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Il n’y a guère de réponse internationale significative à l’horrible souffrance endurée par près d’un million de Soudanais ciblés par la campagne militaire du président Al Bashir, déjà inculpé pour crimes contre l’humanité par le Tribunal Pénal International (TPI)

Depuis plus d’une année, le monde est parfaitement au courant - par des sources nombreuses- des efforts militaires de Khartoum pour affamer plus d’un million de civils dans le Sud Kordofan et la région du Nil Bleu, population appartenant principalement à des groupes tribaux africains dans ces deux régions. Ces populations sont considérées par le régime du National Islamic Front/National Congress Party (NIF/NCP) comme étant la base civile qui soutient la rébellion politique et militaire indigène du People’s Liberation Movement/Army-North (SPLM/A-North).

Les moyens de destruction ont été variés, mais la famine est un puissant moyen de destruction massive qui prend chaque jour de l’ampleur, non seulement dans les montagne de Nuba dans le Sud Kordofan et le Nil Bleu, mais aussi dans les camps de réfugiés du Sud Soudan (et dans une moindre mesure en Ethiopie) vers laquelle 250 000 personnes ont fui (OCHA Sudan Humanitarian Bulletin. Octobre 22-28, 2012). Nombreux sont ceux qui ont perdu la vie au cours de la fuite ou dans les campas qui ont été presque submergé par l’immensité des besoins en assistance humanitaire dans cette région retirée, en particulier dans l’Etat du Haut Nil.. Nombreux aussi ceux qui sont morts, loin des regards, dans le Nil Bleu et le Sud Kordofan. Les indicateurs humanitaires discutés ci-après sont terribles et se péjorent rapidement.

Encore une fois, la communauté internationale était parfaitement au courant de ce qui se passait et la raison de ces évènements depuis la fin juin 2011. Les conséquences du déclenchement des hostilités par Khartoum dans le Nil Bleu (1er septembre 2011) ont également été claires en raison des multiples rapports et en dépit de l’inaccessibilité de la plupart de ces régions. Les réfugiés ont fait des récits effroyables qui sont devenus d’une familiarité impardonnable.

L’organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a déclaré, au début octobre 2011, que les récoltes allaient être mauvaises en raison de la violence que Khartoum a déchaînée et a dirigée sciemment contre les civils et la production agricole. En décembre 2011, le Famine Early Warning Systems Network (FEWSNet) (système d’alerte précoce concernant les famines) prédisait des "conditions proches de la famine" dans les montagnes de Nuba pour le mois de mars suivant (2012). Le 2 février, les Nations Unies, l’Union africaine et la Ligue arabe ont conjointement proposé un accord pour l’accès humanitaire, destiné à fournir de la nourriture urgemment requise et des services médicaux dans les régions contrôlées par le SPLA North. Une semaine plus tard, le SPLA-North acceptait la proposition sans condition. Depuis lors, plus de 9 mois plus tard, il n’y a eu aucune démarche pour la mise en œuvre de l’accord. : Khartoum continue de refuser tout accès international humanitaire. Bien sûr, le régime a changé ses explications quant aux raisons pour lesquelles il refuse de donner suite à l’accord qu’il a accepté sur le papier en juin dernier et de nouveau en août. Mais les commentaires récents dans la presse contrôlée par le régime suggèrent un retrait dans une impénitence prévisible.

Cette impénitence n’est que trop bien exprimée dans l’édition du 12 novembre du Sudan Vision qui se surpasse pour empiler les mensonges les uns sur les autres :

"Le gouvernement soudanais a déclaré avoir pris une nouvelle initiative pour fournir de l’assistance humanitaire aux citoyens affectés dans les régions contrôlées par les rebelles dans les Etats du Nil Bleu et du Sud Kordofan, suite à l’expiration de l’accord tripartite devenu caduc le 3 novembre 2012. Le commissaire du HAC, Suleiman Abdul Rahman, a dit qu’une nouvelle initiative fournira de l’assistance médicale et humanitaire, ajoutant que l’initiative offre une occasion favorable pour la participation des organisations régionales et internationales pour distribuer de l’assistance humanitaire. Abdul Rahman a ajouté que l’accord tripartite n’a pas réalisé ses objectifs comme ce fût reconnu par les partenaires (Nations Unies, Union africaine, Ligue arabe). Les partenaires ont souligné qu’ils devaient faire face aux harcèlements du nommé SPLM-N qui a posé des conditions déplorables" (Sudan Vision, 12 novembre 2012 "Sudan annonces new initiative to address humanitarian situation in the South Kordofan, Blue Nile")

Il y a là quelque chose de profondément décourageant dans le fait que le régime de Khartoum se sente pareillement encouragé par l’inertie et l’opportunisme internationaux pour se permettre un enchaînement aussi bizarre de purs mensonges. "L’initiative tripartite " n’est pas devenue caduque. Elle est valide et plus urgente que lorsqu’elle a été proposée il y a neuf mois. D’autre part, la "nouvelle initiative" de Khartoum pour assister" les citoyens affectés dans les régions contrôlées par les rebelles" sera certainement un nouvel emballage d’une proposition précédente et totalement inadéquate qui, en aucune façon, commence à aborder l’immense crise humanitaire qu’endurent plus d’un million de personnes. L’initiative des Nations Unies, de l’Union africaine et de la Ligue arabe n’a jamais été mise en œuvre. C’est absurde de dire "qu’elle n’a pas atteint ses objectifs", opinion que ne partagent certainement pas les porte-paroles de ces organisations. De même, il n’y a eu aucune déclaration publique des ces portes paroles faisant état " de harcèlements de la part du nommé SPLM-N qui posent des conditions déplorables". Le SPLM-North n’a posé aucune condition et a signé l’accord dans les jours qui ont suivi la proposition tripartite en février dernier.

Pourtant, en dépit des mensonges de Khartoum et de sa brutale impénitence, la réponse internationale va presque certainement être des lamentations onctueuses et des déclarations "d’exigences" pour l’ouverture de corridors humanitaires. En même temps, nous devons nous attendre à la poursuite de négociations avec Khartoum, négociations qui pourraient même inclure l’abolition des sanctions et l’allègement de la dette. Tout cela en raison de l’accord signé à Juba le 27 septembre et la mise en œuvre gravement compromise du référendum pour l’autodétermination du Sud Soudan. A l’instar du Darfour, le Sud Kordofan et le Nil Bleu ont été "détachés" de la politique soudanaise de l’administration Obama et que d’autres acteurs internationaux se sont contentés de suivre.

J’ai reçu encore du Dr Tom Catena, l’unique chirurgien restant à Nuba, des photos qui dépeignent les effets des incessantes attaques des bombardiers Antonov sur le Nil Bleu et du Sud Kordofan. Les victimes cette fois étaient deux femmes dans la soixantaine. Comme tant d’autres photos prises par Dr Catena de ses patients, celles-ci vous retournaient l’estomac. Dans un e-mail, je lui ai demandé quels étaient les sentiments à l’intérieur des montagnes de Nuba par rapport à ces accords tripartites et les dispositions internationales pour l’aide humanitaire. Sa réponse coupe court à une bonne partie de l’autosatisfaction de gens comme l’envoyé spécial américain, Princeton Lyman, le chef de l’opération humanitaire des Nations Unies, Valérie Amos, le médiateur de l’Union africaine, Thabo Mbeki et une série de voix provenant de l’Union européenne.

"La plupart des gens ici ne savent rien des accords tripartites et le leadership du SPLA-N a le sentiment que le gouvernement de Khartoum trouvera toujours moyen d’empêcher l’aide de nous parvenir. Ici personne n’a vraiment d’espoir que l’aide humanitaire va nous parvenir aussi longtemps que le régime NPC est en place." (e-mail reçu le 12 novembre 2012). Le monde n’a rien fait pour convaincre ces gens de revoir leur jugement.

L’ACCORD TRIPARTITE : LE CALENDRIER

- Le 2 février 2012 : les Nations Unies, l’Union africaine et la Ligue arabe proposent conjointement un arrangement raisonnable et requis de toute urgence pour acheminer de l’aide humanitaire à une population civile en grande détresse au Sud Kordofan et dans le Nil Bleu

- Le 9 février 2012 : le SPLM-North accepte formellement la proposition tripartite

- Le 14 février 2012 : Les membres du Conseil de Sécurité, "… font appel au gouvernement du Soudan pour qu’il donne immédiatement accès au personnel des Nations Unies, y compris la possibilité de conduire une évaluation des besoins. Les membres du Conseil de Sécurité demandent que le gouvernement du Soudan et le People’s Liberation Movement (SPLM-N) collaborent totalement avec les Nations Unies et d’autres agences et organisations humanitaires, afin de garantir, en accord avec le droit international, y compris le droit humanitaire international applicable, ainsi que les principes directeur de l’assistance humanitaire d’urgence, le libre passage, sans obstacle et dans la sécurité, du personnel humanitaire des Nations Unies et d’autre personnel humanitaire ainsi que la distribution de denrées et d’équipements, afin de permettre à ce personnel d’accomplir sa tâche avec efficacité qui consiste à assister les populations civiles affectées par le conflit dans les Etats du Sud Kordofan et du Nil Bleu" (SC/10543 : AFR/2336)

- Le 21 mars 2012 : la Sudan Tribune annonce que Khartoum "a décidé de ne pas donner son consentement à l’initiative proposée par les Nations Unies, l’Union africaine et la Ligue arabe sur la question de l’acheminement de l’aide au Sud Kordofan avant d’avoir procédé à d’autres évaluations"

- Le 2 mai 2012 Le Conseil de Sécurité, à l’unanimité adopte la Résolution 2046, "exprimant sa profonde préoccupation sur la situation humanitaire engendrée par les combats entre le Soudan et le Sud Soudan et les combats continus dans les Etats du Sud Kordofan et le Nil Bleu au Soudan". La résolution formule une série d’exigences à l’égard aussi bien de Khartoum que de Juba. Khartoum pour sa part, ignore pratiquement toutes ces exigences.

Sous l’égide du Chapitre 7, la résolution "encourage fortement le Soudan et le SPLM-N d’accepter la proposition tripartite soumise par l’Union africaine, les Nations Unies et la Ligue arabe pour permettre l’accès humanitaire aux populations affectées dans ces deux régions afin de garantir, en accord avec le droit international, y compris le droit humanitaire international applicable, ainsi que les principes directeur de l’assistance humanitaire d’urgence, le libre passage, sans obstacle et dans la sécurité, du personnel humanitaire des Nations Unies et d’autre personnel humanitaire ainsi que la distribution de denrées et d’équipement, afin de permettre à ce personnel d’accomplir sa tâche avec efficacité qui consiste à assister les populations civiles affectées par le conflit "

- Le 14 mai 2012 : Khartoum réitère son rejet de toute négociation avec le SPLM-North

- Juin 2012. Khartoum affirme avoir accepté l’accord tripartite, mais en fait cette acceptation n’est que de la frime. Valérie Amos, excessivement prudente déclare à ce moment : "Pendant que le gouvernement soudanais annonce avoir accepté la proposition tripartite de l’Union africaine, de la Ligue arabe et des Nations Unies pour la distribution d’aide humanitaire dans les Etats du Sud Kordofan et du Nil Bleu, le gouvernement a formulé des conditions opérationnelles qui ne permettent pas la distribution de l’aide par des parties neutres dans les territoires contrôlés par le SPLM-N", notait Ms Amos. "Par conséquent, je continue de faire appel au gouvernement du Soudan pour qu’il agisse selon son engagement déclaré : que cette assistance peut parvenir à toute personne qui en a besoin", a dit Ms Amos, réitérant l’engagement des Nations Unies de travailler avec toutes les parties afin "de trouver un solution acceptable pour une distribution immédiate de l’assistance à toute personne qui en a besoin" (UN Centre, le 29 juin 2012)

Amos a déclaré clairement que tout l’objectif de l’accord tripartite a été perverti, en soutenant : "…Le gouvernement a des exigences opérationnelles qui ne permettent pas une distribution de l’aide par des parties neutres dans les régions contrôlées par le SPLM-N"

En fait les conditions de Khartoum étaient de nature à ce que rien ne change sur le terrain et que le régime maintienne un contrôle total sur la distribution humanitaire,

"…basé sur les 9 principes mentionnés ci-dessous sur la distribution de l’aide humanitaire menée à bien par le Croissant Rouge soudanais (SRC) et tout autre ONG approuvée par le gouvernement soudanais et évaluée par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et la mise en place de modalité agréées." (Khartoum, déclaration d’Addis Ababa, le 27 juin 2012)

Le 4 août 2012, Un protocole d’accord est signé à Addis Ababa par le SPLM-North, le régime de Khartoum et les représentants des Nations Unies, de l’Union africaine et la Ligue arabe. Le SPLM-North réitère son engagement en faveur de l’accord tripartite tout en exprimant sa préoccupation parce que " toute l’opération dépend du consentement du gouvernement du Soudan pour l’accès aux régions contrôlées par le SPLM-North". Cette préoccupation s’avère avoir été plus que justifiée.

Le 4 août, il est retenu :

[1] L’équipe tripartite va immédiatement entreprendre une évaluation des besoins de la population affectée par la guerre, des quantités requises dans les quinze jours- au maximum- à partir de la date de la signature de ce protocole ;

[2] Le gouvernement du Soudan accepte une cessation des hostilités au cours du processus d’évaluation et la distribution d’assistance humanitaire ;

[3] Le gouvernement du Soudan et les partenaires tripartite, c'est-à-dire l’Union africaine, la Ligue arabe et les Nations Unies, les deux partie ci-après, se mettent d’accord dans ce Protocole d’accord pour l’évaluation et la distribution de l’assistance humanitaire aux civils des régions affectées par le conflit dans les Etats du Sud Kordofan et du Nil Bleu

Ces conditions ont simplement été ignorées par Khartoum. Aucune des clauses spécifiées n’a été respectée. Khartoum n’a subi aucune conséquence.

Le 25 septembre 2012. On peut lire dans les colonnes du Sudan Tribune : "Plus de 120 organisations internationales ont signé une lettre le 21 septembre, adressée au Conseil de Sécurité des Nations Unies exigeant que de l’aide humanitaire soit distribuée dans les régions contrôlées par les rebelles dans les Etats du Sud Kordofan et du Nil Bleu au Soudan. La lettre soulignait la lente réponse de Khartoum aux propositions de garantir l’accès humanitaire à ces Etats ou de se conformer à des dates butoirs décidées par la communauté internationale.

La lettre au Conseil de Sécurité rappelait à Khartoum les conséquences de la Résolution 2046 qui dit à l’article 41 de la Charte des Nations Unies : "Toutes les parties ignorant les obligations imposées devront faire face à de fortes conséquences y compris l’imposition de sanctions".

La lettre déclare : "Le 5 août 2012, Khartoum a finalement signé un protocole d’accord avec les partenaires tripartites qui fixe l’échéance relative à la planification et à la distribution de l’assistance humanitaire. A ce jour, le gouvernement a ignoré les échéances précisées dans le protocole et n’a donné aucune indication qu’il a l’intention d’autoriser, sans l’entraver,l’entière distribution de l’aide dans tout le Sud Kordofan et le Nil Bleu"

[De nouveau, en mai le Conseil de Sécurité, agissant sous les auspices du Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies, a appelé Khartoum à accepter une proposition que lui ont soumise conjointement les Nations Unies, l’Union africaine et la Ligue arabe, de permettre l’accès au Sud Kordofan et au Nil Bleu où clairement la situation reste critique et inacceptable]

Le 9 octobre 2012 : Les info de McClatchy News depuis Nairobi : "L’envoyé spécial américain, Princeton Lyman, a dit qu’il continue de pousser pour que de l’aide parvienne dans les régions contrôlées par les rebelles, par tous les moyens possibles et imaginables. Ce que nous voulons c’est l’application de l’accord tripartite. Parce que c’est la meilleure façon de faire parvenir de l’aide au plus grand nombre", a déclaré Lyman le 27 septembre dans un entretien téléphonique depuis l’Ethiopie après que le Soudan et le Sud Soudan aient signé l’accord."La question est de savoir ce que la communauté internationale va faire si il ne se passe rien." Lyman n’a ni répondu à sa propre question ni posé la question plus importante de savoir pourquoi la réponse internationale à une si énorme crise humanitaire continue d’être dominée par les actions d’un régime coupable d’atrocités sans fin.

Le 19 octobre 2012 : l’Agence France Presse (Khartoum) fournit une mise à jour de l’accord tripartite : "La guerre dans les Etats du Sud Kordofan et du Nil Bleu, au Soudan a affecté, selon les estimations, environ 900 000 personnes. Mais plus d’une année de pourparlers n’a pas réussi à amener de la nourriture dans les zones rebelles, ont dit les Nations Unies [ le 19 octobre 2012] Dans les zones contrôlées par le SPLM-N, aucun personnel humanitaire n’a pu pénétré depuis le Soudan et aucune nourriture n’a été distribuée en dépit d’intenses négociations qui durent maintenant depuis plus de 16 mois", a déclaré Ocha.

"Dans une des déclarations les plus fermes sur la situation dans les deux Etats à la frontière du Sud Soudan, Ocha a déclaré qu’une initiative conjointe entre les Nations, la Ligue arabe et l’Union africaine pour l’évaluation et la distribution de l’aide dans la zone de conflit, attend toujours le feu vert. Les efforts pour obtenir l’accès aux victimes civiles ont été ininterrompus", selon Ocha. Il y a deux mois, le gouvernement et les rebelles ont chacun signé un protocole avec le groupe tripartite afin de faciliter les distributions. "En dépit de différents plans d’actions détaillés qui ont été présenté par le groupe tripartite depuis lors, ni le gouvernement ni le SPLM-N ne sont parvenus à un accord formel pour permettre l’évaluation et la distribution de secours", souligne Ocha. Le groupe tripartite a été clair : il est prêt à procéder immédiatement à l’approvisionnement et à la distribution d’assistance humanitaire dès que le gouvernement et le SPLM-N se mettent d’accord sur un plan et fournissent les garanties de sécurité requises.

Rabbie Abdelatti Ebaid, un haut fonctionnaire du National Congress Party au pouvoir, a déclaré à l’AFP que le gouvernement ne retarde rien. Le 3 novembre 2012. Sudan Tribune rapporte : "Le gouverneur du Sud Kordofan, Ahmed Haroun, a juré samedi qu’aucune discussion n’aurait lieu avec le SPLM-N avant la défaite du groupe". Le 6 novembre 2012 : A Khartoum, le régime annonce "la fin de l’accord tripartie pour l’assistance humanitaire pour les deux régions". (Al Ayam)

Rapport de l’Agence France Presse depuis Khartoum : "Il n’y a pas de crise humanitaire dans les Etats en proie à la guerre du Sud Kordofan et du Nil Bleu, a déclaré le Soudan mardi alors que le plan international pour acheminer de l’aide dans ces régions est arrivé à échéance sans que la moindre nourriture ne soit parvenue aux affamés. Malgré des mois de pourparler pour savoir comment faire parvenir des secours dans les zones rebelles des deux Etats frontaliers, où des combats ont débuté il y a plus d’une année, le nombre de personnes affectées par le conflit ne cesse de croître".

Le 7 novembre 2012 : la Sudan Tribune rapporte : "Les trois partie de l’initiative humanitaire pour le Sud Kordofan et le Nil Bleu disent qu’elle sont très préoccupées par les déclarations de la part d’officiels soudanais qui disent que leur gouvernement ne prolongera pas l’accord des trois mois pour accéder aux civils dans les zones tenues par les rebelles dans le sud du Soudan. Le gouvernement du Soudan et les rebelles du SPLM-N ont échoué dans la mise en œuvre de l’accord négocié par des médiateurs africains et signés avec des agences des Nations Unies, l’Union africaine et la Ligue arabe en août.. L’accord de trois mois prévoit la distribution de nourriture et d’autres nécessités humanitaires aux civils dans la région tenue par le SPLM-N dans les montagnes de Nuba dans le Sud Kordofan et certaines régions du Nil Bleu".

Le 12 novembre 2012 : Rapport dans le Sudan Vision

"Le gouvernement soudanais annonce une nouvelle initiative pour fournir de l’aide humanitaire aux citoyens affectés dans les zones contrôlées par les rebelles dans les Etats du Nil Bleu et du Sud Kordofan, suite à l’échéance de l’initiative tripartie qui arrive à son terme le 3 novembre. Le Commissaire Hac, Suleiman Abdul Rahman, a déclaré que la nouvelle initiative fournira de l’assistance médicale et humanitaire, ajoutant que la nouvelle initiative représente une occasion favorable pour la participation d’organisations régionales et internationales. Abdul Rahman ajoute encore que l’accord tripartite n’a pas atteint son objectif comme prévu par les partenaires. Ces derniers soulignent qu’ils ont subi des harcèlements de la part du SPLM-N qui a posé des conditions déplorables". (Sudan Vision, le 12 novembre 2012 : "Sudan annonces new initiatives to address humanitarian situation in South Khordofan , Blue Nile").

Il n’y a présentement pas d’alternative en vue. Les efforts clandestins des Etats-Unis ont été rapportés par McClatchy News en octobre : "… Les Etats-Unis ont présenté un plan pour envoyer des milliers de tonnes de denrées alimentaires depuis le Sud Soudan par la route, jusqu’à ce que, en juillet, la pluie rende la seule piste impraticable. Les fonctionnaires américains n’ont pas officiellement reconnu l’opération transfrontalière d’assistance, mais dans un entretien accordé à Fox News, Greta van Susteren, avec le chef rebelle des montagne de Nuba, Abdelaziz al Hilu, a reconnu que la nourriture américaine avait sauvé des vies. "Merci à la population américaine et au gouvernement américain. Ils ont, d’une façon ou d’une autre, acheminé de la nourriture et ils sauvés des milliers et des milliers de vies. Mais ce n’était pas assez. Ce n’était pas assez".

Pas assez. En effet pas du tout assez. Et bien que Lyman et l’administration Obama ont prétendu que ceci était un effort clandestin, il est clair qu’ils voulaient apparaître comme faisant quelque chose plutôt que de paraître complètement inerte. Mais lorsque Abdel Aziz dit que "ce n’est pas assez", ceci est un gros euphémisme bien qu’il ne veuille, bien sûr, pas paraître ingrat. Selon les estimations des Nations Unies, il y aurait environ un million de personnes déplacées et de civils gravement vulnérables dans le Sud Kordofan et le Nil Bleu et en transit vers le sud et leurs besoins sont immenses. Une source expérimentée à Usaid m’a dit que pas plus de 3000 tonnes ont été acheminées dans le Nuba au cours de la saison sèche de cette année. Rien dans le Nil Bleu qui, pourtant, pourrait bien connaître la crise humanitaire la plus grave des deux (email reçu le 6 novembre). Avec la saison des pluies qui s’installe sérieusement à la fin juin, le transport vers le Sud Kordofan devient impossible.

Pour donner un ordre de grandeur, les logisticiens humanitaires estiment qu’environ 1700 tonnes de nourriture sont nécessaires par mois pour une population de 100 000 personnes. Me référant aux chiffres des Nations Unies pour le Sud Kordofan et le Nil Bleu, sans inclure le Haut Nil et Unity, cela signifie environ 3000 tonnes par semaine. Cette quantité est probablement supérieure à ce que les Etats-Unis ont distribué à la totalité de la population en détresse au cours des 9 mois écoulés.

CONDITIONS HUMANITAIRES : UNE SELECTION DES RAPPORTS RECENTS

[1] Lettre de la population de Nuba, Montagnes de Nuba, le 5 novembre 2012

Messieurs les dirigeants de la communauté internationale,

"Nous écrivons depuis les montagnes de Nuba et de la part d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont en vain attendu votre aide. Depuis juin 2011, nous avons été constamment attaqués par le régime de Bashir. Des centaines de bombes nous sont tombées dessus. Nous avons été attaqués par des missiles et des soldats et les milices sont une menace constante. Au cours de ces deux dernières semaines, les bombardements par le régime de Khartoum ont énormément augmenté. Depuis le vendredi 26 octobre, les bombardements ont encore empiré et ont couvert des douzaines de villages. Nombreux sont ceux qui ont été tués, plusieurs maisons, nos récoltes et notre bétail ont été brûlés et détruits. Les bombardements intensifs ont recommencé cette semaine et c’est une activité journalière dans la région.

‘’Comme vous le savez très bien, nous n’avons aucun accès à la nourriture, aux médicaments, aux soins de santé et autres nécessités de base. Nous regardons ce qu’il reste de nos foyers et nous voyons notre famille et nos amis affaiblis par la faim et la maladie. Partout où nous portons notre regard, nous voyons des enfants et des vieillards et d’autres personnes vulnérables, couchés par terre, impuissants. Le nombre de personnes qui meurent de faim ou de maladie est perturbant et en augmentation. C’est très difficile pour nous lorsque nos enfants nous demandent : "Est-ce que quelqu’un dans le monde sais ce que nous endurons ?" Voilà 17 mois que nous vous entendons parler de nous. Nous vous avons entendu dire que notre situation est critique et que vous être gravement préoccupés. Mais nous avons presque renoncé à croire que vos propos ont une signification.

‘’Cependant que nous apprécions votre engagement "à vouloir rester informé" nous sommes inquiets - en raison de notre expérience - que vos engagements ne sauveront pas nos vies et celles de nos enfants qui souffrent depuis trop longtemps. Nos questions demeurent sans réponse, pourquoi personne ne se préoccupe-t-il de nous ? Nous avons le droit d’être protégés d’un gouvernement brutal et d’être sauvés du génocide. Nous avons le droit d’avoir accès à de la nourriture et à des médicaments comme tout un chacun dans le monde. Des vies innocentes sont perdues chaque jour et chaque nuit y compris des enfants, des femmes et des vieillards devant nos yeux et le silence du monde est incroyable".

Mais le monde est souvent resté silencieux face à une vaste palette de crimes atroces commis par Khartoum et les bombardements continus de civils et de la production agricole civile font depuis longtemps partie de ces crimes

[2] Il y a une épidémie de plus en plus incontrôlable d’hépatite E dans les camps de réfugiés dans la région frontalière du Sud Soudan. Le Haut Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies (HCR) rapportait depuis Juba (Novembre 2012)

"Le HCR a mis en garde vendredi que sa capacité de contenir l’épidémie d’hépatite E parmi la population réfugiée au Sud Soudan devenait de plus en plus précaire à un moment où le financement pour ses opérations de secours s’épuise. Le risque va croître si, comme nous le craignons maintenant, nous devons faire face à un nouvel afflux de réfugiés des Etats du Sud Kordofan et du Nil Bleu dans le sud du Soudan », a déclaré le porte-parole Adrian Edwards. En raison de l’insécurité et de l’aggravation des conditions humanitaires dans les Etats du Sud Kordofan et du Nil Bleu, le personnel du HCR sur le terrain s’attend à ce que nouveaux réfugiés passent la frontière dans les prochaines semaines alors que les routes deviennent de nouveau passables après la saison des pluies. Le HCR et son partenaire les autorités nationales de santé du Sud Soudan, combattent déjà une épidémie d’hépatite E dans les Etats du Haut Nil et Unity, deux régions où la maladie est endémique…"

[3] "Les combats se poursuivent dans les Etats du Sud Kordofan et du Nil Bleu où les rebelles livrent batailles aux troupes gouvernementales. Compte tenu de l’escalade du conflit, le Hcr s’attend à l’arrivée de 30 000 à 40 000 nouveaux réfugiés qui pourraient passer au Sud Soudan dans les semaines qui viennent, aussitôt que la saison des pluies se termine et que les routes redeviennent praticables" (Voice of America [Genève], le 9 novembre 2012)

[4] Un communiqué de MSF (31 octobre 2012) sur les conséquences psychologiques d’une guerre d’extermination : "La psychologue de Msf, Julia Stempel, s’est penchée pour voir ce que la fille dessinait. Une image d’un gros avion couvrait la majeure partie de la page. "On demande aux enfants de dessiner ce qui les effraie le plus et presque chacun dessine un avion", a dit Stempel. " Ils disent que ce sont les avions de guerre (bombardiers Antonov) qui les ont contraint à fuir". Stempel travaille avec cinq autres psychologues et dix travailleurs communautaires afin d’aider les enfants et d’autres à trouver le moyen d’exprimer leurs sentiments dans ces circonstances.

Le stress chronique avec lequel vivent les réfugiés peut se manifester par des symptômes psychosomatiques comme le mal de tête ou des douleurs gastriques. Et ces maladies peuvent affecter non seulement des individus mais des familles entières. "Une grand’mère dans une des familles souffrait de dépression grave et passait ses journées couchée passivement dans sa hutte pendant au moins trois mois", a dit Stempel. "Toute la vie de la famille se déroulait autour d’elle dans cette hutte et sa condition, l’expérience de la fuite à quoi s’ajoutent les conditions de vie dans le camp, était si stressantes pour la famille que l’une de ses petite-fille a arrêté de parler, a perdu l’appétit et a commencé à donner des signes de dépression à son tour. Avoir deux membres de la famille qui souffrent de cette manière a encore accru le niveau de stress de la famille qui était déjà sous une pression sévère".

[5] Le HCR sur le trek ardu de nombreux réfugiés du Sud Soudan (25 septembre 2012)

"Des femmes, des familles, des enfants ont fui le long des routes qui en raison des conflits et des pluies étaient dangereuses et souvent impraticables. Parmi ceux qui ont réussi le passage il y avait beaucoup d’enfants et de vieillards. Une famille d’aveugles a traversé la frontière conduite par d’autres membres du village. Des femmes ont traversé avec leur nouveau-né. Cependant que la saison des pluies s’installait et que la terre se transformait en un vaste marécage, amener ces gens dans la sécurité des camps devenait une priorité pour le Hcr. "Si ces groupes n’avaient pas été amenés dans une autre localité, nous aurions perdu des centaines sinon des milliers de vies", déclarait Mireille Girard, la représentante du HCR au Sud Soudan" (Yusuf Batil, Sud Soudan, le 25 septembre 2012).

En fait, des milliers de personnes sont décédés dans le grand théâtre humanitaire. Nous n’avons peut-être pas de chiffres pour élaborer un véritable taux de mortalité, mais il n’est pas raisonnable- sur la base des données à disposition- de penser que la mortalité n’a pas encore atteint ce seuil sinistre.

[6] Norwegian Refugee Council. Le 7 septembre 2012

"L’un parmi les presque 100 000 réfugiés dans l’Etat du Haut Nil, dans le nord du Sud Soudan, est le chef d’une communauté, Sila Mousa Kangi. Il n’y a ni espoir ni optimisme dans la voix de Sila lorsqu’il explique l’actuelle situation pour les réfugiés originaires de l’Etat du Nil Bleu, de l’autre côté de la frontière au Soudan : "J’ai 54 ans et je n’ai vu la paix que durant de courtes périodes. Je crains que nos enfants ne connaissent le même sort", a déclaré Sila Mousa Kangi, assis devant son abri fait de paille et couverte de feuilles de plastique. "Nous voulons une paix durable pour que nous puissions vivre comme les autres gens avec une maison et des moyens de subsistance. Ce n’est pas bon pour les gens de tout le temps demander de l’assistance. Nombreux sont ceux qui ont perdu tout espoir.

"Lorsque nous avons fui, nous étions 155 personnes dans notre groupe mais les vieillards sont morts de faim en route", a expliqué le vieux Issa Simat, âgé de 47 ans, un chef local originaire de la région de Baow dans le Nil Bleu. Le groupe épuisé est arrivé au camp de Yusuf Batil le 23 mai de cette année après 15 jours de marche"

[7] UN IRIN (le 13 et le 21 septembre )

"Stanlake Samkange, directeur du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (Pam) pour l’Afrique centrale et de l’Est s’attend à davantage d’afflux dans les campas alors que des routes, qui sont actuellement sous l’eau, s’assèchent. "Nous nous préparons à l’arrivée de 30 000 personnes supplémentaires en 2012. Mais il y a beaucoup plus de monde de l’autre côté de la frontière", a-t-il dit à Irin. "Mon principal souci est que si les nombres augmentent de façon significative, la pression sur nos efforts va encore s’aggraver", a-t-il ajouté"

"Sheikh Hamis Hamadin Isa Zaag est arrivé dans le camp de réfugiés de Gendrassa dans le comté de Maban dans le Sud Soudan, il y a deux semaines. Il a parlé à Irin de sa fuite devant les violences dans le Nil Bleu. "Le voyage était très fatigant. J’ai même laissé la plupart de mes gens derrière moi pour venir seul. Il m’a fallu 20 jours parce que j’ai aidé un membre âgé de ma famille".

En route (depuis Markana, Damzin) j’ai vu que la plupart des réfugiés ont laissé leur parents et leurs vieillards derrière eux alors que nombreux étaient ceux qui fuyaient les bombardements ou les combats. Il y avait aussi beaucoup de combats. J’ai vu des gens être tués sous mes yeux. Les réfugiés allaient dans les villages et étaient tués par les soldats. Ils tuaient tout le monde le plus souvent avec des couteaux. La plupart des hommes étaient massacrés avec des couteaux. Il semble que des membres de ma famille ont été tués - c’est en tout cas l’information que j’ai reçue - et les autres se sont éparpillés. Il n’y a pas moyen d’obtenir la paix dans ce pays mais je souhaite que la paix vienne. Il n’y a rien à manger au Nil Bleu - juste des racines et des feuilles et fruits sauvages. Il n’y a pas de nourriture et même si vous essayez de sortir pour trouver de la nourriture, ils vous trouveront et vous mettront en prison. Il y a tellement d’insécurité. C’est difficile pour eux de se déplacer et de passer la frontière"

[8] Et plus de réfugiés sont en route selon John Ging, chef de Ocha au Sud Soudan. Ging a récemment mis en garde que la crise est loin d’être résolue ou même qu’elle diminue, déclarant que "nous anticipons que jusqu’à 350 000 réfugiés seront hébergés au Sud Soudan d’ici la fin 2013" Ce qui doublerait presque la population réfugiée et ajouterait une pression supplémentaire sur les opérations de secours qui ont déjà presque atteint leur point de rupture.

[9] L’Etat de Unity est aussi préparé à recevoir un grand nombre supplémentaire de réfugiés, principalement du Sud Kordofan.

Des centaines fuient les nouvelles attaques aériennes et terrestres et passent au Sud Soudan :

"Le HCR a dit mardi que les nouvelles attaques aériennes et terrestres dans l’Etat du Sud Kordofan au Soudan ont causé un nouvel influx de réfugiés au Sud Soudan."Environ 100 réfugiés arrivent chaque jour dans la ville frontière de Yida dans l’Etat Unity", a déclaré un porte-parole ajoutant que "la santé des réfugiés est mauvaise et qu’ils arrivent dépourvu de tout". Certains réfugiés ont dit au HCR qu’ils ont aussi fui en raison des pénuries alimentaires sévères dans le Sud Kordofan. Beaucoup ont dit qu’ils avaient le projet de construire un abri avant de retourner de l’autre côté de la frontière pour aller chercher leur famille" (25 septembre 2012, Juba (Sud Soudan) Haut Commissariat pour les réfugiés)

[10] Autres rapports récents sur la crise humanitaire croissante dans la région frontalière :

Le 18 octobre, l’évaluation humanitaire conduite par Enough Project montre à quel point la réponse a été inadéquate : le taux de malnutrition aiguë globale a atteint la cote d’alerte dans les montagnes de Nuba. 81,5% des familles survivent avec un repas par jour (ce taux était de 9,5 l’an dernier et 0 % l’année précédente), le taux de malnutrition sévère est de 3% dans l’échantillon de population évaluée. La malnutrition aiguë sévère est une situation médicale critique et sans alimentation thérapeutique et sans supplémentation, la plupart des enfants, et même des adultes, vont mourir. Les résultats de l’audacieuse évaluation de l’Enough Project ont été soigneusement examinée par la John Hopkins School for Public Health avant d’être publiés.

De surcroît, les résultats de Enough Project ont été confirmés par des évaluations humanitaires indépendantes détaillées et révélatrices, y compris que "le degré de famine sévère" rapportée dans le Western Kadugli est particulièrement élevé, se situant autour de 85,4% pour les ménages résidents et 87,5% pour les familles déplacées (rapport confidentiel : South Khordofan Secrutiy Monitoring no 1 : Results from interviews conducted with households, market participants and key informatns in South Khordofan State). La plupart des personnes interrogées estiment que la sécurité alimentaire va se détériorant. Les titres de la table des matières nous répètent ce que nous savons déjà, mais avec plus d’autorité :

• La sécurité alimentaire est une préoccupation partout
• Les ménages déplacés ont moins bien réussi leurs plantations que les résidents
• Les prévisions pour la prochaine récolte sont mauvaises
• La fermeture des services de santé est rapportée dans toutes les localités bien que le nombre varie par unité administrative
• L’accès à l’eau potable varie d’une unité administrative à l’autre mais semble particulièrement limité dans les localités de Um Durrain et le Western Kadugli
• Le conflit est le plus sévère et le plus soutenu dans Um Durrain et Western Kadugli

Nous savons que Khartoum n’honorera pas ses engagements à fournir l’aide humanitaire à ces populations. Nous savons cela. Ce fait va-t-il se traduire par une action qui met des vies humaines- des centaines de milliers de vies humaines- au-dessus des revendications de souveraineté nationale d’un régime génocidaire ? Les expériences du passé ne pourraient pas être plus décourageantes.

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** Eric Reeves est basé à Smith College, Northampton, MA. Son nouveau livre est une longue étude du grand Soudan. (Compromising with evil ; an archival history of greater Sudan 2007-2012) est disponible en format électronique gratuitement : www.compromisingWithEvil.org Texrte traduit de l’anglais par Elisabeth Nyffenegger

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