, en soulevant des questions sur sa transposition en droit interne et son application. Le journal est lu en Namibie par de nombreux acteurs concernés (parlementaires, pouvoirs publics, société civile, etc.), mais aussi à l’extérieur du pays.

Zimbabwe Le WiLDAF/FeDDAF a continué de faire en sorte que la question du Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique, la nécessité de le ratifier et les mesures à prendre pour assurer son application soient évoquées à toutes les réunions auxquelles ses collaborateurs et membres ont assisté durant toute l’année. Il a mis en avant le besoin d’une approche globale de la défense des droits des femmes, montrant comment les interactions entre les différents instruments existants pouvaient renforcer la protection des droits de la femme. Le WiLDAF/FeDDAF est en train de finaliser plusieurs propositions, qui concernent notamment la nécessité d’actualiser son manuel de formation sur les droits légaux en y intégrant le Protocole. Il lève également des fonds pour organiser un atelier sous-régional destiné à familiariser les responsables des ONG au contenu du Protocole. Le WiLDAF/FeDDAF se rend compte de plus en plus que les dispositions du Protocole et les possibilités qu’il offre d’amener de réels changements sont mal connus, et que les gens ne peuvent militer efficacement que pour une cause qu’ils comprennent parfaitement.