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Magharebia

Pour Amy Niang, «les articles de Pambazuka s’articulent, en général, sur le mode de la subversion, une subversion qui permet non seulement de briser le gouvernement de la pensée unique, mais aussi de mettre à nu les échafaudages et les procédés rhétoriques qui disent une Afrique figée et incapable d’adopter le rythme du changement tel que conçu ailleurs.»

Pambazuka est un regard autre posé sur l’Afrique, sans complaisance et sans condescendance. Pour un continent dont la réalité est souvent l’objet de traitements plus ou moins étriqués, ce regard alternatif a ceci d’original qu’il propose un traitement diversifié de l’information, dans lequel le souci pour la justice sociale donne une résonnance particulière au quotidien, mais aux rêves et aux aspirations des peuples africains à plus de liberté et d’humanité.

Les contributeurs de Pambazuka décrivent également une réalité souvent crue et cachée, caractérisée par une mal gouvernance dévastatrice, des discriminations qui n’ont de fondement que la peur d’aller à la rencontre de l’autre, le cynisme cruel de dirigeants qui refusent à leur peuple jusqu’au minimum de dignité humaine, mais aussi une réalité où la créativité des gens ordinaires confrontés à ces défis nous dit tout le potentiel, et la capacité des peuples africains à se réinventer.

Pambazuka ne propose pas un modèle d’aborder les questions panafricaines, mais une multiplicité de perspectives ; le ton implacable invite les analystes et lecteurs à se départir d’une fausse conscience, pour épouser une ‘objectivité’ édifiante dépouillée de préjugés bien ancrés dans l’inconscient de certains observateurs de l’Afrique — une Afrique absente et marginale qui ne figure en vedette des medias qu’à travers ses calamites humaines et naturelles, et à travers des représentations qui disent toute la particularité d’un continent qui incarnera pour longtemps encore l’altérité, même dans un monde moderne et mondialisé.

Les articles de Pambazuka s’articulent, en général, sur le mode de la subversion, une subversion qui permet non seulement de briser le gouvernement de la pensée unique, mais aussi de mettre à nu les échafaudages et les procédés rhétoriques qui disent une Afrique figée et incapable d’adopter le rythme du changement tel que conçu ailleurs.

Ce rejet des conventions est une manière d’inviter à l’interrogation continue, d’aborder le malaise, le doute, la suspension. C’est une démarche qui consiste à ne pas servir des réponses toutes faites, mais à confronter l’Afrique sous toutes ses formes, de déconstruire les idées reçues autrement que par la diatribe contre productive.

Pambazuka est aussi et avant tout une nouvelle pratique de la citoyenneté consciente et responsable, qui s’articule de manière constructive car reflétant les impératifs et les contraintes d’un monde en perpétuel reconfiguration où l’Afrique a son mot à dire et où les africains ont une vision claire d’eux-mêmes, de leur condition, et des contours de leur avenir.

* Amy Niang poursuit des études en PhD à l’Ecole des sciences sociales et politiques (School of Social and Political Studies) d’Edinburgh



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