Version imprimableEnvoyer par courrielversion PDF
Le cas de la Reine Ndatté Yalla du Sénégal

La situation des femmes africaines n'a pas toujours été morose, soutient l'Anthropologue Fatou Sarr. Elle revisite l’histoire d'une Reine sénégalaise Ndatté Yalla et affirme qu'elle "nous enseigne qu’en ce qui concerne le statut de la femme, les civilisations africaines étaient de loin en avance sur celles des vainqueurs". Des Reines avec plein pouvoir se sont succédées à la tête de royaumes puissants et ont même opposé une farouche résistance aux colons français. Cet article offre des éléments historiques fort instructifs et démontre encore une fois que le patriarcat est bel et bien un élément externe à bon nombre de sociétés africaine et qu'il a été imposé à l'Afrique.

Mesdames messieurs, hier à l’ouverture de la deuxième conférence des intellectuels d’Afrique et de la diaspora, Le Président Alpha Omar Konaré s’est adressé au feu Président poète Léopold Sédar Senghor. Je crois, que du fond de sa tombe, il l’a entendu, car Birago Diop, l’autre poète sénégalais, nous a appris que les morts ne sont jamais morts, ils sont dans l’eau qui dort, ils sont dans le vent qui frémit…..

Hier, de la fenêtre de ma chambre d’hôtel, face à l’autre rive de l’océan atlantique, les murmures du vent m’ont rapporté le message de Ndatté Yalla, dernière souveraine du Waalo au Sénégal, pour vous dire, que si le cours de l’histoire ne s’était pas arrêté, à la place hommes qui siégeaient à la table ronde des chefs d’Etats c’est des femmes qu’on aurait du y trouver.

L’histoire de la Reine Ndatté Yalla, nous enseigne qu’en ce qui concerne le statut de la femme, comme ce fut le cas entre les Gaulois et les Romains, les civilisations africaines étaient de loin en avance sur celles des vainqueurs.

La première force de résistance que les Français ont rencontrée dans leur politique de colonisation du Sénégal en 1855 avait pour chef une femme, qui non seulement gouvernait mais savait aussi conduire son armée. Or, Il a fallu attendre 1869 pour voir le premier état d’Amérique du Nord, le Wyoming accorder le droit de vote aux femmes. Quant aux vainqueurs de la Reine Ndatté Yalla, il leur a fallu attendre 1945, soit 90 ans plus tard, pour daigner accorder un statut de citoyenne à leurs femmes. Et un siècle et demi après la défaite de la Reine, on ose espérer que les Français atteindront le niveau de civilisation du Waalo du 19eme siècle, en portant Ségolène Royale à la Présidence de la république.

Donc, en ce qui concerne le statut de la femme, l’Occident a beaucoup à apprendre des civilisations africaines. L’histoire de la dernière souveraine du Royaume du Waalo, suffit à elle seule, s’il en était encore besoin, pour convaincre ceux qui par manque de culture, par ignorance de notre histoire s’évertuent à nous faire croire, que c’est l’Occident et l’Occident seul qui doit nous donner la direction sur les question d’équité et d’égalité de genre.

Elle n’était pas une reine fantoche, instrumentée par des hommes bien au contraire.

Pour comprendre comment des femmes sont parvenues à un contrôle effectif du pouvoir, il faut remonter le fil de l’histoire et analyser les luttes pour le contrôle du pouvoir entre les trois familles DIOSS, LOGGAR et TEDIEK, renvoyant aux trois lignées fondatrices du Waalo qui seules pouvaient prétendre au trône.

Auparavant, il est signalé qu’au 13ème siècle, huit femmes ont présidé successivement aux destinées de ce royaume (Boubacar Barry, 1985). Et à la fin de leur règne il fut mis fin à l’accession des femmes au trône. Mais le système politique leur accordait une fonction importante. En effet, à côté du Brack (nom donné au Roi), était désignée une Linguère. Cette fonction qui revenait selon des règles très précises à une femme de la lignée maternelle du Brack permettait de faire respecter un équilibre entre les familles. Ces femmes qui étaient les gardiennes du trésor familial, jouaient un rôle parfois déterminant dans le choix du Brack et très vite, elles vont utiliser cette position stratégique d’influence pour arriver à un contrôle absolu du pouvoir.

Ce rôle d’influence peut être illustré par la lutte au pouvoir entre les LOGGAR et les TEDIEK au XVIIeme siècle. Sous le règne de Bër Tyaaka, arrivé au pouvoir en 1683, sa sœur la Linguère Dyambur-gel a exigé du Roi le limogeage de son neveu consanguin nommé au poste de premier dignitaire après le Brack pour le remplacer par un autre de la lignée maternelle. En posant un tel acte, elle voulait, qu’après la mort du Brack, le pouvoir restât aux mains de sa lignée maternelle. Cela a conduit à une crise et une tentative d’assassinat du Roi par les dissidents qui finirent par s’exiler. Ils se fixèrent à WUL ou OULI, dans un pays riche en or, situé probablement dans l’actuel Mali. Selon les archives coloniales « durant leur long séjour dans ce pays, ils envoyèrent souvent en cadeau de l’or en poudre, en vrac ou travaillé à leur parent Althiaca Diogamaay du Waalo » (Sèye, 2003).

La famille Tédiek, évincée en 1683, finira par prendre le pouvoir en 1716 et le gardera jusqu’en avec 1766 (soit 50 ans). Le pays connaitra par la suite 29 ans de guerre civile durant lesquels, six Brack se succédèrent et seront tous éliminés physiquement par leurs concurrents. En 1785, les Tédiek reprendront le contrôle du pouvoir jusqu’en à la fin du royaume en 1855 (soit, 70 ans).

La famille Tédiek à laquelle appartient la reine Ndatté Yalla s’est enrichie au cours de son exil au pays de l’or et son long règne lui a permis d’accumuler une fortune et des armes, grâce à des échanges avec les comptoirs français. Cela va jouer plus tard en faveur des femmes gardiennes du trésor familial.

C’est en 1795 qu’on note un tournant décisif dans la stratégie de contrôle du pouvoir par les femmes. La Linguère Tègue Rella, suite à la folie de son frère, le Brack Ndiack Coumba, prit le contrôle après avoir pris soin de cacher la maladie du Roi en l’exilant hors de la capitale. A partir de cette date, ce sont les femmes qui dans l’ombre exerçaient le pouvoir.

En 1805, la Linguère Fatim Yamar Khouriaye qui a remplacé sa sœur Tègue Rella, proposa son cousin exilé dans un royaume voisin au Cayor, du Nom de Kouly Baba Diop, pour occuper la fonction de Brack. Ce qui lui permit d’avoir le contrôle absolu du pouvoir, le Brack élu n’incarnait pas la légitimité, au regard des principes voulant que seul les Mbodj puissent assumer cette fonction.

A la mort de Kouly MBaba Diop en 1816, la Linguère Fatim Yamar, détenant la réalité du pouvoir, épousa un homme du nom de Amar Fatim Borso et le fit élire Brak.

Avec Fatim Yamar Khouriaye Mbodj, on comprend que les Linguères étaient préparées à diriger leur peuple, politiquement et militairement. Elles étaient formées au métier des armes et savaient défendre le Royaume, même en l’absence des hommes comme l’attestent les évènements de Nder.

En effet, le mardi 7 mars 1820, les principaux dignitaires du royaume étaient à St Louis en compagnie du Roi qui devait s’y faire soigner. L’ennemi, composé de guerriers des deux états voisins maures et toucouleur, en profita pour attaquer la capitale. Surpris de la forte riposte des femmes déguisées en hommes, les assaillants se replièrent ; mais les femmes crièrent victoire très tôt, et en ôtant leurs turbans elles dévoilèrent leur féminité. L’ennemi dans un sursaut d’orgueil mâle revint à l’attaque et finalement eut raison de ces braves guerrières. La Linguère Fatim Yamar Khouryaye Mbodj qui avait organisé la résistance a préféré se brûler vive avec plusieurs de ses compagnes, préférant la mort au déshonneur. Mais en décidant de faire échapper ses deux filles, Djeumbeut Mbodj et Ndatté Yalla, pour disait-elle perpétuer la lignée, elle avait pris un acte de haute portée politique. En effet, ces dernières finiront par diriger le Royaume.

A la mort de Fatim Yamar, sa fille Djembeut sera proclamée Linguère. En 1825, à la mort de son père Amar Fatim Borso, c’est leur cousin Yérim Bagnick Tëg Rela qui arrive au pouvoir. Mais en 1827, la Linguère Djeumbeut fort de l’expérience du pouvoir de sa mère proposa un Brack du nom de Fara Peinda Adam Sall, qui ne pouvait pas lui porter ombrage. La réalité du pouvoir était entre les mains de Djeumbeut, elle décida en 1833 de se marier avec le roi du Trarza, Mohamed El Habib. Au-delà des diverses interprétations parfois tendancieuses, elle voulait sauver son peuple face aux multiples agressions des voisins Toucouleurs et Maures. Mais aussi en fin politique, elle savait que le fils qui en naitrait pourrait par sa lignée maternelle prétendre être à la tête du Waalo (Sénégal) et par sa lignée paternelle régner sur le Trarza (Mauritanie).

A la mort de Fara Peinda Adam Sall en 1840. Les deux sœurs Djeumbeut et Ndatté ont pu imposer leur candidat, Ma Mbodj Malick, au détriment de celui de la colonie, Yérim Mbagnik Mbodj. En fines stratèges, elles avaient réussi à influencer le collège des électeurs. Selon les archives coloniales, elles ont offert pendant les 3 jours que durèrent les consultations 1500F de l’époque. La tradition orale nous précise qu’elles ont offert des repas princiers et un kilo d’or par jour. Elles ont fait élire leur cousin Mambodj Malick, mais ce sont les deux sœurs Ndjeumbeut et Ndaté Yalla qui dirigeaient réellement le royaume.

C’est d’abord Djeumbeut qui aura la charge du pouvoir. Son règne est marqué par la volonté de donner un répit à son peuple agressé de toute part par les voisins Maures et Toucouleurs.

Dernière souveraine du Waloo, la Linguère, Ndatté Yalla Mbodj a été installée le 1er octobre 1846 à la mort de sa grande sœur. Elle a exercé le pouvoir comme un véritable BRACK en s’appropriant tous les attributs. C’est ainsi qu’elle fut prise par Abbé David Boilat, le 2 septembre 1850, fumant sa pipe d’honneur, entourée, de plus cinq cent femmes en grande tenue, en face desquelles se trouvaient tous les princes et les guerriers de la Reine.

Son règne sera marqué par une défiance permanente des Français contre lesquels elle a livré une bataille acharnée. Dès 1847, elle s’opposa au libre passage des Sarakolés qui ravitaillaient l’Isle de St-Louis en bétail et adressa une lettre au gouverneur exprimant sa volonté de défendre le respect de sa souveraineté sur la vallée en ces termes : « c’est nous qui garantissons le passage des troupeaux dans notre pays ; pour cette raison nous en prenons le dixième et nous n’accepterons jamais autre chose que cela. St Louis appartient au Gouverneur, le Cayor au Damel et le Waalo au Brack. Chacun de ces chefs gouverne son pays comme bon le lui semble » (Barry, 1985 : 275).

Elle finit par faire prévaloir ses droits sur l’ile de Mboye et sur l’ile de Sor (actuelle ville de St Louis) qu’elle affirma n‘avoir jamais vendu à personne. Ndatté continua les pillages autour de St-Louis et n’avait cure des menaces du gouverneur. Elle refusa de rembourser les dommages commis comme le réclamait les français.

Le 5 novembre 1850 elle interdisait tout commerce dans les marigots de sa dépendance. Avec cette mesure, la guerre devait inévitable car les français voulaient assurer la sécurité de leur commerce dans la vallée du fleuve. Avec l’arrivée de Faidherbe en 1854, le Walo va être le premier à subir les coups de la politique de conquête du Sénégal. Le 5 février 1855 Faidherbe déclencha la bataille et les troupes du Waalo seront finalement battues le 25 Février 1855 par la puissance technologique de l’ennemi.

Après sa victoire sur la Reine, Faidherbe emmena son fils Sydya, âgé de dix ans, à Saint-Louis où il sera scolarisé à l’école des otages et sera envoyé plus tard en 1861au lycée impérial d’Alger. En 1863, il demanda à revenir au Sénégal où, il poursuivit pendant quelques mois les cours de l’école des frères. Il fût baptisé et eut pour parrain Faidherbe qui lui donna le prénom Léon.

En 1865, âgé de 17 ans, la Colonie lui confia le commandement du canton de NDER, mais il ne tardera pas à refuser d’être un relais docile de cette administration et finira par la défier. Il va poursuivre le combat nationaliste initié par sa mère.

Devant une grande assemblée de dignitaires et de son peuple, il sacrifia à la tradition des Brack. Après s’être débarrassé de ses habits européens, il prit le bain rituel dans les eaux du fleuve, se rhabilla en tenues traditionnelles et jura de ne plus jamais parler la langue du colonisateur. Ensuite il se fit faire des tresses de Thiédo (actuels dread locks) à Thianaldé marquant le symbole de son appartenance sociale.

En novembre 1869, SIDIYA dirigea une insurrection générale contre les français et fit subir de lourdes pertes aux troupes françaises. Mais l’administration coloniale ne cessa de le traquer. Arrivé chez Lat Dior pour la concrétisation d’un front de libération national, il fut trahi par ses guerriers qui le livrèrent au Gouverneur Valère à Saint-Louis le 25 décembre 1875. Il sera déporté au Gabon en 1876 où il mourut en 1878 à l’âge de 30 ans. Les cendres de Sidiya doivent rejoindre celle de sa mère.

Pour être Sidiya, il fallait avoir comme mère la Reine Ndatté Yala

Il a fallu une mère admirable pour avoir pu inculquer à un enfant âgé d’à peine 8 ans, les valeurs suprêmes, qui lui ont permis d’opposer aux français une résistance culturelle et militaire. Faidherbe a tenté en vain de le dépouiller de son identité et de sa religion traditionnelle en le nommant Léon et en le faisant baptiser comme un chrétien. Malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à dompter le fils de Ndatté, profondément enraciné dans la culture des siens, et porteur des valeurs de fierté et de nationalisme défendues par sa mère.

Au terme du rapide parcours de la vie des Linguères du Waalo Ndatté Yalla, Djeumbeut MBodj, Fatima Yamar, Tègue Rella, Khouryaye Mbodj, Dyambur-gel et des huit femmes qui ont porté le titre de Brack, vous pouvez comprendre que quand nous parlons d’égalité des sexes et de conquête du pouvoir c’est de notre propre histoire que nous tirons nos références.

Nous nous sommes arrêtée sur Ndatté, car c’est avec elle qu’on assiste au parachèvement du processus du contrôle du pouvoir initié par les Linguères, dès le 17 éme siècle. Ainsi, si en 1819, dans les accords signés entre le Waalo et les français il ne figurait que des hommes, à partir de 1846, tous les actes officiels portaient le nom de Ndatté Yalla. Elle finit par reléguer, le Brack et les autres dignitaires au second plan. Parfois les Français ne s’adressaient qu’à Ndatté, et il arrivait que les lettres envoyées au gouverneur ne portent que sa seule signature. Dans une correspondance adressée le 23 mai 1851 à Faidherbe, elle s’exprimait en ces termes : « Le but de cette lettre est pour vous faire connaitre que l’Ile de Mboyo m’appartient depuis mon grand-père jusqu’à moi. Aujourd’hui, il n’y a personne qui puisse dire que ce pays lui appartient, il est à moi seule ». Ndatté se considérait comme le seul souverain de ce Royaume.

L’histoire des Linguères Ndatté Yalla et Djeumbeut MBodj, nous révèle qu’elles n’ont jamais été dans des compromissions avec le pouvoir colonial. Elles ont dirigé avec le sens du sacrifice de leur personne, le sens de la dignité. Cette histoire nous enseigne aussi que le Sénégal du 19eme siècle était sans aucun doute beaucoup plus ouvert et plus favorable aux femmes, les rapports sociaux entre les sexes y étaient plus égalitaires qu’au 21eme siècle.

Nous avons encore beaucoup à apprendre de cet espace socio culturel, de l’histoire de ces femmes au pouvoir, mais surtout nous avons beaucoup à partager avec le reste du monde.
.
Au-delà de Ndatté et de toutes les Linguères, il s’agit de comprendre comment dans le Sénégal précolonial les femmes sont passées d’une position d’influence à une position d’exercice effective du pouvoir. Pour cela, nous pouvons relever deux faits :

1) Il y avait une instabilité des hommes au poste de Brack et une plus grande stabilité des femmes au poste de Linguère. Djeumbeut et Ndatté ont cumulé à elles deux au moins 28 ans d’expérience de gestion du pouvoir (1827 à 1855). Leur lignée maternelle a cumulé 60 ans d’exercice du pouvoir. Le long séjour dans les couloirs du pouvoir à permis aux femmes de devenir des orfèvres de la politique

2) Les femmes avaient des ressources économiques, fruit d’une longue accumulation de génération en génération et elles ont su l’utiliser à des fins politiques.

Aujourd’hui, ce sont les hommes qui bénéficient de la durée dans l’exercice du pouvoir et qui en même temps détiennent les ressources économiques. Ce basculement est le fait du pouvoir colonial, qui est venu avec un projet de société patriarcal, excluant les femmes de l’espace publique en leur refusant toute possibilité de participer au jeu politique.

D’une position où elles faisaient les rois et où elles dirigeaient leur peuple, les femmes se sont retrouvées subitement exclues de tout. Mais il est venu le temps de recourir à l’histoire, pour reconstruire une Afrique adossée sur ses propres valeurs fécondes et porteuses de progrès.
Il est venu aussi le temps de voir émerger d’autres Ndatté Yalla.
___________________________________________________________________________
Sources documentaires
Mamadou DIOUF(1990) Pouvoir Ceddo et conquête. Paris Edition Karthala, 1990.
Boubacar BARRY (1985) Le royaume du Waalo : Le Sénégal avant la conquête. Paris, Edition Kharthala.
El Hadj Amadou Sèye (2003) Waalo Brack. Dakar, Les Edition Maguilen.
Archives de Samba Thiamca Diaw acine Chef de canton de Louga
Ckeikh Niang, Historien traditionaliste du Waalo
Abbé David Boilat (1853 et 1984) Esquisse Sénégalaise. Paris Editions Karthala.

* Fatou SARR est Chercheure à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (Ifan) - Université Cheikh Anta Diop – Dakar (Sénégal). Cette communication a été présentée à la Deuxième Conférence des Intellectuels d’Afrique et de la Diaspora (CIAD II), Salavador de Bahia, du 12 au 14 juillet 2006)

* Veuillez envoyer vos commentaires à ou faire vos commentaires en ligne sur www.pambazuka.org