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Le lundi 19 mars 2010, les membres de l'Assemblée nationale réunis en séance plénière ont approuvé la révision de la constitution djiboutienne qui autorise le Président Guelleh à briguer un troisième mandat présidentiel. Le processus de révision est passé par deux phases, contrairement aux lois ordinaires.

Le président de l’Assemblée nationale, Idriss Arnaoud Ali, a expliqué que «la première phase est l’adoption en première lecture du projet ou de la proposition à l’Assemblée nationale par la majorité des députés. La seconde phase est la ratification du texte adopté en première lecture. Or, cette ratification relève des prérogatives du président de la République qui peut, en vertu de l’article 87 alinéa 4 de la Constitution, choisir entre la soumission de cette loi au peuple souverain par référendum ou le cas échéant à l’Assemblée nationale pour une seconde lecture ».

Selon la secrétaire rapporteur de la Commission de Lois, les amendements proposés avaient pour objectif principal de réaménager le paysage structurel des institutions déjà en place afin d’actualiser les dispositions existantes mais surtout de mettre en place des nouvelles mesures pour un meilleur renforcement et consolidation de la démocratie dans le pays.

L'opposition, qui avait boycotté le dernier scrutin législatif en 2008, n'est pas représentée à l'Assemblée. Aussi les 59 députés présents, sur 63 (tous membres de l’UMP, au pouvoir -il y avait trois absents et un malade), ont ratifié la loi constitutionnelle portant révision de la Loi fondamentale. En revanche, un député de l’UMP, Aden Robleh Awaleh, a annoncé son départ de cette formation et sa candidature en 2011 à la magistrature suprême.

Outre l'abolition de la limite des mandats présidentiels à deux termes, cette révision constitutionnelle fixe un âge limite à 75 ans pour les candidats à la présidence, et réduit le mandat de six à cinq ans. Selon l’opposition djiboutienne (ARD), cette ratification légalise l’absence d’alternance politique et pérennise l’impasse politique actuelle. Par ailleurs, elle cherche à mobiliser ses troupes à Djibouti pour protester contre la révision de l’article 23 de la constitution djiboutienne qui autorise le président Guelleh à presenter sa candidature, pour la troisième fois, à la magistrature suprême.

Fatouma Abdi, Djibouti