Pambazuka News 9: Moçambique e a Conferência sobre terra

L’Europe s’alimente toujours de l’Afrique: les jeunes gens les plus sains et les plus forts fournissent la main d’œuvre la moins chère en Europe mais si tu es sans papiers surtout il ne faut pas tomber malade en France comme nous le raconte SEMEtt. Des cerveaux restent en Europe après leurs études, empêchés de retourner par la réalité de l’instabilité en Afrique. Génération Afrique considère quelques idées reçues : les pauvres, les faibles et les malades peuvent rester.

UDPS Liège sait très bien que les politiciens et les élites africains soutenus par les gouvernements occidentaux ne s'en occuperont pas. Qu’ils ne s’intéressent surtout pas aux questions de répressions et de droits humains comme par exemple les lois contre les homosexuels dont nous rappelle Kangni Alem. Et enfin ‘acheter’ tous les meilleurs joueurs de football du continent pour les équipes européennes. Seckasysteme regarde les équipes africaines.

Malheureusement SEMEtt

http://semet.blogspot.com/2006/06/immigration-en-france-lhorreur-des.html

ne nous raconte pas ce qui c’est passé au symposium sur la communication et la société chez les Wolofs à Dakar au début de juin.
Par contre, il attire notre attention sur la pétition urgente et importante de Médecins du monde.

C’est à propos du circulaire français ministérielle, outrageant et choquant, adressé aux préfets et procureurs, qui explique dans les moindres détails les modalités d’interpellation (vérification d'identité par la police) des personnes sans titre de séjour et les lieux où peuvent être effectuées ces interpellations, par exemple les hôpitaux, les centres d’accueil pour toxicomanes, les véhicules (bus, véhicules des pompiers, ambulances…) et aussi les quartiers connus pour abriter des personnes en situation irrégulière et les foyers et centres d’hébergement :

‘En allant jusqu’à évoquer la possibilité d’interpellation au bloc opératoire, la circulaire indique bien qu’aucun lieu n’est plus protégé.
Le droit aux soins est inscrit dans le préambule de la constitution française. C’est un droit fondamental de la personne humaine. Il ne doit jamais être utilisé à d’autres fins que la préservation de la santé.’

Ils affirment ainsi :

’Nous, soignants, hospitaliers, libéraux, associatifs, refusons expressément aux forces de l’ordre l’entrée dans nos salles d’attente ou halls d’accueil pour y procéder à des contrôles ou interpellations.
Nous, soignants, hospitaliers, libéraux, associatifs, continueront quoiqu’il arrive à accueillir tout patient pour les soins dont il a besoin en respectant notre serment d’Hippocrate.

Nous, citoyens, refusons la remise en cause de ces principes fondamentaux et demandons le retrait immédiat de cette circulaire.
Nous appelons tous les professionnels de santé, les syndicats à rejoindre cet appel.’

Vous pouvez signer ici


UDPS Liège
http://udpsliege.afrikblog.com/archives/2006/06/07/2040672.html

Il publie un courrier (email) avec une photo de Gladys Chelagat une petite fille de dix ans avec son bébé : ‘Un bébé avec un bébé dans les bras’ a l’hôpital congolais de Kericho. L’auteur blâme Joseph Kabila et la mauvaise politique des élites congolaises pour la réalité quotidienne qui produit la pauvreté et la faim qui résulte que les enfants mineures de 14 ans doivent se prostituer pour trouver à manger.
Kangni Alem,

nous raconte d’un reportage sur l’homophobie à travers le monde sur RFI , en particulier au Cameroun, pays marqué récemment par plusieurs événements homophobes, nous rappelle que ‘… les rapports sexuels entre personnes du même sexe constituent un délit puni de six mois à cinq ans de prison et d’une amende de 20.000 à 200.000 francs CFA (30 à 300 euros).

’Il avoue que ‘Evidence des temps, l’homosexualité ne peut plus être perçue comme un mythe en Afrique… même moi je l’ai cru longtemps …… j’ai beaucoup découvert des stratégies des homos en Afrique pour survivre à un environnement hostile. ’Il est d’accord avec le président de l’ONG Alternatives Cameroun, le sociologue Charles Gueboguo, et il nous invite à lire une interview avec lui au lien suivant

seckasystemeperso
http://www.seckasysteme.com/blog/index.php

félicite La Côte D'Ivoire, l’Angola, le Togo, la Tunisie et le Ghana, qui selon lui ont dignement représenté le continent Africain lors du 1er tour de la phase finale de la coupe du Monde de Football en Allemagne.
‘Toute l'Afrique est derrière vous.’

* Cherynne Carayan, Libanaise, est née à Beyrouth en 1963. A partir de 1975, début de la guerre du Liban, elle s'installe à Londres. Professeur de mathematiques, elle a etudié la littérature arabe et africaine (Masters de littérature comparée de SOAS, Londres). Maintenant Cherynne habite l'Espagne et étudie l'Espagnol et envisage de changer de profession et devenir traductrice.

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Partie intégrante du Forum Social Africain et du Forum Social Mondial, la 5ème Edition du Forum des Peuples se tiendra à Gao(Mali), du 15 au 17 juillet 2006 en contrepoids au sommet du G8, prévu à Saint-Pétersbourg (Russie). Pourquoi une 5ème édition? Dans son essence, le Forum des Peuples est un espace populaire d’éducation, d’échanges, de communication, d’information, des actions
citoyennes et de construction des alternatives à la mondialisation néolibérale.

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Le Parc de la Villette, dans le 19ème arrondissement de Paris, abrite depuis mardi dernier, une exposition photographique sur les conditions de détention des étrangers sans-papiers faisant l’objet d’une « mesure d’éloignement du territoire », a constaté APA dans la capitale française. Il s’agit d’une exposition comprenant 60 photographies réalisées par trois chasseurs d’images (Olivier Aubert, David Delaporte et Xavier Merckx) et qui décrit le quotidien et le calvaire des étrangers en situation irrégulière, dans les différents centres de rétention administrative de France.

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La police britannique a remis jeudi au gouvernement nigérian près d'un million de livres ( 1,5 million d'euros) découverts en Grande-Bretagne lors d'une enquête sur le blanchiment d'argent et la corruption, a annoncé la police. La police avait saisi cet argent lors de deux perquisitions, les 15 et 27 septembre 2005, à la résidence d'un Nigérian de 54 ans, Diepreye Soloman Peter Alamieyeseigha, gouverneur de l'Etat de Bayelsa (sud du Nigeria).

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Avec son conseil de notables, Rabat veut mettre fin à trente ans de tensions avec Alger. De passage à Paris, Khalli Henna Ould Rachid jure y croire dur comme fer. «Seule l'autonomie sous souveraineté marocaine, mais toute l'autonomie, rien que l'autonomie, peut constituer une sortie honorable au Sahara occidental, sans vainqueur ni vaincu. Mohammed VI a eu le courage de réparer le péché originel et l'erreur la plus grave du Maroc dans ce conflit : le refus d'impliquer les Sahraouis dans la solution de leur problème.»

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Qui sont-ils ces noirs de France qui ont fait la couverture d’un numéro du Nouvel Obs? Il y a donc Keyza Nubret, chef d’entreprise, en premier plan de la couverture du Nouvel Observateur. En second plan, Audrey Pulvar présentatrice du soir 3 de France3 et Lilian Thuram, footballeur à succès. Derrière eux, on aperçoit Imane Ayissi, styliste camerounais reconnu, Carole Da Silva de l’association AFIP, Afrique Insertion Professionnelle et Olivier Laouchez, Pdg de Trace TV. Où est donc Harry Roselmack ?

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L'Université Omar Bongo (UOB) de Libreville est presque fermée, après le boycotte des examens de fin de d'année, lundi, par des étudiants de la faculté de Droit et des sciences économiques (FDSE) et leurs collègues de la faculté des Lettres et des sciences humaines (FLSH). Mardi matin, tous les bâtiments administratifs étaient hermétiquement fermés tandis que quelques rares enseignants et quelques étudiants démotivés arpentaient les allées de la cité universitaire, a constaté un journaliste de GABONEWS.

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L'administration électronique pour une amélioration de la transparence et de la célérité des prestations. Les travaux de la conférence internationale sur le thème «L'e-government : contexte d'émergence et perspectives de développement» ont été clôturés, hier, à Hammamet-Sud sous la présidence de M. Zouheïr Medhaffar, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction publique et du Développement administratif.

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Le fragile état de Timor Leste, créé par les Nations Unies il y a à peine quatre ans au Timor oriental, fait encore la une des journaux à cause de ses drames. Malgré sa petite taille, cet état illustre de nouveau un échec important de la politique internationale, et à ce titre capte l’attention des principaux médias internationaux. Le chaos actuel et l’échec du gouvernement démontrent clairement que les efforts précédents de la communauté internationale étaient insuffisants pour créer un état indépendant viable au Timor Leste.

L’octroi de l’indépendance, après une courte période d’administration temporaire de 30 mois par l’ONU visant à créer un état moderne a été prématuré. Le pays avait déjà trop souffert pendant 25 ans sous une occupation indonésienne brutale qui elle-même était d’une de la présence coloniale Portugaise- un maître qui n’a pas fait grand chose pour préparer le pays à l’indépendance. La fragilité du travail de l’ONU au Timor oriental vient d’être confirmée par les événements tragiques de ces derniers jours, tandis que le pays se divise sur plusieurs fronts.

L’appel désespéré du gouvernement pour une assistance internationale visant à rétablir l’ordre et la sécurité montre que Timor Leste est en faillite et que sa souveraineté n’était qu’une illusion. Les coûts de cette faillite en termes de souffrance humaine pour son peuple et d’instabilité géographique de la région Sud-est Asiatique et du Pacifique Sud sont considérables. Les dépenses qu’auront à supporter les pays contribuant au rétablissement de l’ordre au Timor Leste sont et seront aussi élevés

Malgré toute la publicité déployée dans le passé, destinée à présenter les efforts des Nations Unies pour la construction de l’état du Timor Leste comme un succès, nous voyons présentement que ce ne fût pas le cas. L’on pourrait être tenté de blâmer l’ONU pour cet échec, comme d’habitude, quand l’organisation n’arrive pas à produire les effets magiques qu’on lui exige en matière de maintien de la paix, ou encore, on pourrait aussi être tenté de blâmer les autorités Timoraise pour avoir pas été de mauvais gouverneurs. A mon avis aucune de ces hypothèses ne seraient justes.

Au contraire, je pense que nous devons prendre le cas du Timor Leste comme un exemple pour examiner certains principes de base qui régissent les affaires mondiales contemporaines et d’en tirer des leçons qui seront utiles pour traiter les problèmes similaires dans d’autres états en faillite. Après tout il existe à présent encore plusieurs cas du même genre, des vestiges du colonialisme du vingtième siècle, qui continuent à avoir un impact négatif sur la paix mondiale.

La faillite de Timor Leste comme je l’ai signalé dans mon livre sur ce sujet, n’est pas une surprise. Beaucoup d’autres comme moi s’y attendaient. Les difficultés actuelles du Timor Leste ont leur source dans le refus des principaux états membres des Nations Unies de mettre à disposition les ressources nécessaires au long processus de construction d’un état viable lors de la période de sa gouvernance par l’ONU, faisant pression pour un retrait rapide et l’octroi de l’indépendance. Ceux qui au Timor Leste étaient pressés de devenir la nouvelle élite au pouvoir, ont encouragé cette irresponsabilité de bon gré.

Apres être fortement engagés dans le passé à démanteler les empires coloniaux, les états membres des Nations Unies n’ont pas suffisamment attiré l’attention de l’organisation sur la nécessité de développer sa capacité pour aider des territoires coloniaux ou des états post-coloniaux allant vers la faillite pour devenir des états pleinement viables.

C’est encourageant de constater maintenant, probablement du en partie à l’expérience apportée par le cas du Timor Leste, que les Nations Unies sont en train d’établir une Commission de Consolidation de la Paix (CCP), destinée à renforcer les états faibles afin qu’ils deviennent viables après leur sortie des situations de conflits. Espérons que les principaux états membres auront la volonté politique nécessaire pour doter à la CCP les ressources nécessaires pour gérer cette longue et difficile tâche de façon approfondie et non pas superficielle.

Le renforcement des états fragiles est crucial pour la paix, la promotion de la démocratie et de la prospérité. Mais c’est un long processus qui demande un investissement important. Les retombées de cet investissement en valent la peine. Comme le Timor Leste vient de nous le prouver, la politique de l’investissement minimal dans ce domaine ne vaut pas la peine.

Le Timor Leste aurait bien besoin d’un soutien solide pour le renforcement de son état à travers la CCP ou d’une autre agence internationale compétente. Ce serait la seule façon de s’assurer qu’un état viable soit mis en place au Timor Oriental. Les bénéfices pour sa population et pour la stabilité de son entière région seraient considérables. Même s’ils doivent payer pour cette opération, les retombées à long terme pour ses voisins seront importantes. Faire appel à d’autres pays pour effectuer le maintien de la paix comme le font présentement l’Australie, la Nouvelle Zélande et la Malaisie revient très cher en fin de compte.

Mais le Timor Leste n’est pas un cas isolé. Il y a plusieurs exemples d’états post-coloniaux en voie de faillite qui ont besoin d’un fort soutien international pour restaurer la paix et renforcer les institutions de l’état. La CCP ne sera pas en manque de travail si les pays membres des Nations Unies lui permettent de s’occuper sérieusement des besoins de ses nombreux clients potentiels.

La Cote d’Ivoire, un état en faillite en Afrique de l’Ouest est un exemple particulier que je mentionne puisque j’y suis impliqué. Ce pays autrefois riche a urgemment besoin d’un engagement plus intensif de la part de la communauté internationale. L’état est en train de s’effondrer sous le poids d’une rébellion prolongée qui contrôle la moitié de son territoire, exacerbant les différences ethniques et conduisant à une dégradation dramatique de la qualité de vie de la population. La présence d’une opération de maintien de la paix insuffisante empêche l’éclatement d’une guerre civile sans toutefois permettre le retour à la paix. Cette situation de ni guerre ni paix menace aussi la stabilité de la région entière de l’Afrique de L’Ouest.

Selon le point de vue de beaucoup de spécialistes, y compris les organisations de la société civile que je conseille actuellement, ce dont la Côte d’Ivoire a urgemment besoin est un engagement ferme de la communauté internationale pour habiliter l’ONU à entreprendre une action musclée pour le rétablissement de la paix en mettant fin à la rébellion et restaurer l’autorité gouvernementale.

Une fois achevée, un programme de renforcement de la paix et de l'état, par le canal de la CCP devrait être mis en place. Pendant ce temps un gouvernement de transition supporté par l’ONU devrait conduire une campagne intensive de réconciliation et d’éducation civique pour rétablir l’unité nationale. Les institutions étatiques sévèrement endommagées devront être restaurées et les capacités administratives et professionnelles renforcées. Seulement après tout cela, il serait possible d’organiser des élections pour un nouveau gouvernement crédible qui conduira à une paix durable.

La grande question maintenant à laquelle il faudrait une réponse urgente est de savoir, si les leçons telles qu’elles nous ont été données, par l’expérience tragique du Timor Leste, ont été comprises par la communauté internationale. La volonté politique, pour habiliter les Nations Unies à effectuer un travail correct de reconstruction des états post-coloniaux en voie de faillite, va t-elle émerger enfin?

Cet héritage néfaste du colonialisme du 20e siècle ne sera pas résolu en continuant à prétendre que l’ONU sera capable d’accomplir des tours magiques dans ce domaine sans être munie de moyens adéquats pour renforcer les états fragiles. Il est grand temps que la communauté internationale affronte cette réalité et fasse preuve de volonté politique pour y agir.

La naissance de la Commission de Consolidation de la Paix des Nations Unies est la circonstance idéale pour le faire. La Côte d’Ivoire est un excellent terrain pour appliquer les leçons que Timor-Leste nous a appris. Le ferons-nous bien cette fois-ci ?

*Dr. Juan Federer a participé pendant des longues années au processus de libération du Timor Oriental. Il est Directeur de Projets du Center for War/Peace Studies de New York (www.cwps.org). Base à présent à Paris, il est conseiller auprès de l’organisation de la société civile Ivoirienne Diaspora et Jeunesse de Côte d’Ivoire qui vise à trouver une solution pacifique et durable au conflit dans leur pays. Dans son livre The UN in East Timor: building Timor Leste a fragile state (Charles Darwin University Press, 2005) le Dr. Federer décrie le manque d’engagement suffisant de la part de la communauté internationale pour la création d’un état suffisamment viable au Timor Oriental, anticipant ainsi la crise que vit cet pays à présent.

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Le forum public du 24 juin, le symposium du 25 juin, le lancement du livre Breathing Life into the African Union Protocol on Women’s Rights in Africa (Vulgarisation du Protocole de l’Union Africaine sur les Droits de la Femme en Africaine), publié par la coalition, le même jour, et la conférence de presse du 27 juin ont permis à des femmes et à des hommes activistes des droits de la femme africaine, venus de toutes les régions de l’Afrique, de mener avec brio une réflexion sur les stratégies de domestication et de réalisation effective des droits définis dans le Protocole pour chaque femme africaine.

En coulisse, d’importantes activités de lobbying ont permis de mener sur un autre front le combat pour la conscientisation sur le sort de la femme africaine et sur les moyens de l’améliorer auprès des décideurs politiques dont certains ont confessé leur pêché d’ignorance.

L’entrée en vigueur du Protocole de l’Union Africaine sur les Droits de la Femme en Afrique, le 25 novembre dernier, a été une étape fondamentale mais pas finale. Le deuxième défi majeur, qui est celui de la réalisation et de l’application effectives de ces droits, est le thème qui a marqué la campagne de la coalition Solidarité pour les Droits des Femmes en Afrique à Banjul. D’abord, nombre de pays n’ont pas encore ratifié le Protocole.

Le document ne porte encore que les signature des 19 sur les 53 pays africains. Ensuite, ceux qui l’ont ratifié tardent à le rendre effectif en adaptant les lois et législations nationales aux dispositifs du Protocole. Pour relever ces deux défis, l’adhésion populaire des hommes et des femmes africaines aux dispositions du Protocole s’est avérée essentielle.

La campagne de Banjul a été ainsi précédée par des évènements majeurs qui reflètent bien cet état de fait : il s’agit en l’occurrence du rejet du Protocole dans son intégralité par l’Assemblée Nationale nigérienne au mois d’avril dernier et de la ratification de ce même Protocole par la Gambie au début du mois de juin.

A ce sujet, au cours du symposium, Mouhamed Mabassa Fall, membre du comité exécutif de African Center for Democracy and Human Rights Studies (ACDHRS) a tenu à rappeler que les détournements d’objectifs, ralentissement et non application du Protocole sont essentiellement dû aux réserves qu’il suscite.

Aussi, invite t-il les organisations de la société civile à veiller à ce que le Protocole soit compris et adopté par les communautés de base d’abord. Abondant dans le même sens, Amie Sillah, journaliste et activiste gambienne a insisté sur l’importance qu’il d’interroger nos systèmes sous l’angle genre et les amener à prendre en compte la protection des doits fondamentaux de la femme. Il est capital, selon elle, de s’approprier les valeurs traditionnelles africaines positives et de les utiliser comme points de repères pour faire adhérer les masses et rendre effectif le Protocole.

Un accent important a aussi été mis sur les besoins de formation, entre autres, des officiers de police, des enseignants, du personnel médical et des corps judiciaires et para-judiciaires. Pour cette dernière catégorie, ce sont plus particulièrement les juges qui doivent être sensibilisés. D’abord pour qu’ils acquièrent une sensibilité genre, ensuite pour qu’ils prennent connaissance du contenu du Protocole. D’aucuns ont d’ailleurs estimé que les femmes ayant eu à faire l’objet de jugement pouvaient ainsi être des alliées de première importance.

La communication de Janet Sallah-Njie, sur les perspectives d’application du Protocole en Gambie, a permis de retracer les péripéties des activistes gambiens pour retirer les réserves préalablement exprimées par les autorités gambiennes pour la ratification du Protocole. Elle a ainsi insisté sur l’importance de sensibiliser les Assemblées Nationales. Les députés ont souvent besoin d’être judicieusement informés et guidés car leur opposition est souvent mue par l’ignorance.

Janet Sallah-Njie a attiré l’attention de l'audience sur une difficulté majeure dans la domestication du Protocole, relative à l’adaptation des lois nationales aux dispositifs qu’il offre. En Gambie, comme beaucoup d’autres pays africains d’ailleurs, lois coutumières et lois civiles coexistent avec les conventions internationales. Ces dernières, au rang desquelles le Protocole, ne peuvent être effectives que lorsqu’une révision des lois civiles permet de les incorporer dans de nouvelles dispositions législatives. Ceci pour dire que l’adoption du Protocole est une très bonne chose, mais son incorporation dans les législations nationales est une autre bataille de longue haleine.

Eve Odete, de Oxfam GB Nairobi, membre de la coalition, s’appesantissant sur les stratégies émergentes en vue de l’application du Protocole, a estimé que le plus grand problème est l’ignorance par les filles et les femmes africaines elles-mêmes des dispositions du Protocole. C’est pourquoi elle considère qu’il faut conscientiser d’abord la gent féminine et le corps judiciaire, ensuite tester l’effectivité des textes avec des cas pratiques et enfin s’engager à organiser la corporation judiciaire aux niveaux sub-continentaux puis à l’échelle continentale.

Le rejet par le Niger du Protocole est un revers important pour la coalition. La campagne de Banjul est largement revenue sur cet événement grâce à l’éclairage de Djatou Ouassa, présidente de CONGAFEN Niger. Pour cette dernière, « ce ne sont pas les femmes qui ont échoué, c’est plutôt tout le Niger ». D’ailleurs, SOAWR a invité la Vice-présidente de la Gambie, Madame Isatou Njie-Saidy, à s’inspirer de l’exemple de la Gambie pour faire du lobbying auprès de ses collègues nigériens afin qu’ils reviennent sur leur décisions et ratifient le Protocole.

La Vice-présidente réaffirmera l’engagement de son pays à appliquer le Protocole. S’agissant des réserves suscitées ça et là, elle confessera que le secret réside en fait dans la patience, la persévérance et le sens de la négociation aussi bien vis-à-vis des décideurs que des femmes et autres lobbies.

Le lancement du livre fut un moment émouvant. 'Breathing Life into the African Union Protocol on Women’s Rights in Africa' ('Vulgariser Protocole de l’Union Africaine sur les Droits de la Femme en Africaine') est une formidable preuve de l’engagement constant d’activistes du continent depuis Maputo 2003 pour les droits des femmes africaines.

Winnie Byanyima, Directrice du Directoire Femmes, Genre et Développement de l’Union Africaine affirmera à l’occasion que « les droits sont réclamés et gagnés, ils ne sont ni donnés, ni affirmés » ; raison pour laquelle les femmes africaines doivent réclamer leurs droits pour briser les chaînes qui les lient. Elle magnifiera l’excellent partenariat entre SOAWR et l’Union Africaine dont le point culminant est le présent livre.

Caroline Osera-Agengo, responsable du programme Afrique de Egalité Maintenant (Equality Now) basé à Nairobi, membre de SOAWR, dira quant à elle que le livre vient à point nommé. Au moment où des millions de filles d’Afrique continuent de subir les méfaits de certaines pratiques culturelles et traditionnelles africaines telles les mutilations génitales féminines, le livre aide à comprendre que le Protocole offre des moyens de revoir et de renoncer à ces pratiques.

Elle a profité de l’occasion pour annoncer qu’un Carton Vert de la SOAWR a été décerné à la Gambie qui vient pour avoir ratifié le Protocole.

Avec le Protocole, 'il s’agit de transformer le continent africain, car changer la situation des femmes équivaut à changer la situation de l’Afrique', affirmera avec force l’Ambassadeur Said Djinnit, Commissaire au Conseil pour la Paix et la Sécurité à l’Union Africaine, un allié de longue date de la cause des femmes, selon Winnie Byanyima. Mieux, il dira que « nous devons accepter de faire subir à nos filles ce que nos mamans ont endurer ».

Les évènements de la coalition Solidarité pour les Droits des Femmes en Afrique ont relevé deux défis : celui de la mobilisation et celui de la pertinence des sujets abordés. Tant pour le forum public que pour le symposium le plus est venu en masse pour rester toute la journée durant et participer activement aux débats.

La salle de conférence du prestigieux Kairaba Hotel s’est en effet révélée petite pour contenir une audience rehaussée par la présence de parlementaires gambiens et de membres d’organisations de la société civile gambienne.

La conférence de presse a vu la participation des journalistes de la presse nationale gambienne et de la presse internationale présents à Gambie. La campagne de Banjul a permis de rassurer ceux qui en doutaient encore que la cause de la femme africaine mobilisait bel et bien du monde.

Des communications d’excellente facture présentées au cours du forum et du symposium ont permis de revisiter le Protocole dans sa genèse et son contenu, de revenir sur le cheminement effectué, d’écouter des témoignages sur des cas pratiques de femmes rurales et urbaines africaines dans leurs quotidiens semés de peines infligées par les coutumes, l’ignorance et la bêtise humaine, mais aussi d’espoirs de lendemains meilleurs si nous réussissons le formidable pari de faire leur le Protocole.

Les enseignements de Banjul sont principalement la nécessité de mettre sur pied de vastes réseaux d’organisations de femmes et défense des droits humains pour faire ensemble du lobbying à des échelles sub-régionales et régionale. Ainsi, ces réseaux pourront partager des idées, définir des stratégies et des outils communs d’approche, mener des évaluations pour jauger de la pertinence des méthodes utilisées.

Il importe enfin faire des études d’impacts à moyen et long terme pour non seulement documenter ce processus majeur dans la marche de notre continent mais aussi pour pouvoir fournir à d’autres régions du monde des productions scientifiques à même de démontrer le dynamisme du continent africain tant dans l’activisme que dans la réflexion épistémologique sur ces mouvements. Le Protocole est sur ce plan un instrument que d’autres régions du monde pourraient emprunter à l’Afrique, car il est en réalité beaucoup plus avancé que beaucoup de législations, y comprises occidentales, en matières de droits de la femme.

Des concertations menées entre SOAWR, le Directoire Femmes, Genre et Développement de l’Union Africaine, sous l’égide de Winnie Byanyima et Femmes Solidarité Africa amenée par Marie-Louise Barrichego ont permis de prolonger la réflexion, surtout dans le sens de la conjonction des activités pour une meilleure efficacité. Les trois organisations se sont engagées à réfléchir sur les moyens de travailler en synergie et de rendre plus efficaces leurs plaidoyers en cherchant à influer en amont sur l’agenda des sommets de l’Union Africaine et en ne confinant pas leurs actions sur le seul aspect genre.

En d’autres termes, il s’agit de réévaluer les modes d’actions pour un impact plus réel sur les prises de décisions concernant les destinées du continent.
Ensemble elles ont adopté une résolution commune dans laquelle elles appellent à l’adhésion au principe de la parité genre et l’accélération du processus de ratification du Protocole et au-delà de promouvoir la sécurité humaine en général.

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Le Protocole sur les Droits des Femmes Africaines a été ratifié en temps record, par rapport aux autres mécanismes pour les droits de l’homme en Afrique. Au 25 novembre 2005, le Protocole est entré en vigueur, ayant reçu les 15 ratifications nécessaires. Irungu Houghton refléchit sur les origines du Protocole, les étapes dans le processus de ratification et le chemin à suivre à l’avenir.

Cet article expose brièvement les étapes menant à l’entrée en vigueur du Protocole à la Charte sur les Droits de l’Homme et des Peuples au sujet des Droits des Femmes en Afrique. Il présente le statut légal du Protocole, ainsi que le mécanisme pour mettre en vigueur ses conditions. Il suggère également des défis a venir pour sa ratification, sa domestication et sa mise en application, et enfin il recommande quatre domaines de priorité pour être considérer par le Comité, conjointement au titre consultatif qu’on lui a assigné.

L’origine du Protocole sur les Droits des Femmes Africaines

Une brève considération de l’expérience des femmes et des filles en 2006 témoigne de l’importance stratégique du Protocole afin de modifier les relations de pouvoir disproportionnées, l’inégalité entre les sexes, et le manque de pouvoir ainsi que l’appauvrissement des femmes en Afrique.

Notre Réalité Politique et Economique et les Conditions du Protocole :

-Plus de 60% des 2 millions de victimes des conflits des années 90 étaient les femmes et les enfants. De plus, les femmes représentent la moitié des six millions de réfugiés africains et des 17 millions de personnes en Afrique qui ont été déplacées de leur pays d’origine.

Le Protocole accorde une importance particulière aux femmes réfugiées ; de plus, il fait appel à la promotion et le maintien de la paix, ainsi que la protection en temps de conflit armé. Cela comprend l’abri, le ravitaillement, les soins médicaux et la protection contre la violence.

-70% des quelques 1.3 billions de gens qui vivent dans la pauvreté à travers le monde sont des femmes et des filles.

Le Protocole reconnaît spécifiquement les droits des femmes vulnérables, y compris les veuves, les femmes âgées, les femmes autrement capables et les femmes ‘dans le désespoir’, qui inclut les femmes pauvres et celles qui appartiennent aux groupes marginalisés.

-Des complications pendant l’avortement, la grossesse et l’accouchement causent le décès d’au moins 250,000 femmes chaque année en Afrique. En relation avec la population globale, ce chiffre est le plus élevé du monde.

Le Protocole déclare que le bien-être sexuel des femmes doit être respecté et encouragé, ce qui implique le droit des femmes de contrôler leur pouvoir de reproduire et, également, l’engagement des états à assurer des services médicaux suffisants, abordables et accessibles. En plus, il demande à ce que les états établissent des services anténatals, d’accouchement et postnatals, et renforcent ceux qui existent déjà, pour toutes les femmes africaines. Le protocole fait également appel à l’autorisation des avortements médicaux dans des cas d’agression sexuelle/de viol, d’inceste ou de grossesses risquées.

- 57% des 23 millions d’adultes atteints du VIH/SIDA dans l’Afrique sub-Saharienne sont des femmes. Les jeunes femmes (15 à 24 ans) courent un risque de trois fois plus supérieur de contracter le virus.

Le Protocole soutient le droit à la protection de soi et d’être informé de son état de santé et de celui de son partenaire. Il assure également des services médicaux pour gérer les séquelles du sida.

- Il y a eu une faible augmentation dans le pourcentage de femmes parlementaires dans la chambre principale ou secondaire, de 7,2% en 1990 à 14,2 %. Quelques pays africains, tel que le Rwanda, ont imposé un quota pour le nombre de femmes au parlement.

Le Protocole donne son aval à la discrimination positive pour promouvoir la participation proportionnelle des femmes, y compris une représentation égale des femmes en fonction élective ; ainsi que dans l’autorité judiciaire et les agences responsables du maintien de l’ordre. Soulignant le droit à la paix, le Protocole reconnaît le droit des femmes de contribuer à la promotion et au maintien de la paix.

Le Protocole sert d’un cadre essentiel pour adresser d’autres sujets fondamentaux à la réalisation des droits des femmes africaines. (L’article de Karoline Kemp, dans son prochain livre, vulgarise ce sujet davantage.)

La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples

La Charte est entrée en vigueur le 21 octobre 1986. Elle comprend le droit à l’auto-détérmination et à la souveraineté totale sur les ressources naturelles ; le droit à la paix ; et le droit à un environnement favorable au développement. La Charte a établi la Commission Africaine pour les Droits de l’Homme et des Peuples, qui est responsable de mettre en vigueur les droits prévus dans la Charte.

Bien que la Charte Africaine reconnaisse l’importance des droits des femmes, il a été largement reconnu qu’il existait un manque dans des domaines dans lesquels les femmes ont besoin de protection et d’égalité de sexe. La Charte reconnaît l’importance des droits des femmes sous forme de quatre articles clés, à savoir : Article 2, la clause non-discriminatoire, qui prévoit que toute personne, sans distinction de sexe, jouirait des droits et les libertés prévus dans la Charte ; Article 3, qui déclare que toute personne est égale devant la loi et aura le droit a sa protection; Article 18(3), qui traite spécifiquement de protection de la famille et qui assure l’élimination de la discrimination envers les femmes et la protection de leurs droits ; et Article 60, qui déclare que la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples serait inspirée par les mécanismes internationaux des Droits de l’Homme, tel que CEDAW (Voir le chapitre par Rita Anyumba sur les mécanismes concernant les droits des femmes dans le prochain livre Breathing Life into the African Union Protocol on Women’s Rights in Africa).

Le Protocole sur les Droits des Femmes en Afrique

Le Protocole sur les Droits des Femmes en Afrique est un protocole à la Charte Africaine sur les Droits de l’Homme et des Peuples (ACHPR). Il a été adopté le 11 juillet 2003 durant le Sommet des Deuxièmes Chefs d’Etat et de Gouvernement a Maputo au Mozambique. Cet événement était longuement attendu, car il a fallu huit années pour l’adoption de l’avant-projet de ce nouveau mécanisme, qui est essentiel pour les droits des femmes africaines. Article 26 du Protocole déclare les engagements des partis concernés de l’état.

Il est attendu a ce que ces derniers mettent en application et veillent a ce que les droits affirmés dans le Protocole soient observés et, en particulier, qu’ils assurent le financement ainsi que d’autres ressources nécessaires pour la mise en application complète et effective de ces droits. De plus, ils doivent faire des rapports périodiques sur le progrès réalisé à la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.

Puisque les Comores, étant la seule nation ayant ratifie le Protocole un an après son adoption, on craignait que sa ratification et sa domestication dureraient aussi ou même plus longtemps. Il a fallu longtemps pour que des mécanismes similaires soient ratifiés et pour qu’ils entrent en vigueur. Le ACHPR a été adopté en 1981, mais il est seulement entré en vigueur en 1986 – cinq années plus tard. Le Protocole visant à mettre sur pied la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples est entré en vigueur en 2004, six ans après son adoption en 1998.

De plus, la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant, qui avait été adopté en 1990, est entrée en vigueur neuf années plus tard. En avril 2004, des organisations militant pour les droits des femmes et des droits humains ont fait le point sur le progrès lent de la ratification et conjointement avec la Commission de l’Union Africaine encouragent les gouvernements à agir vite pour assurer l’application du Protocole et sa domestication.

Le Statut Légal du Protocole en mai 2006

« Je vous écrit en réponse à votre lettre (SOAWR) dans laquelle vous avez exprimé votre inquiétude au fait que seulement 15 pays africains avaient ratifié le Protocole … Bien que je reconnaisse votre inquiétude au fait que Botswana n’a pas ratifié le Protocole, je vous réitère notre engagement pour assurer que les droits des femmes soient respectés... » H.E. Festus G. Mogae, Président de la République de Botswana. 20 décembre 2005.

« Cela… me fait plaisir de noter l’excellent partenariat qui existe entre la Commission de l’Union Africaine et le Directorat des Femmes, du sexe, du développement et de la solidarité pour les Droits des Femmes Africaines. Cette coalition a réalisé d’impressionnants résultats en terme d’un processus de ratification très rapide. Ce partenariat représente, en effet, une grande réussite, qui peut servir d’exemple à la Commission de l’Union africaine ». Adv. Bience Gawanas, Commissaire pour les Affaires Sociales, commentaires de fin de conférence, septembre 2005.

L’Etat des Ratifications

A partir du mois de juin 2004, le processus de ratification a accéléré avec un succès impressionnant. Le 25 novembre 2005, le Protocole est entré en vigueur ayant reçu les 15 ratifications nécessaires. La vitesse à laquelle cette ratification est entrée en vigueur a établi un record pour la ratification des instruments continentaux des Droits de l’Homme en Afrique. Cette date était également importante parce qu’elle coïncidait avec le début des 16 jours internationaux de l’activisme dans le but de mettre un terme à la violence contre les femmes.

Les mécanismes d'accès à la justice sous le Protocole.

Comme la Charte africaine, le Protocole ne contient pas de clauses donnant aux états membres le choix de ne pas appliquer ou de déroger à ses dispositions. Le Protocole a une portée obligatoire sur tous les états membres qui l'ont ratifié. Sous la Charte africaine, les états membres sont tenus de s'engager à soumettre à la Commission, à intervalle de 2 ans, un rapport sur les mesures prises, législatives ou autres, visant à rendre effectifs les droits et libertés reconnus et garantis par l'actuelle Charte.

Suite au débat concernant le rapport d'un état membre, la Commission élabore une série finale de commentaires incluant normalement des renseignements sur les mesures positives prises par un état membre, les problèmes fondamentaux et les recommandations. Ces derniers sont, par la suite, émis à l’état membre qui à son tour doit présenter, dans l’espace de 2 ans, des renseignements sur les mesures prises, afin de mettre en pratique ces recommandations.

Bien qu'un nombre petit mais croissant d'états membres préparent effectivement des rapports périodiques et s'engagent à mettre en pratique les recommandations faites, le nombre d'états présentant régulièrement un rapport périodique est toujours bas. Cela ainsi que la faible vulgarisation du Protocole aux niveaux national et régional contribuent à affaiblir de façon conséquente la portée du Protocole. Si cette tendance n'est pas renversée, les hommes et les femmes ne pourront pas réclamer leurs droits acquis sous le Protocole. Il est impératif qu'une campagne de sensibilisation du public soit entamée a intervalles réguliers pour le rendre plus conscient de ses droits et que des mesures soient prises pour freiner les occasions de violation des droits de l'homme ainsi que des crimes impunis.

Comme l'a aussi fait ressortir Mary Wandia, il existe au niveau national un manque de communication entre le Ministère de la Justice (étroitement lié a la Cour Africaine pour les Droits de l'Homme et des Peuples), le Ministère des Affaires Etrangères (étroitement lié à l'Union africaine) et le ministère de la femme. Normalement, les deux premiers ministères nommés n'informent pas de façon régulière le Ministère de la Femme des engagements pris au niveau régional. Cela a conduit aux manquements dans la mise en pratique et le contrôle de ces mesures.

De plus, il existe dans plusieurs pays africains une série de structures légales en vigueur au niveau national. La coexistence de systèmes légaux, religieux et traditionnels a conduit à la violation des droits des femmes en matière de mariage, héritage et divorce. Au niveau national, des Parlements, l’autorité judiciaire, les différents ministères (de la femme, des affaires étrangères, de la justice, des finances) et les institutions des droits de l'homme devraient être encouragés à soutenir les litiges, la réalisation et les mécanismes de rapport sous le Protocole.

Ces institutions pourraient être plus efficaces en garantissant de façon régulière des réunions tripartites avec les CSO, afin de faciliter les rapports sur les progrès réalisées au sujet de la mise en pratique du Protocole à la Commission africaine sur les droits de l'homme et des peuples. Ces institutions pourraient aussi rendre le nouvellement établi Cour des Droits de l'Homme applicable et accessible a tous les africains.

De la ratification à la mise en vigueur : la prochaine étape

Le statut différent des pays demande une approche à deux niveaux. Les pays qui n'ont pas encore ratifié devraient être encouragés à le faire d'urgence.

Il est également important que les états ratifient le Protocole instituant la Cour africaine sur les Droits de l'Homme et des Peuples. Au 14 décembre 2005, seulement 22 des 53 états membres de l'Union Africaine avaient ratifié ce Protocole. Ce faisant, les états devraient prévoir l’accès à la justice pour le public sous l'égide de la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples. A ce jour, c'est seulement le Burkina Faso qui a prononcé la Déclaration sous l'Article 34(6) du Protocole, accordant aux individus et aux ONG l'accès direct à la Cour. Ne pas exécuter cela équivaut à trahir la vision de l'Union Africaine ainsi que l'engagement des Gouvernements à promouvoir et a protéger les droits humains en Afrique.

Il est important pour les pays qui ont ratifié de réaliser que c'est là que la promesse contenue dans le Protocole sera respectée ou trahie. Comme l'a fait ressortir l'activiste ougandaise Sarah Mikasa, il y a souvent «une disparité entre les discours prononcés au niveau régional et les mesures prises au niveau national et local ...l’adaptation et l'implémentation sont criblés de défis a être relevés si le Protocole vise à soulager les femmes qu'il cherche a protéger».

Elle poursuit en identifiant trois obstacles majeurs existant dans la majorité des pays, notamment: une faible appréciation publique de la centralisation et la réglementation des lois constitutionnelles ; un manque de mécanismes pour réguler l’égalité de sexe et enfin, des réserves émises par rapport aux clauses déjà en opération. Il est donc crucial que les états membres soient encouragés à s'adapter au Protocole et à accélérer son implémentation.

La revue de Beijing plus 10 mit l'accent sur les dangers de négliger les idées porteuses de progrès et les engagements. Le Protocole requiert des moyens de financement et d'autres ressources pour devenir un outil important dans la réalisation des droits des femmes. On devrait faire ressortir qu'il existe certaines mesures qui peuvent être prises avec peu ou sans implication financière. Cela inclut le retrait de toutes les lois discriminatoires.

Les états devraient aussi identifier des formules gagnantes faciles et rapides couvrant les allocations budgétaires initiales, démontrant ainsi un changement réel dans l'administration de la justice. Les états avanceraient considérablement en appliquant les dispositions tout en véhiculant le concept de l'égalité des sexes dans tous les budgets et les programmes, dans le but d’insuffler de la vie au Protocole.

Définir le rôle du Comité des Femmes de l'Union Africaine.

Vu l'existence de plusieurs mécanismes continentaux élaborant sur le renforcement des pouvoirs aux femmes, leurs droits et l'égalité des sexes, il devient important de définir le rôle et les aspirations du comité. Il y a cinq zones prioritaires sur lesquelles le Comité devrait songer à porter toute son attention. Il s'agit là d'un menu d'options, de mandat, de ressources : le Comité n'a pas le temps matériel requis pour les considérer tous, mais trois à quatre objectifs avec des repères bien précis suffiraient.

Le Comité pourrait établir un programme de missions à haut niveau dans les capitales des états pour activer la ratification, l'adaptation locale et l'implémentation du SDGEA, et du Protocole de l'Union africaine sur les droits des femmes (PRW). La voix du comité serait peut-être mieux entendue à travers le développement de liens-clé avec des réseaux panafricains de femmes, les associations de femmes juges, les avocates et le Parlement panafricain.

Tout en encourageant la ratification universelle, il serait important pour le comité de contrôler, influencer et encourager des signatures sans réserves du Protocole. L'Afrique du Sud et la Gambie ont ratifié le Protocole avec des réserves. Une des réserves pour l'Afrique du Sud constitue restreindre l'accès à la Cour africaine, obligeant ainsi les citoyens de faire une demande de permis auprès d'un comité parlementaire. Quant à la Gambie, ses réserves dépassaient quelque peu la limite. Il est intéressant de constater que récemment, ces réserves nuisibles sont sur le point d'être officiellement enlevées. Il serait utile que chaque membre du comité s'engage personnellement à s'assurer que tous les pays ratifient le Protocole sans poser de conditions.

En dernier lieu, le Comité peut entreprendre des missions de haut niveau ou adopter des mesures comme faire sortir des lettres ouvertes, soit en solidarité contre les violations particulières des droits des femmes ou encore pour célébrer des actes de prouesse et des victoires. Cela pourrait se réaliser en avisant le président de la Commission de l’Union Africaine, de les énoncer ou les rendre publiques au nom des membres du comité. De plus, cela pourrait insuffler de la vie au concept de l'absence d'indifférence sur l'égalité des sexes et freiner les habitudes d'impunité.

Alors que Darfour demeure une cicatrice sur la conscience de l'Afrique, le comité se doit de rompre de nouvelles barrières dans les régions déchirées par la guerre comme le nord de l'Ouganda. La guerre au nord de l'Ouganda, qui continue depuis 19 ans, couvre la guerre africaine de plus longue durée, mais n'a pas autant retenu l'attention comme celle de Darfour au Soudan. Il n'y a pas lieu pour tous les membres du comité de se déplacer, mais quelques membres pourraient être choisis sur la base de leur connaissance du sujet, son impacte et sur l'expertise régionale.

Finalement, le comité pourrait se référer aux procédés de reforme des Nations Unies et au programme couvrant les objectifs de développement du Millenium (MDG) , tout cela avec le but de se servir de la Déclaration Solennelle et du Protocole sur les Droits des Femmes comme des lentilles de mesure du progrès, et arriver a un consensus sur les repères et les buts fixés. Omettre de faire cela équivaudrait a courir le risque de répéter l'expérience du sommet du Millenium l'an dernier, durant lequel le délai du MDG pour l'égalité des sexes fut voté sans protestation ou censure de la part des 180 chefs d'état présents.

Le comite pourrait promouvoir le procédé de l'implémentation en s'adressant directement a tous les gouvernements africains pour véhiculer le concept de l'égalité des sexes avec des moyens financiers adéquats au plus haut degré de l'administration gouvernementale. Sans cela, le Protocole pourrait disparaître prématurément avec ses dispositions légales étouffées, loin des expériences vécues des hommes et des femmes sur le continent africain.

* Statut des pays sur la ratification du Protocole sur les Droits des Femmes en Afrique.

Pas encore signé : l’Angola, le Botswana, le Cameroun, la République Centrafricaine, l’Egypte, l’Erythrée, la République Démocratique du Sahraoui, Sao Tome & Principe, le Soudan, la Tunisie

Signé, mais pas ratifié : l’Algérie, Burkina Faso, le Burundi, le Tchad, le Congo, la Cote d’Ivoire, Guinée Equatoriale, l’Ethiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Kenya, la Liberia, Madagascar, l’Ile Maurice, le Niger, la Sierra Leone, la Swaziland, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie, le Zimbabwe, les Seychelles, la Somalie.

Ratifié : le Bénin, le Cap-Vert, les Comores, le Djibouti, la Gambie, le Lesotho, la Libye, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, la Namibie, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Togo.

Références

-Le Protocole de l’Union Africaine à la Charte Africaine sur les Droits de l’Homme et des Peuples sur les Droits des Femmes en Afrique, Addis Ababa

-L’Union africaine et SOAWR Breathing Life into the African Union Protocol on Women’s Rights in Africa, July 2006

-Pambazuka News Numéro 245 – Islam and Women, May 2006

-Pambazuka News Numéro 231 –The Protocol comes into force, 2005

*Cet article, en version finale, a été présenté à l’occasion de l’inauguration du Comité Pour les Femmes de l’Union africaine, 28-29 avril 2006, Addis Ababa. Irungu Houghton est le conseiller panafricain pour Oxfam basé à Nairobi. Il représente Oxfam dans le Comité de Direction pour la Solidarité envers la Coalition pour les Droits des Femmes en Afrique, qui est une coalition panafricaine de 20 organisations féminines et militant pour le développement dans le but de vulgariser, ratifier et implémenter le Protocole sur les Droits des Femmes en Afrique. Il reconnaît les analyses de ses collègues de la coalition SOAWR, qui seront publiées dans le prochain livre en collaboration avec l’Union africaine, intitulé, Breathing life into the African Union Protocol on Women’s Rights in Africa, July 2006.

*Veuillez faire parvenir vos commentaires à l’adresse électronique suivante :
[email protected] ou commentez en ligne au http://www.pambazuka.org/

L’article a d’abord paru dans l’édition anglaise de Pambazuka News numéro 255.
Voir :

Tagged under: Governance, Irungu Houghton

Ce sont les femmes qui subissent le plus les effets de la libéralisation du commerce sur le développement social à travers un manque d’accès aux services sociaux de base. Mais, comme l’écrit Jennifer Chiriga d’ Alternative Information and Development Centre, l’un des impacts majeurs du commerce sur les femmes est la manière dont l’éthique capitaliste joue à construire la masculinité alors qu’en même temps elle diminue le rôle que les femmes jouent dans la société. Les alternatives sont en vue, soutient-elle.

Les tendances définissant les relations actuelles dans les domaines du commerce et de l’économie à travers le monde et le processus à travers lequel les relations économiques internationales actuelles se jouent, et les marchés pour les produits et les services se définissent de plus en plus, tombent tous sous la rubrique de mondialisation.

L’élargissement du commerce international a manifesté, au cours des quelques dernières décennies, une profonde transformation, avec l’émergence de l’intégration de l’activité économique, y compris l’élimination des restrictions en matière de circulation libre du capital, des biens, des ressources, de la technologie et des services à travers les frontières.

Toutes les régions du globe se rapprochent les unes des autres à travers l’intensification des transactions commerciales, des transactions en investissement, des transactions financières, et la technologie de l’information. Malheureusement, l’expansion mondiale n’a pas affecté les régions en développement de la même manière, et l’Afrique continue de traîner derrière.

La caractéristique principale de la mondialisation est une vague dans le pouvoir du capital mondial et la réorganisation de la production mondiale à travers des entreprises multinationales qui exercent une influence énorme sur les économies. La mondialisation a été assez judicieusement citée comme « en grande partie le jeu des plus forts… ceux qui sont forts font ce qu’ils veulent, et les faibles doivent rendre ce qu’il ne peuvent pas protéger » (Tandon, cité dans Vale and Maseko, 1998).

D’autres caractéristiques pour définir la mondialisation sont une économie mondiale plus intégrée avec des interdépendances parmi les nations, mais dont les bénéfices s’en vont vers les économies développées ; le déclin en investissement dans le domaine de la production, avec des compagnies qui bougent davantage vers un investissement spéculatif, ce qui amène des profits plus rapides et plus élevés ; le secteur public en diminution, avec l’Etat qui devient plus orienté vers les affaires à travers la privatisation des entreprises de l’Etat, et le pouvoir phénoménal des entreprises multinationales qui ont l’influence pour diriger le commerce mondial et influencer les gouvernements, comme cela se voit par le pouvoir de la Banque Mondiale (BM), du Fonds Monétaire International (FMI) et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

L’OMC ne concerne pas juste le commerce, elle concerne le pouvoir et le contrôle des ressources. Les pays développés façonnent et contrôlent les régimes commerciaux qui affectent les pays en développement et cela mène à la dé-industrialisation, aux pertes d’emplois et à l’aggravation de la pauvreté. Ceci est prouvé par l’expérience des pays en développement qui sont en train de subir le commerce appliqué par le FMI/ la BM à travers des programmes d’ajustement structurel néo-libéraux, qui ont été forcés à libéraliser leur commerce extérieur, et ont en conséquence souffert de la destruction des industries locales conduisant aux renvois massifs des employés.

En dépit de la compréhension conventionnelle au sujet de la création d’un système commercial mondial libre « ouvert », il y a un « commerce libre » très limité, particulièrement pour les pays africains. La pertinence de l’OMC dans le système mondial est qu’elle est vue comme une institution centrale dans une économie mondiale centralisée. Ceci a une pertinence majeure pour les pays africains au fur et à mesure qu’ils affrontent d’énormes défis en développement.

L’orientation externe des pays africains a conduit à l’ouverture des marchés mondiaux, ce qui a eu pour résultat l’inondation des importations et la domination des produits, par exemple les produits agricoles et les textiles, pour n’en citer que quelques-uns, et ceci a conduit à la perte massive d’emplois dans les secteurs ruraux et urbains, à des menaces contre la sécurité alimentaire et l’abandon du projet de développement social. Les effets de la libéralisation du commerce sur le développement social sont prouvés par le manque d’accès aux services sociaux de base, un scénario dans lequel les femmes portent le plus grand fardeau.

Genre et Commerce

L’un des facteurs majeurs dans l’inégalité des genres a trait à la façon dont les perceptions négatives coulent les différences entre les genres et la façon dont l’éthique capitaliste joue dans la construction de la masculinité tandis qu’en même temps elle réduit le rôle que les femmes jouent dans la société où elles occupent le deuxième rang en matière de gains. Le genre est un déterminant clé de vulnérabilité à la pauvreté. Et les femmes, à cause de leur position désavantageuse sur le marché de l’emploi, tiennent les postes d’emploi les moins bien rémunérés, qui demandent un niveau plus bas d’aptitudes etc.

Même si les analystes du genre ont, pour longtemps, mis l’accent sur les impacts négatifs de la libéralisation du commerce, le lien entre genre et commerce a été tenu, en grande partie parce que peut-être les considérations du genre ont été perçues comme étant sans pertinence et n’ayant pas de place à la table des négociations où les questions commerciales sont discutées. Si on les regarde à travers un prisme du genre, les politiques commerciales ont des implications sérieuses pour le développement et le bien-être des femmes, compte tenu de l’impact sur l’emploi, la pauvreté et le fardeau social porté par les femmes.

Bien que les femmes soient une circonscription importante et significative, la politique commerciale au sein de l’OMC est formulée sans aucun élément prouvant une perspective tenant compte du genre. Une étude sur les liens politiques entre le genre et le commerce (Groupe Informel de Travail sur le Genre et le commerce, 1998) a dégagé un nombre de « points sur la réalité » qui lient le genre et le commerce, et elle défend l’importance de placer l’analyse du genre au centre de la politique commerciale.

a)Les changements dans la fourniture des services sociaux affectent les femmes dans une proportion plus vaste. Les politiques commerciales et la libéralisation du commerce peuvent affecter l’habileté des gouvernements à financer les dépenses du secteur social. L’observation est que toute baisse de revenues qui conduisent à la réduction des dépenses des gouvernements affecte la fourniture du service social, et le fardeau est dévié vers les ménages et les femmes.

L’étude indique qu’en 1993 les femmes ont donné à l’économie mondiale une contribution qui équivaut à plus de 11 trillions de US $ en travail domestique, et que la politique commerciale devrait, par conséquent, ne pas ignorer le travail non rémunéré des femmes dans la reproduction sociale. La planification du genre devrait être bâtie dans la conception des politiques commerciales. Un point très important qu’on fait ressortir est que le développement social devrait être la base de la politique commerciale puisque les rôles traditionnels des femmes ne leur permettent pas d’accéder facilement aux opportunités de s’engager dans le commerce mondial.

b)Les inégalités entre les genres qui se sont enracinées sur le marché de l’emploi sont défavorables aux femmes. Le marché de l’emploi tend à être segmenté selon les spécificités des genres avec des inégalités en revenu, en avancement dans les carrières et en termes de conditions de travail. Selon la tradition, l’élargissement du commerce est basé sur l’accès au travail avec faible rémunération, qui est essentiellement le travail féminin. La libéralisation du commerce et la recrudescence du capital étranger et les entreprises transnationales maintiennent la compétitivité à travers la minimisation des coûts de production, spécialement les coûts de main d’œuvre.

Alors que l’on peut généraliser les effets négatifs sur le marché de l’emploi, pour les femmes l’impact est plus élevé – elles sont moins rémunérées et elles ont moins de pouvoir de négocier les prix parce que les unions tendent à être dominées par un leadership masculin. Le danger de la libéralisation du commerce qui emmène plus de difficultés pour les femmes est très réel – parce qu’un travail de sous-contrat et flexible permet aux entreprises d’éviter la responsabilité financière directe pour les travailleurs.

c)Les femmes ont moins d’accès aux ressources économiques : le crédit, les aptitudes, l’assistance technique. La discrimination institutionnalisée affecte l’accès des femmes aux terres et au crédit de la part des institutions financières, et, par conséquent, elle affecte de façon très fondamentale leur rôle dans l’économie. Lorsque les barrières commerciales sont réduites et qu’une infusion d’importations moins chères intervient sur le marché, les femmes pourraient perdre spécialement quand le contrôle de la qualité devient une question et introduit un manque de compétitivité.

L’une des lacunes principales existantes est qu’au moment où les règles de l’OMC englobent tous les niveaux de développement économique, il n’y a pas d’analyse des genres qui fait l’évaluation de ces règles d’une façon structurée. Alors qu’il y a une source prête de la recherche scientifique qui documente les réalités des vies des femmes et comment l’économie a un impact sur elles, les liens conceptuels et politiques entre les genres et le commerce doivent recevoir davantage d’attention et les tentatives de générer une analyse plus poussée sur le lien entre les genres et la politique commerciale devraient soulever les questions suivantes:

- les politiques commerciales sont-elles tournées vers l’élimination de la pauvreté et l’inégalité des genres ?
- Les règles commerciales empêchent-elles les gouvernements et les
affaires privées de formuler les politiques tenant compte du genre ; - les politiques commerciales sont-elles basées sur la compétition, qui ignore les tâches reproductives, c-à-d renforçant le modèle masculin de supériorité. Même au moment où nous nous colletons avec les dimensions spécifiques en matière du genre, la politique commerciale ne devrait pas être approchée isolément par rapport à la politique économique au niveau le plus large. Dans ce contexte, la discussion sur les alternatives soulève des sujets d’interrogation très étendus.

Les stratégies alternatives pour le développement.

Le changement est possible à travers une rupture avec le modèle général du capital mondial dominant. L’émergence des forums nationaux, régionaux et internationaux tels que le Forum Social Africain (FSA) et le Forum Social Mondial (FSM) est un signe qu’il y a une tendance croissante des organisations et mouvements sociaux qui se mobilisent à réfléchir et à échanger des idées sur des visions et actions alternatives.

Le FSM a été conçu comme une réponse à la lutte grandissante contre le néo-libéralisme et une alternative au Forum Economique Mondial où les leaders des affaires provenant du monde entier se rassemblent en vue de discuter l’état économique du globe, et c’est une arène de débat, de même qu’une opportunité pour les mouvements sociaux et les militants du Nord et du Sud de se rencontrer et d’échanger des idées.

Il y a déjà un langage puissant qui, cependant, est en train d’être miné par la concentration des richesses et du pouvoir anti-démocratique des entreprises mondiales puissantes. Néanmoins, l’émergence du régionalisme en tant qu’alternative est en train de gagner du terrain comme une solution possible à la dislocation du potentiel économique de l’Afrique. Les questions à poser dans toutes réflexions sur les alternatives sont :

-Comment faire en sorte que la volonté politique nécessaire pour le projet régional tienne compte des genres ;
-Comment le concept géopolitique du régionalisme peut-il être renforcé pour faire face au système mondialisé et défier celui-ci sous un angle plus fort;
-Comment l’Afrique peut-elle transformer les regroupements de l’intégration et de la coopération régionales en cadres réels pour les modèles alternatives du développement.

Déjà l’Afrique a quelques exemples d’un modèle d’intégration régionale unique qui a ses racines dans la solidarité panafricaine. Il y a la potentialité pour les blocs régionaux renforcés d’intégrer les besoins de développement des économies en émergence. L’intégration régionale a la potentialité de briser l’équilibre que les pays industriels ont sur l’Afrique, pays dont les gouvernements doivent se rendre compte du fait que la collaboration du local avec le régional et le continental est l’avenir en termes de développement économique.

En réponse aux questions soulevées ci-dessus, l’une des considérations clés est que la mobilisation sociale de mouvements et organisations sociaux forts peut fournir la pression et l’insistance qui vont finalement causer un déplacement de l’équilibre mondial du pouvoir. Les mouvements sociaux devraient être la fondation du processus basé sur les gens qui promeut le régionalisme dans le domaine du développement, centré sur les droits humains, les droits de la femme et la justice sociale. L’engagement devrait être envers une région unifiée dans laquelle le développement local et celui basé sur la communauté est la pierre angulaire des programmes nationaux et régionaux de développement.

A travers les interdépendances stratégiques, nous devons réorienter le commerce vers les espaces locaux et régionaux, accroître la fabrication et la production et valoriser nos produits primaires. En plus, les politiques de libéralisation et de privatisation devraient être remplacées et nous devrions créer des accords commerciaux et de coopération en développement qui devraient refléter les réalités et les besoins des gens, et qui ne sont pas pré-déterminés ou soumis au respect des termes et exigences de l’OMC.

Le développement coopératif assurerait, par exemple, que les ressources partagées telles que l’énergie, l’eau etc., pourraient être approchées de manière complète pour l’intérêt de toute la région. Mais aussi longtemps que les économies puissantes comme celle de l’Afrique du Sud continuent de suivre un programme sous-impérialiste, ce sera une lutte perdue. Les gouvernements africains doivent coopérer, coordonner et combiner. Comme l’a indiqué quelqu’un lors d’un atelier tenu récemment, « les économies extroverties ne nous amèneront nulle part. »

*Jennifer Chiriga est Coordinatrice du Département Mondialisation et Alternatives, Alternative Information and Development Centre (AIDC), le Cap.

*Veuillez faire parvenir vos commentaires à l’adresse électronique suivante :
ou commentez en ligne au http://www.pambazuka.org/

L’article a d’abord paru dans l’édition anglaise de Pambazuka News numéro 240.
Voir :

Tagged under: Governance, Jennifer Chiriga

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La Fédération Internationale des journalistes (FIJ) s’indigne de l’emprisonnement du directeur de publication du quotidien L’Office Moustapha Sow, pour six mois ferme suite à un procès pour diffamation l’opposant à l’entrepreneur Bara Tall. Deux journalistes de L’Observateur, Serigne Saliou Samb et Mamadou Seck doivent être cette semaine entendus pour diffusion de fausses nouvelles par le Procureur de la République.

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Les 12 et 13 juin, 2006, s’est réuni à Lagos, Nigéria le Groupe de Coordination du Réseau des Organisations africaines de défense de la liberté d’Expression (NAFEO) en vue de débattre les questions relatives à la liberté des media et la liberté d’expression en Afrique, aux moyens de renforcer les organisations oeuvrant pour la liberté de presse et d’expression, aux stratégies et programmes pour la défense et la promotion de la liberté de presse et d’expression en Afrique et aux voies et les moyens pour le renforcement du NAFEO et l’élaboration de plans d’action relatifs aux actions d’intervention en vue de promouvoir les objectifs du réseau pour l’année à venir.

Plusieurs milliers de personnes ont défilé mardi dans les rues de Nouakchott pour dénoncer « le carnage israélien à Gaza », suite à l’offensive que l’armée israélienne mène dans la Bande de Gaza pour obtenir la libération d’un de ses soldats capturé il y a dix jours par des radicaux palestiniens, a constaté APA dans la capitale mauritanienne. Les participants à la marche organisée par une dizaine de partis politiques ont scandé des slogans appelant la communauté internationale à intervenir pour mettre un terme à la situation qui va en s’aggravant à Gaza.

La police belge a évacué dans la nuit de mardi à mercredi, 48 "sans-papiers", dont des femmes et des enfants qui occupaient l’église Notre Dame Immaculée à Anderlecht, commune à forte population immigrée de l’agglomération bruxelloise.
L’ordre d’évacuation est venu du Bourgmestre qui a requis les forces de police avec la collaboration de la police des étrangers en charge de la délivrance des visas et des permis de séjour.

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Le gouvernement malien a signé à Alger une convention de paix avec les touaregs maliens entrés en insurrection le 23 mai dernier, a- t-on appris mardi soir auprès du général Kafougouna Koné, ministre de l’intérieur et chef de la délégation malienne aux négociations parrainées par l’Algérie. Dimanche dernier, le général Koné avait annoncé la signature de la convention pour cette semaine ajoutant que cela interviendrait, soit à Alger soit à Bamako.

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Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan a déclaré, lundi à Freetown, peu avant son départ pour le Liberia, que le procès de Charles Taylor doit réveiller les seigneurs de la guerre en Afrique et dans le monde afin qu'"ils sachent qu'ils ne peuvent pas échapper à la justice". Selon M. Annan, le procès de Charles Taylor est un message fort aux seigneurs de la guerre dans d'autres parties de l'Afrique et dans le monde entier rappelant que "l'impunité ne sera pas permise".

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Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan a déclaré, lundi à Freetown, peu avant son départ pour le Liberia, que le procès de Charles Taylor doit réveiller les seigneurs de la guerre en Afrique et dans le monde afin qu'"ils sachent qu'ils ne peuvent pas échapper à la justice". Selon M. Annan, le procès de Charles Taylor est un message fort aux seigneurs de la guerre dans d'autres parties de l'Afrique et dans le monde entier rappelant que "l'impunité ne sera pas permise".

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Chers confrères, Puisque vous avez été dépêchés à Banjul pour couvrir le sommet de l'Union africaine (UA), Reporters sans frontières vous propose de vous mettre, pendant quelques instants, à la place des journalistes gambiens. Et d'imaginer ce que le gouvernement de Yahya Jammeh leur fait endurer.

Négocieront-elles ou pas ? Des concertations entre les tendances politiques congolaises sont en cours à Libreville, à deux jours de l’échéance du 30 juin, date de la fin de la transition en Rd Congo. En attendant, la tension a baissé dans le pays. Des représentants des tendances congolaises ont été invités ce mardi 27 juin au Gabon, à des concertations destinées à calmer la tension à la veille du 30 juin.

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Banjul, capitale de la Gambie, l’a échappé belle. Hôtels, édifices publics et autres cimetières ont failli l'an passé être complètement engloutis par la mer. Depuis, de puissants engins semblent avoir sauvé, au moins temporairement, la ville des eaux. L’été touristique s’annonce prometteur cette année à Smiling Coast (Côte souriante), l’autre nom de Banjul.

Le président ivoirien, Laurent Gbagbo rencontre ce mardi après-midi, pour la première fois depuis le début de la crise en septembre 2002, l'aile militaire
des Forces nouvelles pour harmoniser les positions avant l'arrivée du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Cette rencontre intervient après l'échec des discussions entre les Forces de défense et de sécurité (FDS, loyalistes) et les Forces armées des forces nouvelles (FAFN) qui se sont tenues
jeudi dernier à Bouaké (centre du pays et quartier général de la rébellion).

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Les membres de l'Assemblée législative est-africaine (EALA) ont demandé, lundi à Nairobi au Kenya, aux Etats membres de la Communauté est-africaine (EAC) d'harmoniser leurs politiques et législations sur la gestion de l'écosystème
du Lac Victoria. Les députés, qui ont lancé cet appel lundi à l'issue d'un séminaire de deux jours consacré à la baisse du niveau de l'eau du Lac Victoria, ont été informés que la baisse de l'eau du lac, ont les ressources sont partagées par les trois Etats membres de l'EAC, résultait pour une grande partie des activités de l'homme.

Le Consortium international des radios et télévisions francophones (CIRTEF) et huit pays africains ont entamé la co-production d'une série télévisée destinée à valoriser "les performances professionnelles" des femmes africaines, a appris lundi à Paris la PANA, de source officielle. Selon Guila Thiam, secrétaire général du CIRTEF, les projets retenus pour cette co-production montrent "des Africaines battantes" dont la réussite mérite d'être connue du grand public.

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Un hommage sera rendu mardi au poète et ancien président du Sénégal Léopold Sédar Senghor, décédé en décembre 2003, lors d'une manifestation polyvalente organisée à L'Abayye-D'Ardenne, dans le Nord-Ouest de la France, a indiqué lundi à la PANA, un des promoteurs de la rencontre Gérard Bosio. Intitulée "Les amitiés Senghor", la manifestation s'articulera autour d'une exposition retraçant son parcours politique et littéraire et d'un colloque nourri des témoignages de ses anciens plus proches collaborateurs et compagnons politiques.

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Le secrétaire du Comité populaire général libyen des Relations extérieures et de la Coopération internationale Abderrahman Chalgham a annoncé que les experts de l'Union africaine (UA) ont mis en place un mécanisme pratique pour étudier les propositions libyennes relatives à la formation d'un gouvernement sur la voie de la réalisation des Etats-Unis d'Afrique.

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Le 30 juin marque le début des vacances estivales pour les élèves français. Pas pour tous. Pour plusieurs milliers d’enfants dont les parents sont en situation irrégulière, cette date correspond à la fin du sursis accordé en octobre 2005 par le ministre français de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy. Il avait demandé aux préfets de suspendre jusqu’au 30 juin 2006 les expulsions des familles dont les enfants étaient scolarisés en France.

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La première visite officielle du Président béninois Thomas Boni Yayi en France s’est déroulée du 28 au 30 juin dernier à Paris. L’occasion pour l’homme d’Etat de rappeler, devant la presse qu’il a rencontrée vendredi au Centre d’accueil de la presse étrangère, son engagement en faveur de la bonne gouvernance. Le peuple béninois a dit « oui à une démocratie qui rime avec développement », dira t-il.

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L’Association des praticiens de médecine traditionnelle de Zambie lance un cri d’alarme contre les charlatans qui prescrivent aux porteurs du VIH/sida d’avoir des relations sexuelles avec des jeunes pour se soigner de la maladie. Aucune statistique n’est disponible, mais le phénomène semble prendre de l’ampleur dans un pays où le taux de séroprévalence compte parmi les plus élevés du continent.

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Plus de 80 pour cent des Kényans dépendent directement de l'agriculture pour leur survie, selon des statistiques gouvernementales. Mais, certains agriculteurs dans ce pays d'Afrique orientale ont beaucoup de mal à tirer tout le bénéfice de leurs produits, parce qu'ils ne peuvent pas y ajouter une valeur. L'Institut africain pour le développement des capacités (AICAD) est, cependant, en train d'équiper des agriculteurs pour surmonter cet obstacle.

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C'est l'un des enjeux majeurs de cette première session du Conseil des droits de l'Homme : le trait d'union vers les objectifs du millénaire de l'ONU, la solution à la pauvreté et à l'injustice... Coup de baguette magique pour un monde en paix ou instrumentalisation économique des droits humains? Melik Özden, représentant permanent du Centre Europe Tiers monde (CETIM) auprès des Nations Unies à Genève, est actif dans le Groupe de travail sur le droit au développement.

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Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, devra achever ses travaux en 2008, selon la mission que lui ont confiée les Nations Unies de juger les principaux responsables du génocide rwandais de 1994. Mais, selon des analystes, le TPIR est handicapé par son incapacité et sa lenteur à traquer et juger tous les planificateurs du génocide.

Sous un arbre dans le jardin du parlement du Cameroun, à Yaoundé la capitale, des femmes députées écoutaient, émues, il y a quelques jours, Hannah Kwenti, 17 ans, mère d'une fillette de cinq mois. Elle avait été excisée trois jours seulement après son accouchement. "Je viens de Mamfé (sud-ouest du Cameroun), où j'avais été excisée en janvier dernier après l'accouchement de Ruth (sa fille)", dit-elle gênée, à IPS. "Mes beaux-parents l'avaient exigé, arguant que si on ne le faisait pas, je pourrais devenir un jour infidèle à Peter (son mari)".

Les professionnels de la santé du Nigeria mènent présentement une vaste campagne de vaccination contre les effets dévastateurs et parfois mortels de la polio. Cette campagne cible les enfants de moins de cinq ans des Etats nord du Nigeria, région la plus touchée au monde par la polio. En effet, cinq Etats au nord du Nigeria, majoritairement musulman, comptent le plus grand nombre de cas de polio au monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui mène d’ailleurs une campagne internationale pour éliminer le virus.

Un report des élections présidentielles ivoiriennes prévues en octobre pourrait être envisagé sans pourtant aller au-delà de l’année 2006. C’est ce qu’a indiqué le secrétaire général Kofi Annan à l’issue d’une rencontre avec le président ivoirien Laurent Gbagbo et d’autres dirigeants régionaux. « Il serait préférable d’organiser ces élections en octobre. Mais si pour des raisons techniques, il devenait nécessaire de faire des ajustements, j’espère que ceux-ci resteront très brefs », a déclaré M. Annan dimanche dernier.

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Des milliers de civils ont fui devant l’avancée des miliciens qui ont repris la ville de Tcheyi dans le district de l’Ituri (nord-est) de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé lundi un représentant local des Nations unies. « L’hélico des Nations unies a repéré une colonne de personnes se déplaçant en direction de Geti [plus au nord de Tcheyi] et en direction de Bukiringi [à une dizaine de Kms au sud-est de Tcheyi] », a indiqué Arsène Kirero Officier, chargé de liaison au bureau d’OCHA à Bunia, la principale ville de l’Ituri.

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Compte tenu de l’appétit grandissant de la Chine pour les matières premières et le besoin constant d’aide économique de l’Afrique, le pays le plus peuplé du monde et le continent le plus pauvre de la planète semblent être en parfaite symbiose. La Chine a déclaré 2006 « l’Année de l’Afrique ». Le Premier ministre chinois Wen Jiaboa vient juste de boucler une tournée africaine

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« Libérez la presse ! » Lettre ouverte aux hommes politiques congolais Mesdames, Messieurs, Si Reporters sans frontières a choisi de s’adresser à vous aujourd’hui, c’est parce que la liberté de la presse en République démocratique du Congo est malmenée et que vous pouvez contribuer à y remédier. Dans une partie de la presse aujourd’hui, le climat est à la dénonciation de l’ennemi, que ce soient « les Belges » ou « les Rwandais », RFI ou « les Européens », « les Blancs » ou « les étrangers », ceux qui sont pour le « 4+1 » ou ceux qui sont contre.

Après la diffusion par la BBC d'une interview de Joseph Kony, le chef des rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), le gouvernement de Kampala réagit en qualifiant de "ridicules" ses affirmations selon lesquelles son mouvement n'a jamais été mêlé à des atrocités. De son côté, l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch se dit "surprise" des déclarations du chef rebelle, tout en estimant qu'il devrait les défendre devant le Tribunal pénal international (TPI).

Quelle est la situation économique en Côte d'Ivoire, un an après les promesses d'aide faites au sommet du G8 à Gleneagles, en Grande-Bretagne ? Selon l'un de nos correspondants à Abidjan, la guerre civile a conduit à une interruption de l'aide internationale. Les relations entre la Côte d'Ivoire et les institutions financières internationales sont au plus bas, écrit notre correspondant. Un peu comme sa situation économique et politique.

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Malgré ses richesses minières et son sol fertile, la Guinée est devenue l’un des pays les plus pauvres d’Afrique. La faute en revient à deux générations d’hommes politiques incapables et corrompus. Au moins une heure avant l’aube, les premières lueurs montent à l’horizon, éclairé jusqu’alors par les étoiles. Nous sommes en pleine campagne. Le minibus Mercedes qui nous transportait a rendu l’âme.

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Un an après la décision du G8 d’augmenter son aide au développement à l'Afrique, quel bilan peut-on faire des efforts accomplis ? Les huit pays les plus riches du monde ont-ils honoré leurs engagement ? Eléments de réponse.
Le sommet du G8 de Gleneagles avait pris la décision, pour le moins inhabituelle, d’amener ses dirigeants à signer un catalogue de mesures spécifiques.

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D'après une enquête réalisée par la Fédération française de Cardiologie (FFC), 60% des jeunes fumeurs réguliers de 10 à 16 ans se disent déjà "accros" au tabac. La FFC insiste une nouvelle fois sur l'importance de dire NON à la première cigarette. Car les jeunes sont particulièrement vulnérables, comme le rappelait récemment une étude britannique. Une seule cigarette fumée à l'adolescence, et l'envie d'en griller une autre sommeille pendant... trois ans dans l'organisme. Avant de se transformer en dépendance.

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Lundi 26 juin 2006, des leaders de la communauté africaine américaine parmi lesquels Jesse Jackson, Al Sharpton ont annoncé l’appel au boycott des stations d’essence BP et des compagnies du groupe, Arco et Amoco, accusées notamment de discrimination raciale dans leurs pratiques. La britannique British Petroleum PLC, une des plus puissantes compagnies pétrolières au monde a été pointée du doigt par les militants antiracistes dénonçant des pratiques relatées discriminatoires contre les Noirs.

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Le président du Tchad, Idriss Deby Itno, a déclaré mardi que son pays apportera tout l'appui nécessaire à l'organisation du procès au Sénégal pour crimes contre l'humanité de son prédécesseur Hissène Habré. "Nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision et nous allons apporter tout notre soutien, notre appui et tout l'éclairage possible, mettre à la disposition (de la justice sénégalaise) tous les documents nécessaires", a affirmé le président Deby à Radio france internationale (RFI).

En 1967, une région peuplée majoritairement de Ibos, l'un des trois principaux groupes ethniques du Nigeria, fait sécession pour devenir la République du Biafra. L'année dernière, les drapeaux et la monnaie biafraise ont fait leur réapparition au sud-est du Nigeria, près de 40 ans après la guerre civile. Le nom du Mouvement pour la réalisation de l'Etat souverain du Biafra, le Massob, est cité dans une série de troubles qui ont ébranlé la région depuis le début de l'année.

« Non à la chasse aux enfants ! », arboraient les pancartes des manifestants réunis, samedi, sous la houlette de Réseau éducation sans frontières (Resf)(...). Plusieurs milliers d’enfants avec ou sans papiers accompagnés de leurs familles respectives, parrains et marraines républicains, instituteurs, professeurs et directeurs d’école ont défilé samedi à Paris, de la place de la Bastille à Bercy pour soutenir les immigrés en situation irrégulière.

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Faute de consensus, la question du Sahara n'a pas été abordée par le sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA), qui s'est tenu samedi et dimanche à Banjul, a-t-on appris auprès des participants. "Nous avons besoin de sincérité en Afrique pour trouver une solution à cette question", a déclaré à la MAP le président de la commission de l'UA, Alpha Oumar Konaré, lors de la conférence de presse marquant la clôture du sommet.

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Un ingénieur camerounais, Jacques Bonjawo, a été nommé Président-directeur général (PDG) et stratège en chef de Genesis Futuristic Technologies, une startup de la Silicon Valley (Etats-Unis) spécialisée dans la prestation de services et solutions informatiques de pointe, a appris lundi la PANA.
"Je suis très heureux de cette évolution des choses. C'est certainement un nouveau défi de quitter une firme de la taille de Microsoft pour une startup.

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Le sommet mondial sur la société d'information, tenu le 19 novembre 2005 à Tunis, a eu à relever le fossé numérique profond existant entre le Nord et le Sud. Le sommet de Tunis a aussi pris la résolution de reduire ce fossé: " connecter tous les villages planétaires sur internet d'ici 2015". Pour le faire, il faut au moins 850 millions d'euro. Sept mois après ce sommet, peut-on dire que les choses évoluent vraiment? Si oui, avec quelle vitesse? Une chose est sûre: au Cameroun, les choses avancent lentement.

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Le 4e Congrès régional de l'Association internationale des femmes médecins (MWIA) a pris fin lundi à Lusaka, en lançant l'appel aux gouvernements africains de formuler leurs politiques sur le VIH/sida, qui protègent l'égalité des sexes et les droits de l'enfant. La vice-présidente du Proche-Orient et de la région africaine de l'Association, Frida Kazembe, a déclaré, à la fermeture de la réunion, que l'Association avait souligné, entre autres problèmes, la nécessité urgente de s'attaquer à la pandémie du VIH/SIDA pour réaliser l'objectif du développement millénaire.

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Les femmes opératrices économiques de l'Union économique et monétaire ouest-africaine ( UEMOA) tiennent du 3 au 5 juillet à Ouagadougou, une concertation en vue de mettre en place un réseau. Ce réseau qui sera mis en place vise principalement à promouvoir un partenariat entre les femmes opératrices économiques des huit pays membres de l'UEMOA.

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Placé sous le haut patronage de Jacques Chirac, Président de la République Française, le 2e Forum mondial des droits de l’homme, qui se tiendra à Nantes, du 10 au 13 juillet 2006, entend être l’espace de partage des expériences
permettant de passer des idées à l’action. « Dans un monde où les inégalités, l’intolérance et la violence ne cessent d’augmenter, les droits de l’homme nécessitent, plus que jamais, d’être promus et protégés. Cette protection relève d’une entreprise collective : celle de la communauté internationale tout entière. »

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Une session sur le thème « Femmes dans le système judiciaire du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord» est organisée à Amman (Jordanie) à l’occasion du 2e Congrès mondial d’études sur le Moyen Orient, qui se tiendra à Amman (Jordanie) du 11 au 16 juin 2006. La féminisation du personnel judiciaire favorise-t-elle le respect des droits de femmes ? Si c’est le cas, comment la promouvoir ? Difficile de répondre à ces questions sans une démarche de recherche véritablement comparative.

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Trente-sept nouveaux sites vont être proposés à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial lors de la 30e session du Comité du patrimoine mondial qui se tiendra du 8 au 16 juillet dans la capitale lituanienne, Vilnius*. Le Président de la Lituanie, Valdas Adamkus, le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, et Ina Mar?iulionyt?, Présidente du Comité du patrimoine mondial et Déléguée permanente de la Lituanie auprès de l’UNESCO, ouvriront la 30e session lors d’une cérémonie qui aura lieu au Théâtre national de l’opéra et de la danse de Vilnius, le 8 juillet, à 18h.

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Une équipe constituée par des experts égyptiens et internationaux a été invitée à étudier la faisabilité d'un musée subaquatique à Alexandrie. Cet atelier se divisera en quatre sessions consacrées aux thèmes suivants : l’archéologie subaquatique, l’architecture des constructions sous-marines, les conditions environnementales, l’impact socio-économique et urbain.

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On le sait depuis longtemps : pour réussir, le mouvement de l’Education pour tous (EPT) a besoin du soutien des décideurs politiques et d’un bon usage des compétences disponibles au plan local, national et international. C’est souvent que nous nous interrogeons sur les mesures que devraient prendre les gouvernements et les donateurs pour que chaque enfant, chaque femme, chaque homme puisse avoir accès à l’éducation d’ici à 2015.

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L’avènement de l’enseignement primaire universel contribue au redémarrage de l’enseignement secondaire. Mais de nombreuses régions manquent de moyens pour répondre à la demande. Un programme d’apprentissage ouvert et à distance (AOD) de l’UNESCO permet aux élèves du secondaire d’accéder au monde de l’apprentissage. « Il nous faut sans attendre développer des services éducatifs novateurs et enrichir les méthodes d’enseignement existantes », avertit Sonia Bahri au Siège de l’UNESCO à Paris.

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Organisé par OSIWA, ce séminaire a pour objectif d’évaluer de façon critique le rôle du Droit et des Institutions Judiciaires dans l’évolution des droits des femmes en Afrique de l’ouest, à la fois comme outil positif et instrument de répression ; et sous cet angle, examiner les stratégies qui ont été adoptées par les différents partisans et activistes des droits de la femme.

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Afin d'avoir une meilleure compréhension des domaines d'intervention d'OSIWA, les demandeurs de subvention sont invités à passer en revue les programmes et priorités d'OSIWA avant d'envoyer leurs propositions. Les propositions doivent être envoyées à notre bureau de Dakar par courrier électronique à l'adresse suivante [email][email protected]

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La longue journée de travail de Melron Nicol-Wilson commence à 8 heures. Devant le petit bureau du Lawyers Centre for Legal Assistance (LAWCLA) de Freetown, capitale de la Sierra Leone, parfois jusqu'à 40 personnes attendent leur tour : ce sont des réfugiés et des sierra-leonais déplacés par la guerre, des jeunes victimes de sévices, des personnes âgées, des handicapés et des chômeurs.

Le Centre de transit pour réfugiés de Tabou (sud-ouest ivoirien) a été définitivement fermé par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), indique un communiqué transmis à APA. Selon l’agence onusienne, les 2400 réfugiés libériens qui vivaient dans ce centre de transit ouvert en 2003, ont été redéployés dans la ville et les villages environnants, après avoir reçu des vivres et des équipements.

La Tanzanie a été choisie pour abriter le siège de la Cour africaine de justice dont les 11 juges de nationalités différentes ont prêté serment dimanche à la clôture du 7e sommet de l’Union africaine (UA) à Banjul, a appris APA lundi de source officielle. A la suite de cette décision, la Tanzanie a annoncé qu’elle mettra tout en oeuvre pour mettre les juges dans de bonnes conditions de travail.

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Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Union africaine (UA) se sont félicités des « progrès significatifs » enregistrés dans le domaine de l’intégration, à l’issue des travaux du 7 e sommet de l’Union africaine tenu à Banjul les 1er et 2 juillet 2006, a constaté APA. Le sommet a salué l’action des Communautés économiques régionales, notamment dans les domaines du commerce, tout comme dans les secteurs économiques et monétaires, a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, Moctar Ouane.

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Le Comité de suivi pour la participation politique des femmes (CSPPF) en Mauritanie a appelé lundi à trouver un mécanisme pour traduire dans les faits le quota de 20 pc accordé aux femmes dans les fonctions électives. Nous demandons la mise en place d’un mécanisme sur la base d’une mesure législative garantissant l’application de ce quota en termes de sièges dans les conseils municipaux et les chambres parlementaires, a indiqué une porte parole du CSPPF, Kadiata Malick Diallo, au cours d’une conférence de presse.

La directrice du « Bureau Femme, Genre et Développement » de l’Union Africaine (UA), Winnie Byanyima, a souligné l’ambition de l’organisation continentale d’introduire une approche genre dans l’élaboration des politiques économiques africaines. Mme Byanyima a indiqué que les politiques économiques définies par les Etats africains doivent impliquer de la même façon les hommes et les femmes, dans un entretien à APA lundi à Banjul.

Des femmes africaines ont plaidé dimanche à Banjul, pour une vaste mobilisation en faveur de la promotion de la Charte africaine des Droits de l’Homme et des peuples adoptée par l’Organisation de l’Unité africaine en juin 1981 à Nairobi. Elles ont affirmé que pour être appliqués,les droits de la femme doivent « être d’abord connus, observés et respectés », au cours du symposium sur « les stratégies de domestication du protocole de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples en faveur des femmes ».

Les cadavres de dix-huit immigrants originaires de divers pays de l’Afrique subsaharienne ont été découverts lundi sur une plage près de la ville de Lâayoune, dans le sud du Maroc, ont indiqué des sources marocaines bien informées. Les victimes faisaient partie d’un groupe de 37 immigrants subsahariens qui tentait de traverser à bord d’une embarcation de fortune, des côtes sahariennes marocaines vers l’archipel espagnol des Canaries, ont ajouté les mêmes sources, citées par l’agence marocaine MAP.

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Située à cheval sur l'Équateur et dans le bassin du fleuve Congo, la RDC dispose d'une énorme diversité biologique. Sa végétation naturelle est constituée de forêts de divers types et de savanes qui renferment des milliers d'espèces végétales et animales. La protection et la gestion durable de cette biodiversité sont des exigences environnementales recommandées par le nouveau Code forestier. Selon l'évaluation des ressources forestières des pays tropicaux faite par la FAO en 1990, la RDC comptait 113.275.000 hectares de forêts.

Pambazuka News 8: Eleições em Angola

La Côte d’Ivoire s’achemine vers des processus cruciaux pour le retour à une paix durable : désarmement, identification, élections, etc. Pour Emmanuel Y. Boussou, il est grand temps que les élites politiques ivoiriennes arrêtent de pointer un doigt accusateur vers les « autres » et de s’adonner à une sincère autocritique. L’intérêt de la Côte d’Ivoire, estime t-il, doit être hissé au-dessus des préoccupations partisanes d’individus souvent en rupture de ban avec le vrai peuple pour qui ils prétendent agir. Emmanuel Y. Boussou dresse dans cet article les conditions pour la tenue d’un processus électoral consensuel, le règlement de la question de la citoyenneté et, en définitive, pour réussir une véritable reconciliation nationale.

La crise que connaît la Côte d’Ivoire depuis plus de trois ans et demi s’est exprimée, certes, sur le terrain militaire au début. Elle a été, ensuite, marquée d’échauffourées sporadiques entre les forces loyalistes au régime d’Abidjan et le mouvement rebelle.

Cependant, ce qu’il est permis d’observer dans ce pays depuis septembre 2002 n’est pas, à notre avis, un conflit militaire classique ou une guerre civile. Il ne s’agit pas, non plus, d’une lutte de libération nationale engagée par le pouvoir ivoirien contre l’ancienne puissance coloniale.

Compte tenu de sa forte charge émotionnelle, l’argument de la lutte de libération est très séduisant et a valeur d’exutoire. Mais, s’il est vrai que la crise ivoirienne constitue un enjeu de géostratégie ou d’intérêts économiques pour l’ancienne métropole, on ne saurait faire du rôle de la France la trame principale de ce conflit.

Eu égard à son histoire, à ses atouts économiques et à sa dimension dans l’espace francophone ouest-africain, la Côte d’Ivoire et la crise sociopolitique qu’elle vit appellent une intervention française, qui, dans ce cas précis, a été souhaitée, suscitée, voire requise par le régime ivoirien.

De fait, ne voir que la présence de la France dans ce conflit ou situer la crise dans la seule perspective de rapports antagonistes entre l’ancienne puissance coloniale et le pouvoir politique ivoirien c’est vouloir soustraire les Ivoiriens de leur responsabilité dans la gestion de leur pays. Envisager la Côte d’Ivoire comme une nation indépendante et souveraine suppose que les problèmes auxquels elle est confrontée s’apprécient, sans complexe, dans leur portée endogène.

De plus, les enjeux au cœur du conflit actuel, à savoir le pouvoir politique, sa gestion et son renversement par la voie des armes, se sont déjà exprimées à travers une crise de même nature en décembre 1999, avec un parti politique et un leadership autres que ceux d’aujourd’hui, sans que l’on parle d’une entreprise de recolonisation de la Côte d’Ivoire par la France. La différence porte sur le fait que le coup d’Etat de 1999 a réussi, alors que celui de 2002 a échoué et s’est transformé en une rébellion.

Comme explication première de la crise, l’argument tiré des antagonismes internes opposant des acteurs ivoiriens (formations politiques traditionnelles et groupes armés) pour la prise, l’exercice et la conservation du pouvoir politique nous semble beaucoup plus plausible.

A notre avis, il se défend plus amplement que celui prenant pour objet des centres extérieurs qui téléguideraient des politiques ivoiriens en vue du contrôle des ressources du pays ou armeraient d’anciens soldats pour lancer une action militaire dont la réussite n’est guère garantie à l’avance. Si une telle assertion est soutenue dans des cercles politiques ivoiriens et relayée par des réseaux d’intellectuels africains, elle se construit plus sur des appréhensions que sur des faits.

Il est vrai que chaque chapelle politique ivoirienne entretient des relations suivies avec des membres de la classe politique et des industriels français. Mais cela ne nous autorise pas à percevoir une collusion française automatique avec certaines forces en présence dans le jeu politique ivoirien au détriment du régime d’Abidjan.

Il faudrait noter que si dans la plupart des pays africains l’armée s’introduit de force dans la politique, en Côte d’Ivoire, ce sont des forces politiques qui, d’une manière ou d’une autre, ont propulsé des groupes armés dans l’arène politique.

Par-dessus tout, il nous semble bon d’éviter d’exonérer les acteurs politiques ivoiriens de leur responsabilité dans l’origine et la gestion de la crise pour ne voir qu’une main extérieure dans ce qui constitue, en dernière instance, une lutte pour le pouvoir politique.

La crise ivoirienne s’est manifestée à travers un coup d’Etat qui a échoué et qui s’est ensuite mué en une occupation d’une partie du territoire national. Ceci traduit la dimension essentielle du conflit, qui porte sur le pouvoir politique et tourne autour de sa prise de force ou de droit, sa gestion et sa conservation par tous les moyens, y compris l’usage de la violence.

Cependant, la solution militaire ayant fait la preuve de ses limites, l’organisation d’élections ouvertes, équitables et transparentes se donne comme l’une des issues les plus appropriées de la résolution de la crise. La tenue d’élections suppose, en principe, l’acceptation d’une compétition à la loyale à la suite de laquelle il y aura un vainqueur et un vaincu.

Une élection présidentielle, est-il besoin de le noter, est une échéance, qui débouche sur un mandat confié à un homme ou une femme limité dans le temps. Elle n’est pas un processus, mais un événement. Elle ne fige pas la vie nationale. Elle porte sur un cycle qui se renouvelle au bout de cinq ans. On peut perdre une élection présidentielle à une échéance donnée et la remporter à l’occasion d’une autre.

Les protagonistes de la crise ivoirienne, les partis politiques principalement, donnent l’impression de ne s’accorder que sur la tenue d’élections qu’ils seront assurés de remporter. S’il est légitime que des forces politiques envisagent la victoire à l’issue d’un scrutin comme un objectif ultime, leur propension à exclure, voire nier, toute éventualité d’échec ne peut que disposer leurs partisans au radicalisme politique et à la violence. Aucun parti politique ne s’avoue vaincu au départ d’une compétition électorale, mais la victoire ne peut s’obtenir à tous les prix !

Au départ d’un processus électoral, l’idée de la victoire implique également celle de l’échec. Pouvoir gagner autant qu’échouer constitue l’énigme, mais aussi l’essence d’une élection. Sans échec, il n’y a pas de réussite, parce qu’il n’y a simplement pas de compétition. En outre, on ne peut se soumettre à une épreuve lorsque, à l’avance, on en est proclamé vainqueur !

Une telle compétition est une farce et ne garantit, sur le plan politique, aucune légitimité. En revanche, elle constitue la voie tout tracée pour l’installation d’un pouvoir dictatorial qui, tôt ou tard, suscitera la répulsion de la population, se maintiendra dans la terreur ou donnera lieu à une contestation violente.

L’intention de certains cercles politiques de remporter à tout prix le scrutin présidentiel prochain est l’une des explications de blocages réels ou potentiels de la transition. De plus, elle constitue un inhibiteur principal de la réconciliation. Elle justifie les surenchères et chantages qu’il nous a été donné d’observer de la part des protagonistes principaux depuis la signature des accords de Linas-Marcoussis.

Elle porte, aujourd’hui, sur les enjeux de l’identification et du désarmement, de leur concomitance souhaitée ou rejetée et de questions connexes de nationalité et de citoyenneté. Sur certains de ces points, principalement l’identification, la nationalité et la réconciliation, nous voudrions offrir quelques pistes de réflexion.

1. Identification et constitution du collège électoral

L’opération d’identification devrait, en principe, être un exercice de recensement général de la population à l’issue duquel l’autorité publique obtiendra des indicateurs sur les différentes configurations démographiques du pays. En outre, il devrait permettre à chaque habitant de la Côte d’Ivoire d’obtenir des pièces d’identité. Comme telle, l’identification est un exercice technique dont l’utilité pratique se démontre dans divers domaines de gestion de la vie nationale.

L’identification semble, cependant, poser problème dans l’interprétation que font certains milieux politiques de sa dimension relative à la constitution du collège électoral. Ceci parce que la Côte d’Ivoire est un pays dont près de 26% de la population est, selon les chiffres officiels, constitué de non nationaux.

Comme toute nation accueillant une forte proportion d’immigrés, les questions d’identité, de nationalité et de citoyenneté s’y posent avec acuité et sont d’une extrême délicatesse. Par ailleurs, des revendications identitaires, de déni de nationalité ou de citoyenneté suscitent des débats passionnés dans ce pays depuis des années. Qu’une propagande sur ces questions sensibles serve de fonds de commerce politique et braque les esprits ne relève que d’un truisme !

Dans un tel décor, il n’est pas surprenant que des échos de soupçons de manipulation de l’opération d’identification dans la perspective de l’échéance électorale proviennent de différents états-majors politiques. Les uns suspectent un processus qui pourrait accroître, outre mesure, le collège électoral pour favoriser un camp, lorsque les autres pensent qu’une grande partie de nationaux proches de leur parti en seraient exclus à leur détriment et au bénéfice de leurs adversaires politiques.

A notre avis, la ligne médiane ici devrait être celle qui prendrait pour point de départ les recensements précédents et singulièrement ceux ayant donné lieu à la constitution des collèges électoraux de 1990, 1995 et 2000. Après quoi, on opérera les ajustements démographiques naturels qui sont : l’expurgation de cas de décès, de changements de nationalité, d’individus frappés d’incapacités ; les rajouts de cas de personnes ayant atteint la majorité, de naturalisés remplissant les obligations de stage, etc.

Si des citoyens estiment qu’ils ont été indûment retirés des fichiers électoraux, ils devraient soumettre des requêtes qui feront l’objet de la plus grande attention de la part des autorités compétentes en vue de procéder aux corrections requises.

Cette approche est fondée sur l’évolution naturelle du collège électoral ivoirien, elle-même liée aux contours de la population générale du pays. Elle part également du principe que la liste électorale n’a pas fondamentalement été contestée depuis 1990. De plus, le mouvement régulier du collège électoral ivoirien, même en y incluant les personnes âgées entre 18 ans et 21 ans en 1990 et 1995, peut être apprécié aisément depuis 1990, année électorale pendant laquelle seuls les nationaux ivoiriens ont été autorisés à voter.

Il est possible de dresser mathématiquement, statistiquement et démographiquement les grandes configurations du collège électoral ivoirien aujourd’hui, puisque les banques de données sur la population ivoirienne utilisées les années précédentes sont disponibles à Abidjan.

En se fondant sur la progression normale de la population ivoirienne, on peut opérer des projections en vue d’avoir une idée plus ou moins exacte des chiffres généraux de la population en âge de voter. Il existe un taux de croissance de cette population, tout comme on peut tracer une courbe de la progression du collège électoral ivoirien.

Toute opération d’identification qui aboutirait à l’exclusion arbitraire de citoyens ivoiriens de la liste électorale sera un facteur potentiel de troubles sociopolitiques. De même, un collège électoral ivoirien hors de proportions naturelles ne donnerait lieu qu’à des élections contestées, dans le meilleur de cas.

Cela équivaudrait à la reconduction de la logique d’instabilité chronique dans laquelle le pays est installé depuis quelques années. Un tel scénario condamnerait la Côte d’Ivoire à demeurer dans ce que nous appelons pudiquement une situation de ni paix ni guerre qui est, en réalité, un processus de destruction socio-économique et de déconstruction nationale.

2. Séparer la question de la nationalité des enjeux électoraux

La question de l’attribution de la nationalité ivoirienne aux ressortissants de pays africains vivant en Côte d’Ivoire depuis des lustres et qui désirent s’intégrer pleinement et honnêtement à la communauté nationale ivoirienne devrait s’entreprendre dans un esprit de fraternité, de générosité et d’ouverture. Linas-Marcoussis n’était certainement pas le cadre approprié pour réfléchir sainement et sereinement sur cette question cruciale en quelques jours.

Les difficultés d’application des propositions sur la nationalité découlant de ce conclave procèdent, à notre avis, d’une chose : il se profile des enjeux politiques et électoraux derrière l’idée d’appliquer le Code de nationalité d’avant 1972 et/ou de revenir aux dispositions transitoires de l’Administration coloniale à l’Etat indépendant ivoirien relatives au choix de la nationalité ivoirienne par des non Ivoiriens nés en Côte d’Ivoire ou y vivant avant 1960.

La question de nationalité étant de nature sensible, la lier à des enjeux ou impératifs politiques et électoraux ne fait que la compliquer davantage, ce qui en rajoute aux suspicions, ressentiments et récriminations. En dernier lieu, toute solution prise avec des arrière-pensées politiques sur un sujet de cette nature consisterait à jeter de l’huile sur le feu.

Débarrassée de ses oripeaux électoraux, la question de nationalité telle qu’esquissée par Linas-Marcoussis pourrait être envisagée utilement et trouver une voie de solution à travers une procédure spéciale et diligente de naturalisation adossée aux dispositions de stage prévues par le Code de la nationalité.

Le mieux serait de différer une telle procédure de la période électorale qui est elle-même potentiellement sujette à des tensions et convulsions multiples. Elle pourrait être engagée dans une période de sérénité immédiatement après les élections présidentielles de sorte que les nouveaux naturalisés puissent prendre part aux scrutins qui seront organisées cinq ans après leur naturalisation.

Mais, au-delà des prescriptions de Linass-Marcoussis se pose la question de la naturalisation de tous les ressortissants de pays africains vivant en Côte d’Ivoire et qui désirent jouir de la nationalité ivoirienne. La Côte d’Ivoire et ses dirigeants ne peuvent continuer de se voiler la face sur ce problème d’une extrême gravité. La nécessité d’une action politique courageuse tendant à engager une procédure de grande envergure de naturalisation, avec des modalités pratiques souples, simplifiées et accessibles, devient un défi auquel ils devraient faire face.

Il faut partir du prédicat que la plupart des ressortissants de pays voisins vivant en Côte d’Ivoire depuis des années et leurs enfants ne retourneront plus dans leurs pays d’origine. Les propositions de gestion post-crise doivent accorder la priorité à cette question qui recouvrerait ainsi son caractère purement administratif pour cesser de polluer le terrain politique. Dans le cadre de la transition, les sillons de cette action pourraient être tracés.

Le mouvement migratoire ayant marqué les configurations démographiques et sociologiques de la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui a une histoire. Il a son origine dans la mise en valeur, dans les années 1930, de la colonie de Côte d’Ivoire avec l’introduction des cultures de café et de cacao. Il a connu son paroxysme pendant les années du miracle ivoirien (1965-1980) et s’est ralenti à partir de la fin des années 1980.

Que la Côte d’Ivoire soit différente des autres pays ouest-africains dans ses traits démographiques marqués par la migration est un fait sociologique qui s’explique aisément et doit être assumé pleinement ! Il est vrai que rien aujourd’hui ne permet d’affirmer que cette nation continuera d’attirer, de manière significative, des ressortissants d’autres pays de la sous-région.

Par ailleurs, un processus irréversible d’urbanisation de la société ivoirienne amorcé depuis quelques années a donné lieu à une Côte d’Ivoire plurielle dans la symbiose de ses fondements humains, sociologiques et culturels et conduit à l’émergence d’un nouvel espace de partage, d’ouverture et d’intégration.

Prenant son appui sur les apports de socles humains de ce terroir, il ne manque pas moins de se nourrir de la contribution de peuples issus de l’immigration. Ceci constitue une richesse qui doit pouvoir éclore, s’exprimer et s’épandre à la faveur des chances que l’Etat de Côte d’Ivoire saurait offrir avec élan, générosité et ouverture.

Envisager la problématique de l’immigration et ses incidences démographiques sous l’angle de la naturalisation au niveau le plus élevé de l’Etat n’est pas seulement une approche qui tienne compte de l’héritage socioculturel ivoirien ; c’est un devoir moral, autant qu’un impératif de gestion politique. C’est également l’un des moyens les plus indiqués pour soustraire cette question délicate des contingences politiques et enjeux électoraux.

3. De la réconciliation

Une question anodine nous vient à l’esprit lorsque nous pensons aux dommages causés par cette crise à la communauté nationale ivoirienne : comment un peuple si affable, symbiose d’autant d’expressions du génie humain, doté d’un humour formidable comme la marque de sa foi en la vie, a pu se laisser ronger par le virus de la haine, sur des questions de gestion politique, qui relèvent, en principe, de préoccupations d’une élite dont il est généralement coupé ?

La réponse immédiate est qu’aucun équilibre n’est permanent et que dans le processus de construction nationale des Etats légués par la colonisation, le plus petit incident peut donner lieu à d’inextricables convulsions.

En écoutant des Ivoiriens ressasser les atrocités commises au début de ce conflit sur des populations civiles et en prêtant l’oreille à leurs ressentiments et récriminations vis-à-vis de ceux qui prônent le dialogue avec les rebelles, on se rend compte de l’ampleur de la crise et de la profondeur des douleurs qui en résultent.

Il se dégage également un constat : la propension de certains milieux politiques ivoiriens à trouver nécessairement les responsables de nos malheurs en leurs adversaires ou hors des frontières ivoiriennes. Ceci laisse apparaître une autre dimension de ce conflit : notre incapacité de reconnaître nos propres responsabilités dans la destruction de notre pays !

De tout cela nous faisons la déduction suivante : si la crise porte essentiellement sur le pouvoir politique, les cheminements qu’elle a empruntés pour s’exprimer, les torts dont ses auteurs se sont déclarés redresseurs, les dommages qui ont été causés à la cohésion nationale et les états d’âme qu’elle a générés sont énormes, complexes et multidimensionnels.

A notre avis, la gestion de la crise et de l’après-crise devrait comporter un volet sur le désarment mental et le reconditionnement psychologique des Ivoiriens.

En effet, de quel que côté qu’on se place, on arrive au constat que le drame ivoirien n’est pas seulement physique et visible : un traumatisme énorme est vécu par la population ivoirienne dans toute sa composante. Dans sa majorité, la société ivoirienne est meurtrie, autant qu’elle est fragmentée et instrumentalisée aux fins de luttes politiques dans lesquelles elle n’est pas nécessairement partie prenante.

Cette crise a détruit ce qui constitue la base de la convivialité ivoirienne, c’est-à-dire la confiance. La confiance comme fondement du vivre ensemble ; la confiance entre les acteurs principaux de la classe politique à propos d’un minimum acceptable pour l’animation d’une vie politique régulière ; la confiance entre les différentes communautés humaines du pays dans ce qu’elles nourrissent comme attentes, aspirations, voire convictions, par rapport au devenir de la nation et aux chances d’épanouissement qu’elle leur offrirait.

A notre avis, plutôt que de clamer que la Côte d’Ivoire est debout, les acteurs politiques principaux du pays devraient s’engager dans une introspection beaucoup plus profonde, pour apprécier l’état de déliquescence dans lequel se trouve la nation ivoirienne. Ceci pourrait constituer le premier pas vers la réconciliation.

Aussi longtemps que les leaders seront peu enclins à reconnaître leur responsabilité dans la crise et ses conséquences sur les fissurations du tissu social ivoirien, les populations, qui se reconnaissent en eux, seraient incapables d’aller à la réconciliation des cœurs et des esprits ! La logique de l’action des leaders politiques est naturellement celle de la contention faite de dénégations, contradictions et polémiques.

Mais, le jeu politique régulier n’est possible que dans un environnement social apaisé. Ici, il est plutôt question de chercher à reconstruire ce qui a été détruit, œuvrer à renouer les fils du dialogue rompu, contribuer à retrouver la foi en nous-mêmes, la confiance entre nous, dans l’humilité. Les leaders politiques devraient éviter de se laisser aller à des déclarations qui sont de nature à susciter des controverses ou à inciter leurs partisans à des positions radicales.

Par ailleurs, il faudrait convenir qu’aucun leader politique n’a fait amende honorable, en s’engageant, depuis le déclenchement de cette crise, dans un acte sincère de contrition ; aucun camp des protagonistes principaux n’a trouvé nécessaire de se remettre en cause et demander formellement pardon aux Ivoiriens et leur promettre que plus jamais il n’entreprendrait directement ou indirectement d’actions de nature à porter atteinte au peuple de Côte d’Ivoire dans les valeurs qui le fondent ou dans son intégrité. Aucun camp n’a lancé d’appel solennel à ses partisans les invitant à embrasser résolument le parti de la réconciliation.

Quant à un élan d’ouverture, de tolérance et d’altruisme vis-à-vis de ses adversaires, aucun parti ne semble l’inclure dans ses choix politiques actuels. Cependant, cet acte d’exorcisme collectif, d’humilité et de dépassement de soi devrait être suscité par les grandes formations politiques, ainsi que les responsables de la rébellion, de manière résolue, honnête et sincère, pour conjurer la haine et recréer les conditions de la convivialité ivoirienne.

La réconciliation entre Ivoiriens s’entreprend avec le principe de reconstruction d’une société ivoirienne inclusive, cohésive et démocratique. Elle part d’un impératif : que la Côte d’Ivoire soit placée au-dessus des partis politiques et des ambitions de leurs leaders !

Si nous situons la Côte d’Ivoire au-dessus de tout, la question de la formation politique ou du leader qui la dirigera à l’issue des élections prochaines serait secondaire, voire négligeable. En effet, pour que nous envisagions la problématique de la désignation de l’équipe dirigeante à laquelle sera confiée la destinée de ce pays à l’issue des consultations électorales prochaines, il faudrait qu’il existe d’abord dans son entièreté et qu’il constitue un espace sociopolitique apaisé.

New York, le 30 mai 2006.

*Emmanuel Y. Boussou est le pseudonyme d'un Ivoirien en service dans une organisation internationale. Sociologue de formation, il fait publier des articles sur la situation politique de la Côte d'Ivoire en sa qualité de citoyen de ce pays.

*Voir aussi nos précédentes publications sur le même sujet, en français :

-http://www.pambazuka.org/fr/category/features/33766
-http://www.pambazuka.org/fr/category/features/34347

et en anglais :

-http://www.pambazuka.org/en/category/comment/33854
-http://www.pambazuka.org/en/category/features/33766

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