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Appel de Cotonou contre les faux médicaments : de qui se moque t-on?

Jacques Chirac, ancien président de la République française, aux côtés de six chefs d’Etats Africains et des chefs de délégations, a lancé, le 12 octobre 2009, au palais des Congrès de Cotonou, au Bénin, un appel à la mobilisation et la lutte contre la production et la distribution de faux médicaments. Il faut se demander de qui on se moque ! La vente des médicaments périmés ou contrefaits est un business international impunément entretenu par des grandes firmes pharmaceutiques identifiables en Occident et dans certains pays émergents.

Au Bénin comme au Cameroun, au Nigeria ou dans d’autres pays en développement où le médicament de la rue fait recette, des autorités politiques et administratives, pour des intérêts égoïstes, ont formalisé le phénomène en faisant payer taxes et impôts aux vendeurs de ces poisons ; la répression n’étant que poudre aux yeux de l’opinion.

C’est un crime contre l’Humanité ! Une violation flagrante du Droit à la santé qui entrave fondamentalement le développement socio économique et humain de ces pays ; les auteurs de ce crime devraient être poursuivis.

Monsieur Chirac, chers dirigeants, est-il encore besoin de vous rappeler que les patients risquent au quotidien leur vie en consommant ces médicaments parce que leur pouvoir d’achat est très faible, parce que le médicament de qualité leur est financièrement inaccessible?

Les richesses mondiales sont inéquitablement reparties. C’est la conséquence directe de l’extrême pauvreté et de la faim dont la réduction serait le début d’une véritable lutte contre les médicaments de qualité douteuse.

Hier, Alma Ata, la Déclaration d’Abuja ou les Objectifs de Développement du Millénaire ; demain, peut-être la convention de Genève contre les faux médicaments. Ces conventions et traités, parmi tant d’autres, n’auront un impact réel sur la santé des populations qu’à travers une volonté politique réelle.

Avant «l’appel de Cotonou», la vente des médicaments contrefaits et périmés était florissante. Après la parade folklorique de la capitale béninoise, ce commerce va sereinement se poursuivre ; il va même s’intensifier aussi longtemps que les dirigeants Africains n’observeront pas la santé comme un droit fondamental à la base de tout développement.

*ACTHU est une organisation a but non lucratif qui s'investit dans la lutte contre les inégalités dans l'accès aux soins -

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